Colonies de vacances : Bensaïd écarte toute privatisation et annonce une conférence nationale    Magistrature marocaine : 27 % de femmes, mais seulement 10 % de postes à responsabilité    Kasbahs, circuits, hébergement : Zagora au cœur d'un vaste plan de relance touristique    Une délégation de la Maison de l'Artisan en mission de prospection en Australie pour le développement des exportations de l'artisanat marocain à l'international    BYD accélère son ascension vers le leadership mondial dans l'exportation de véhicules électriques    Revue de presse de ce mardi 24 juin 2025    La Bourse de Casablanca démarre dans le vert    Marchés financiers : pourquoi le Maroc reste dans la catégorie des pays « frontières »    Fusillade mortelle à un mariage en France: les tireurs présumés interpellés    Jérusalem et la cause palestinienne : la Déclaration d'Istanbul salue les efforts du Comité Al-Qods présidé par le Roi Mohammed VI    Iran : l'AIEA demande un accès immédiat aux sites nucléaires visés par les frappes US    Les Emirats arabes unis condamnent fermement l'attaque contre le Qatar    Coupe du monde des clubs : Voici le programme de ce mardi    Hakimi brille au Mondial des Clubs et affiche ses ambitions : « Le PSG vise très haut »    CAN féminine Maroc: Jorge Vilda dévoile la liste des joueuses convoquées    Rabah Madjer : consultant ou distributeur de malédictions ?    Ziyech, Saïss, Boufal : Le nom ne suffit plus pour la CAN 2025    Cannabis: L'ANRAC et l'UM6P signent une convention pour le développement de la recherche    Hammouchi: La DGSN accorde une importance particulière aux efforts de lutte contre les crimes portant atteinte au patrimoine forestier    Révélations 2025 – 36e édition MADE IN MOROCCO : L'EXCELLENCE DE LA CREATION MAROCAINE À L'HONNEUR    Révélations 2025 – 36e édition MADE IN MOROCCO : L'EXCELLENCE DE LA CREATION MAROCAINE À L'HONNEUR    Révélations 2025 – 36e édition MADE IN MOROCCO : L'EXCELLENCE DE LA CREATION MAROCAINE À L'HONNEUR    Les prévisions du mardi 24 juin    Rabat et Ankara conviennent de renforcer leur coopération commerciale et de développer un partenariat économique équilibré    L'Iran et Israël ont accepté un « cessez-le-feu total », assure Trump    Ces Lions de l'Atlas convoités par de grands clubs italiens    Une jeune supportrice du WAC devient la millionième spectatrice de la Coupe du Monde des Clubs    Réseaux sociaux : nouvelle arme de recrutement du djihadisme en Afrique du Nord    Aurore Bergé: La France s'inspire du Maroc pour féminiser les secteurs clés    Le Maroc condamne vivement l'attaque iranienne par missiles contre le Qatar    Cannabis thérapeutique : l'UM6P et l'ANRAC lancent un partenariat scientifique ambitieux    Températures prévues pour mardi 24 juin 2025    Les prévisions du lundi 23 juin    La CGEM se mobilise pour l'accélération des investissements à Laâyoune    Le 51e Conseil des ministres des AE de l'OCI salue le rôle de S.M. le Roi, président du Comité Al Qods    Attaque iranienne sur le Qatar: "aucune victime américaine n'a été signalée", selon le Pentagone    Sahara : de l'autonomie négociée à la souveraineté imposée, le Maroc à la croisée des chemins    Les séquestrés de Tindouf    M. Bourita reçoit le ministre comorien des AE, porteur d'un message du Président Azali Assoumani à SM le Roi    Bourse : le MASI freine sous pression technique, mais garde le cap    Festival Gnaoua: les moments forts de la 26e édition    À Mawazine, Nancy Ajram "snobe" les symboles nationaux marocains    Wydad Casablanca exits FIFA Club World Cup after defeat to Juventus    Coupe du trône de football : La RS Berkane rejoint l'Olympic Safi en finale    Mawazine 2025 : OLM Souissi chavire sous les beats de 50 Cent    Trafic international de cocaïne déjoué à Guerguerate : saisie de près de cent kilogrammes dissimulés dans un camion de transport    (Vidéo) Makhtar Diop : « La culture est une infrastructure du développement »    Gnaoua 2025 : Ckay ou lorsque l'Emo afrobeat s'empare d'Essaouira    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Revue de presse : Déstabiliser les Saoud
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 12 - 2002

Les Etats-Unis aurraient complètement changé de position à l'égard des dirigeants saoudiens. Le quotidien français «Libération» évoque un rapport qui planifierait un démembrement de l'Arabie Saoudite.
Circulant au plus haut niveau dans les milieux officiels à Washington. Un rapport fait peur aux dirigeants saoudiens. Après le renversement de Saddam Hussein et la mise sous tutelle de l'Irak, il prône la sécession de la province du Hasa (Est du Royaume) qu'il encourage froidement. Cette région n'est pas seulement la plus riche province pétrolière de l'Arabie Saoudite. Elle est aussi très majoritairement peuplée d'Arabes chiites qui ont peu de goût pour la monarchie wahhabite et qui se révoltèrent même contre elle en 1979, à l'instigation de l'Iran. Le démembrement complet de l'Arabie Saoudite est aussi envisagé : les Lieux Saints de la Mecque et Médine se verraient confiés aux Hachémites ?
Qui, en tant que descendants du Prophète, bénéficient d'une légitimité qui fait défaut à la dynastie des Saoud. Poussant très loin l'indélicatesse à l'égard de leur allié saoudien, les Americains n'ont pas hésité à faire travailler sur ce sujet brûlant un chercheur israélien de l'Université Bar llan à Tel Aviv. Don princier. Depuis le 11 septembre 2001, ce n'est pas le seul signe d'hostilité manifeste témoigné par les Etats-Unis à l'égard de Riyad. Le 10 juillet, Laurent Murawiec, expert à la Rand Corporation, un influent institut de recherches, déclarait au beau milieu d'une réunion du Défense Policy Board (Bureau sur la politique de défense) au Pentagone : «les Saoudiens sont très actifs à tous les niveaux de la chaîne de la terreur, des planificateurs aux financiers, des cadres aux militants, des idéologues aux leaders.(..) l'Arabie Saoudite soutient nos ennemis et attaque nos alliés. «La semaine dernière, Newsweek révélait que des dons charitables, d'un montant de 130 000 dollars (environ autant d'euros), de la Princesse Haïfa al-Fayçal, épouse de l'actuel ambassadeur saoudien à Washington, le Prince Bandar ben Sultan, avaient échoué dans les mains d'acolytes des deux pirates de l'air saoudiens impliqués dans les attentats du 11 septembre. A Ryad, cette attaque a été jugée particulièrement hostile : la Princesse est la fille de l'ex-Roi Fayçal et son mari l'homme clé, depuis des années, des relations américano-saoudiennes. Face à cette campagne de dénigrements sans précédent, menée notamment par Richard Perle, directeur du puissant Defense Policy Board du Pentagone, le Royaume s'est trouvé dans l'obligation de lancer une vaste campagne de relations publiques qu'il a confiée au cabinet de lobbying Patton-Bogg. Mardi il faisait proclamer depuis Washington par Adel al-Joubeir, conseiller diplomatique du Prince héritier Abdallah, le renforcement de la réglementation et le contrôle financier des organisations caritatives islamiques. Ont aussi été annoncées la création d'une unité de renseignement financier au sein de la Banque centrale et des différentes banques privées saoudiennes, ainsi que la relance de la commission antiterroriste conjointe avec les Etats-Unis. Naïveté. Faisant écho aux déclarations de la Maison-Blanche, qui jugeait que les dirigeants saoudiens pouvaient faire plus en matière de lutte antiterroriste, le même conseiller reconnaissait que «par le passé», ils avaient pu être «naïfs» : «nous n'avions pas de moyens de contrôle adéquats sur toutes nos donations. En conséquence de quoi, certains ont pu profiter de notre charité et de notre générosité».
Il a aussi dénoncé les «critiques sévères et scandaleuses, qui frôlent la haine» lancées contre le Royaume, affirmant qu'Oussama ben Laden avait fait exprès d'utiliser une majorité de Saoudiens pour commettre les attentats du 11 septembre afin de nuire à l'image de son pays aux Etats-Unis : «Quand on regarde qui étaient les pilotes, ils venaient du Liban, des Emirats, d'Egypte et d'Arabie Saoudite. Quand on regarde les (pirates) à l'arrière des avions, ils étaient tous Saoudiens (…). Pour donner un visage saoudien à cette opération et créer le doute dans l'esprit des Américains et aussi pour enfoncer un coin entre nos deux pays. Et vous savez quoi, il a presque réussi, a-t-il ajouté. S'il est mort, il doit rire dans sa tombe. S'il est vivant et assis dans une grotte, il doit faire de même».
Mais ce que le pouvoir saoudien tait, c'est qu'il a dû accepter le retour de centaines de ses ressortissants membres d'Al-Qaïda, fuyant l'Afghanistan et dont il craignait la capacité de nuisance. Ils ont été dispersés aux quatre coins du pays avec l'obligation de se tenir tranquille. En fait, si la famille royale veut tenter de redresser des relations fortement remises en cause, elle n'aura pas la partie facile. Une boutade qui circule dans certains milieux proche-orientaux le dit bien : «En Arabie, il n'y a que 50% du peuple qui soit antiaméricain parce que les cinquante autres sont pour Ben Laden».
«Aucune assistance». Récemment, les ouléma du Royaume ont publié dans la presse une déclaration dans laquelle ils mettent en garde contre l'émiettement de la souveraineté des Etats musulmans. Dans ce contexte, le régime n'a pas encore décidé s'il permettrait aux Etats-Unis d'utiliser ses bases en cas d'attaque de l'Irak. En octobre, le Prince Sultan, ministre de la Défense saoudien, assurait que son pays n'apporterait « aucune assistance » aux forces américaines. Depuis, un débat s'est fait jour au sein de la famille royale et les déclarations sont plus nuancées. On est loin de la Turquie qui, pourtant dirigée par un gouvernement islamiste, a donné, mardi, son accord à l'utilisation de ses bases.
• Jean-Pierre Perrin
Libération France du 05/12/2002


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.