Face au futur matraquage fiscal américain, le secteur chinois des électroniques et des pièces détachées veut délocaliser une partie de ses activités au Maroc

Alors que les menaces du président américain élu Donald Trump de durcir les droits de douane sur les produits en provenance de Chine, du Mexique et du Canada s'intensifient, le Maroc devient une alternative stratégique pour certains fabricants, notamment ceux des secteurs électroniques et des pièces détachées, selon des informations publiées par des intervenants internationaux.
Dans le contexte de l'escalade des tensions commerciales, des entreprises chinoises, principalement celles qui exportaient vers les Etats-Unis via le Mexique, envisagent sérieusement de déplacer une partie de leur production au Maroc. Un fournisseur de pièces pour des fabricants d'électroménagers américains basé en Guangdong a ainsi fait savoir qu'il "étudie sérieusement le Maroc comme site de production alternatif", après l'annonce de Trump destinée à fermer les "brèches" permettant aux produits chinois de pénétrer le marché américain via le Mexique.
Les responsables marocains, qui mettent en avant les coûts de production compétitifs et les accords commerciaux préférentiels avec les Etats-Unis, voient d'un bon œil cette évolution. Rabat, avec sa proximité géographique avec l'Europe et les Etats-Unis, pourrait tirer profit de ce réajustement logistique, alors que les exportateurs cherchent des routes plus sûres et plus rentables.
Le changement d'orientation des entreprises chinoises vers le Maroc illustre une tendance plus large parmi les fabricants confrontés à un environnement incertain, marqué par la menace de nouvelles taxes. "Le Maroc pourrait devenir un maillon clé pour de nombreuses entreprises cherchant à réduire leur exposition aux fluctuations des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine", estime un analyste économique basé à Casablanca dans une déclaration accordée à Barlamane.com.
Pour l'heure, plusieurs entreprises marocaines, principalement dans les secteurs de l'électronique et de l'automobile, commencent à se préparer à cette nouvelle donne. La décision des entreprises de se tourner vers le Maroc est en grande partie motivée par l'effondrement possible des chaînes d'approvisionnement traditionnelles vers les Etats-Unis et l'instabilité accrue sur les marchés voisins.
En effet, le Maroc, grâce à ses infrastructures modernes et à ses incitations fiscales, pourrait attirer une nouvelle vague d'investissements étrangers. Une entreprise marocaine, déjà active dans la fabrication de pièces automobiles destinées aux Etats-Unis, a confirmé qu'elle explorait la possibilité d'élargir sa production pour répondre à une demande croissante due à la situation internationale.
Pour le moment, alors que les incertitudes commerciales persistent, le Maroc se profile comme une plate-forme stratégique dans le monde des affaires internationales.