La société rennaise Ornisec, jeune entreprise française spécialisée dans la formation, l'audit et le conseil en cybersécurité, a choisi le Maroc pour y établir sa première antenne étrangère. Selon le quotidien Ouest-France, cette décision répond à une volonté d'allier proximité institutionnelle, excellence académique et ouverture sur le marché africain. Une implantation stratégique au cœur du Maghreb technologique Fondée il y a moins de cinq ans à Rennes par l'ingénieur Ayoub Sabbar, diplômé de l'IMT Atlantique, Ornisec compte aujourd'hui quarante salariés en Bretagne. L'entreprise a récemment inauguré une antenne à Rabat où deux collaborateurs exercent déjà. Selon M. Sabbar, «tout en cultivant notre ancrage en Bretagne, nous voulons rayonner au-delà, y compris à l'international, dans nos compétences : l'audit et le conseil en cybersécurité des organisations, la gestion de crises cyber et la formation.» La société s'est spécialisée dans un domaine exigeant : la cybersécurité aéroportuaire. Le dirigeant affirme que «l'une de nos spécialités est la clientèle aéroportuaire : une quarantaine d'aéroports aujourd'hui, en France, au Canada également mais aussi en Afrique, notamment au Nigéria, au Cameroun et au Maroc.» L'entrepreneur, dans des propos accordés à Ouest-France, souligne que le choix du Maroc procède d'une logique d'ouverture continentale : «S'installer au Maroc, c'est se donner l'occasion d'accéder au continent africain qui offre une grande profondeur de marché. Pour nombre de pays africains francophones mais pas seulement, le Maroc est une référence, un pays leader, dans de nombreux domaines, notamment les technologies et le numérique.» Il ajoute que Rabat a été retenue pour sa proximité avec les institutions étatiques et les grandes écoles d'ingénieurs, «l'école Mohammadia, la faculté des sciences ou encore l'Institut national des postes et télécoms», cite-t-il en exemple. Des qualifications de haut niveau et des perspectives continentales Ornisec ambitionne désormais d'atteindre un effectif de quatre-vingts salariés, dont une vingtaine au Maroc. Pour y parvenir, explique M. Sabbar, «un partenariat a été signé avec des écoles d'ingénieurs.» L'entreprise prévoit également de recruter en métropole, notamment pour des postes en télétravail, afin, selon lui, «d'avoir le périmètre de recrutement le plus large possible au niveau national, car les compétences ne sont pas assez nombreuses face aux besoins.» Sur le plan technique, Ornisec a récemment obtenu la qualification «PASSI-LPM» (Prestataires d'audit de la sécurité des systèmes d'information – Loi de programmation militaire), délivrée par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). M. Sabbar explique qu'il s'agit «du plus haut niveau de qualification, réservé à un cercle restreint d'entreprises habilitées à intervenir auprès des opérateurs d'importance vitale dans les secteurs de la santé, de l'énergie, des transports, des télécommunications ou encore des finances.» Cette reconnaissance ouvre à la société l'accès à des marchés publics de plusieurs dizaines de millions d'euros. Elle offre aussi, selon son fondateur, «la souplesse et la réactivité d'une petite structure capable d'intervenir en quelques semaines, quand des grands groupes imposent souvent des délais beaucoup plus longs.» L'entreprise vise désormais la qualification équivalente au Maroc et se conforme déjà à la norme ISO 27001, référence internationale en matière de sécurité des systèmes d'information. M. Sabbar indique enfin qu'Ornisec «s'intéresse également à l'Arabie saoudite, où elle participera dans quelques semaines à l'événement Grow Global 2030 organisé avec Business France.»