Lancé en juillet 2023 grâce à un accord de collaboration entre Cáritas Espagne et la fondation Amancio Ortega, le programme «Une habitation, un foyer» a permis d'améliorer les conditions de logement de 52 760 personnes, selon le bilan arrêté au 31 mai 2025. Ce dispositif repose sur deux formes d'intervention : d'une part, un soutien économique direct aux ménages; d'autre part, des améliorations matérielles apportées aux structures résidentielles de l'organisation caritative. Sur cette période, 37 634 aides ont été accordées à travers 854 projets, mobilisant un total de 14,4 millions d'euros. En parallèle, 48 diocèses ont bénéficié de 1 278 764 euros de subventions destinées à des aménagements modestes – notamment des travaux d'isolation, le renouvellement d'équipements électroménagers ou la prise en charge de charges énergétiques –, au profit de 11 586 personnes. Un profil majoritairement féminin, étranger et précarisé Selon Cáritas, 63 % des bénéficiaires directs sont des femmes âgées de 36 à 65 ans, souvent cheffes de famille avec enfants à charge. 70 % sont de nationalité étrangère, qu'elles soient ressortissantes de pays membres de l'Union européenne ou d'Etats tiers. «La pauvreté et l'exclusion sociale affectent trois fois plus les personnes étrangères que celles nées en Espagne», souligne l'association en s'appuyant sur les premières données du IXe Rapport sur l'exclusion et le développement social, à paraître à l'automne 2025. Parmi les nationalités les plus représentées figurent la Colombie (28 %), le Maroc (15 %), le Venezuela (12 %) et le Pérou (10 %). Trois bénéficiaires sur quatre sont sans emploi, bien que certaines disposent de qualifications non reconnues sur le territoire espagnol. La majorité vit en location ou en sous-location, dans des conditions souvent précaires. La répartition des aides financières révèle une priorité nette accordée au maintien dans le logement : 84 % des montants ont servi à couvrir des loyers, 6 % les factures énergétiques, 4 % l'achat d'électroménagers efficaces, 2 % des travaux mineurs pour des propriétaires à très faibles revenus, et 3 % à des solutions temporaires d'hébergement. Une stabilité résidentielle qui ouvre d'autres droits «Ces aides ont offert à de nombreuses personnes une forme de sécurité qui leur a évité l'expulsion ou la rue. Cette stabilité résidentielle leur a ouvert l'accès à d'autres droits : formation, emploi, enregistrement administratif, voire procédures de régularisation», explique Carmen Nieto, responsable du programme au sein de Cáritas. Les investissements destinés aux structures résidentielles ont concerné des centres d'accueil pour personnes sans domicile, des foyers pour personnes âgées, des logements pour femmes victimes de violence, pour personnes migrantes ou familles monoparentales. «La rénovation de ces espaces a permis d'alléger les charges fixes tout en améliorant la qualité de l'accueil», observe Mme Nieto, soulignant les effets bénéfiques sur la dignité des conditions de vie et les possibilités de reconstruction personnelle qu'offrent ces lieux.