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100% Jamal Berraoui : Yassine et l'argent des MRE
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 28 - 11 - 2008

Les hommes sont en «tchamir», barbe au vent, les femmes en tchador. Ils sont Maroco-Hollandais, mais vivent à l'afghane.
Il faut reconnaître à «AL ADL» une excellente capacité de communication. Les membres arrêtés en Italie réunissaient des fonds pour la nébuleuse de cheikh Yassine. Les Italiens les relient au terrorisme. Le débat se transforme sur le caractère de l'association.
Il est clair que cette confrerie n'est pas liée, en tant que telle, au terrorisme, ce qui ne veut pas dire qu'aucun de ses membres n'est tenté par le saut. Par contre, sa position sur la violence n'est pas une position de principe. A plusieurs reprises, Nadia Yassine a expliqué le non-recours à la violence par une question d'utilité. «Nous n'en avons pas besoin», et non pas un choix dogmatique. Ceci étant dit, le vrai débat est sur le financement. La guerre actuelle entre les ouléma et la Jamaâ, autour de l'encadrement religieux des MRE, n'est pas uniquement d'ordre spirituel. Profitant de la décrédibilisation absolue des Amicales, et des services qu'elles proposaient, y compris sur le plan religieux, les réseaux de cheikh Yassine ont tissé une véritable toile qui constitue aussi une manne quasi inépuisable. Ainsi et pendant longtemps, les camps sur les plages étaient financés par les MRE, tout heureux d'envoyer leurs enfants apprendre l'Islam. Ils perçoivent une véritable dîme sur le commerce halal, prennent en otage plusieurs mosquées et encadrent réellement les commerçants. C'est ce financement extérieur qui permet au cheikh de mener un train de nabab et à son organisation de tenir. Le phénomène inquiète d'abord les autorités européennes, d'où la réaction italienne. Autrecht, en Hollande, le paysage est gris. Les hommes sont en «tchamir», barbe au vent, les femmes en tchador. Ils sont Maroco-Hollandais, mais vivent à l'afghane. C'est ce qui explique le vote pour l'extrême-droite, surtout que l'amalgame avec le terrorisme est facile, on l'a vu en Italie, et que le choix de vie est réfractaire à l'intégration et au respect des lois, en particulier l'éducation des filles. La guerre actuelle vise donc à tarir des sources de financement, mais aussi à reprendre la main dans des collectivités longtemps laissées aux mains d'intégristes de tous genres. Pour ma part, j'ai toujours pensé que le meilleur moyen de servir les MRE, c'était de les pousser à l'intégration dans leur pays d'accueil. Mais la bataille en cours me paraît fondamentale. Cheikh Yassine a beaucoup perdu de son aura depuis qu'il nous avait promis la révolution en 2006 et qu'il n'a même pas pu organiser une seule manifestation. Il est apparu pour ce qu'il est probablement : un illuminé. Mais son organisation tient grâce à ses finances. Ses militants sont peut-être les derniers au Maroc à payer des cotisations en fonction de leurs revenus. Cet argent permet de faire du social et de lever par ce biais d'autres fonds chez des philanthropes dans le cadre de la zakat. Au-delà du discours d'Al Adl Wal Ihssane, c'est cette capacité de s'engouffrer dans les brèches des insuffisances de l'Etat, de la solidarité organisée (qui est récente au Maroc), qui lui permet de rester une vraie force. Par ailleurs, le débat inter-religieux, qui n'est pas ma spécialité, n'est pas en lui- même une hérésie. Si les chioukh finissent par renier l'idéologie de la Salafiya Jihadia, c'est bien à prendre. Mais, il ne faut pas oublier que des ignares comme Zakaria Miloudi, s'étaient saisis de cette idéologie et auto-proclamés chioukh eux-mêmes. La reddition des chioukh, en contrepartie de la grâce, ne permettra pas d'extirper le phénomène de manière mécanique. «Al Adl Wal Ihssane» est face à de vrais défis. La disparition du cheikh et le tarissement des fonds sont les plus importants. Le débat religieux avec les Adlistes n'a qu'une valeur marginale, les Soufis s'y essayent depuis des décennies. Par contre, toute évolution vers une solidarité, organisée, pérenne, institutionnalisée limite le champ d'action des Yassine et les leurs. Mais cette solidarité, il faut d'abord la faire parce que c'est un choix de société.


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