Le leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, et cinq autres militants détenus à la prison de Ras El Ma à Fès ont fait part de leur volonté de renoncer à la nationalité marocaine et de rompre leur lien d'allégeance au trône. Une annonce qui a suscité l'indignation de plusieurs militants qui ont qualifié cet acte de tentative de provocation à l'Etat et au Roi. «Ce que Zefzafi a fait est juridiquement inacceptable, car une personne ne peut pas renoncer à sa nationalité d'origine», a déclaré Mohamed El Haini, militant et avocat au barreau de Tétouan. « De sa part, l'Etat marocain ne peut priver aucun citoyen de sa nationalité » ajouta-t-il. Dans une déclaration à barlamane.com, Mohammed El Haini a considéré que la démarche entreprise par Zefzafi est enfantine et émane d'un militantisme immature. «Des militants, activistes, et politiques de haut niveau de l'histoire du Maroc n'ont jamais franchi un tel pas parce qu'ils étaient patriotes», déclara l'avocat. «Il se peut que l'Etat ou l'un de ses organes commette une erreur vis-à-vis d'un citoyen, mais même dans ce cas-là, ce n'est pas une raison pour dénigrer sa patrie. La patrie appartient à tous, nous l'avons héritée de père en fils» affirme Maître El Haini. Dans le même contexte, Mohamed El Haini a indiqué que Mohamed Jalloul et El Mjaoui, qui sont également détenus suite aux événements d'Al Hoceima, n'ont pas demandé à être déchu de leur nationalité marocaine, ce qui reflète leur esprit de lutte et de militantisme. Pour rappel, Nasser Zefzafi et d'autres détenus du Hirak du Rif avaient fait part de leur volonté de renoncer à la nationalité marocaine par le biais d'une lettre lue par son père Ahmed Zefzafi, via un live Facebook, fait que de nombreux militants et hommes politiques ont décrit comme irréfléchi et juridiquement invalide.