Le Maroc a expédié, au cours de la campagne agricole 2024, un volume record de 56 700 tonnes d'avocats, générant 179 millions de dollars (1,75 milliard de dirhams) de recettes. Ce chiffre représente une progression de 25 % par rapport à la saison précédente, consolidant la position du pays parmi les principaux fournisseurs africains du marché mondial. L'Europe se tourne vers l'Afrique pour satisfaire sa fringale d'avocats D'après les données de l'Organisation mondiale de l'avocat (OMA), les ventes d'avocats sur le continent européen ont crû de 13,2 % en 2024. La France reste le premier consommateur, avec 160 000 tonnes écoulées (+6,67 % sur un an) tandis que l'Allemagne a vu ses importations passer de 110 000 à 120 000 tonnes. L'essor de la demande révèle la dépendance accrue de l'Europe aux importations, du fait de conditions climatiques et hydriques peu propices à une production domestique de grande ampleur. Tirant avantage de leurs atouts naturels, plusieurs nations africaines s'illustrent. Le Kenya, désormais premier exportateur du continent, devrait atteindre 135 000 tonnes expédiées en 2025 selon les prévisions du Département de l'agriculture des Etats-Unis (DAEU), soit une hausse de 6,3 %. Le Maroc s'affirme, lui aussi, comme un pilier de cette filière, en diversifiant ses débouchés au-delà du marché local. À l'inverse, le Nigéria, pourtant doté d'un potentiel agricole considérable, demeure à l'écart de cette expansion. «Les Nigérians n'investissent pas à grande échelle dans la culture de l'avocat, en raison de la durée jugée excessive avant d'obtenir un rendement», explique Adeniyi Sola-Bunmi, président de la Société nigériane de l'avocat (SNA). «Cette idée reçue dissuade les investisseurs, qui redoutent un retour trop lent sur leur mise initiale», ajoute-t-il. Alors que le marché mondial de l'avocat, évalué à 16,24 milliards de dollars (159,3 milliards de dirhams) en 2023, est en passe d'atteindre 17,56 milliards (172,2 milliards de dirhams) cette année, pour culminer à 23,29 milliards (227,9 milliards de dirhams) à l'horizon 2029, le Maroc conforte son rang parmi les puissances exportatrices de la filière, malgré les épisodes de sécheresse successives.