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Éditorial : Incohérences judiciaires
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 12 - 2004

Organisé à Meknès par le ministère de la Justice, le colloque scientifique sur la politique pénale au Maroc aura été l'occasion pour les différents experts de la chose judiciaire de débattre trois jours durant et de faire le tour du problème.
Organisé à Meknès par le ministère de la Justice, le colloque scientifique sur la politique pénale au Maroc aura été l'occasion pour les différents experts de la chose judiciaire de débattre trois jours durant et de faire le tour du problème.
Qui dit politique pénale dit automatiquement stratégie carcérale. À ce propos, une question se pose d'emblée : à quoi sert la prison si elle ne permet pas la réinsertion de ses locataires ? C'est le sujet d'une thèse, mais il est évident que l'univers carcéral marocain a besoin d'une refonte ambitieuse qui accompagne les efforts remarquables du pays en matière du respect des droits de l'homme.
Toutes les affaires de droit commun traitées quotidiennement par les différents tribunaux marocains doivent-elles nécessairement aboutir à l'incarcération des inculpés dans les pénitenciers ? Le tout-venant judiciaire, qui défile devant les juges et occupe le gros de leur travail, est ensuite expédié pêle-mêle en prison. Il est formé de voleurs à la tire, de dealers, de dangereux criminels, d'escrocs et de délinquants en tout genre… Tous se retrouvent dans une cellule ou une chambrée sans aucune hiérarchisation des délits. Tous logés à la même enseigne. Ainsi, l'assassin de sa mère côtoie un individu qui s'est bagarré avec son voisin et le mineur coupable de vendre dans la rue des cigarettes en contrebande rencontre le violeur multirécidiviste. Parfois, les juges expédient des fous ou des toxicomanes derrière les barreaux alors qu'ils ont besoin de centres adaptés à leur situation psychologique ou psychique où ils peuvent se soigner pour s'en sortir.
Il y a pire : les accusés, qui se comptent par plusieurs milliers chaque année, placés en détention préventive en attendant leur jugement alors qu'il se peut qu'ils soient innocents ou qu'ils méritent seulement une peine avec sursis. Mais entre-temps, ils auront fait de la prison pendant plusieurs mois. Qu'adviendra-il d'eux une fois relâchés sans même de molles excuses ? Reviendront-ils là où ils étaient traités comme de vrais délinquants ?
Les failles et les incohérences du système judiciaire et carcéral national sont nombreuses. Passons sur les conditions de détention qui manquent souvent d'humanité et la surpopulation des complexes pénitentiaires. Sont inexistantes les révisions de peine qui permettent à un détenu faisant preuve de discipline dans son comportement de ne pas purger sa peine jusqu'au bout.
La prison ne doit pas être seulement cet endroit où la société envoie ceux qui ne respectent pas ses codes et enfreignent ses lois. C'est cette vision qui a besoin de changer de telle sorte que la prison ne soit pas la seule alternative des délinquants ou des criminels. Il existe aussi les travaux d'utilité publique qui leur permettraient tout autant de payer autrement et utilement leur dette envers la communauté. L'objectif final n'est-il pas que l'inculpé, quel qu'il soit, puisse avoir la possibilité à mi-chemin ou au bout de se réinsérer dans le tissu social ?
Ce sont ces perspectives-là qu'une politique pénale nationale rénovée et ambitieuse est appelée à offrir à tous ceux qui ont, pour une raison ou une autre, perdu la lumière de la liberté pour basculer dans l'obscurité de la prison.


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