Une délégation de la gendarmerie royale du Maroc a séjourné du 14 au 18 juillet dans la province de Grenade pour conduire, avec des agents de la garde civile, des patrouilles mixtes sur le littoral andalou, dans le cadre d'une coopération sécuritaire transfrontalière amorcée en 2004. Interrompue uniquement durant la pandémie de Covid-19, cette collaboration se donne pour objectif de décourager les réseaux impliqués dans l'immigration irrégulière et le trafic de stupéfiants en Méditerranée occidentale. Elle entend aussi «approfondir les liens professionnels et la compréhension mutuelle entre les forces des deux Etats», selon les responsables espagnols. Les patrouilles ont été conduites par voie terrestre, maritime et aérienne : les gendarmes marocains ont partagé les véhicules de la garde civile, embarqué à bord du patrouilleur Río Genil du service maritime provincial et survolé la côte à bord de l'hélicoptère de l'unité aérienne de Grenade. Inspection des ferrys et surveillance des routes migratoires Dès le premier jour, les gendarmes marocains ont accompagné les agents de la section fiscale et des frontières du port de Motril pour l'inspection des véhicules débarqués du ferry en provenance d'Al Hoceïma. Les recherches ont porté sur les caches éventuelles de drogue ou de personnes dissimulées, en particulier dans les poids lourds. La même journée, la patrouille s'est embarquée sur le navire Río Genil pour longer la côte de Grenade jusqu'à la frontière provinciale avec Almería, à la recherche d'embarcations suspectes. Le lendemain, elle a pris part à un poste de contrôle dans le cadre de l'opération Passage du détroit (OPE) lors du débarquement d'un navire en provenance de Tanger Med. Un chargement de plus de 2 800 kilogrammes de résine de cannabis a été saisi, dissimulé dans une remorque. Les agents ont également effectué un contrôle des mouvements maritimes avec l'unité mobile du Système intégré de surveillance extérieure (SIVE) du commandement de Grenade, puis parcouru la route nationale N-340 jusqu'à la limite provinciale d'Almería, inspectant les secteurs sensibles susceptibles d'être utilisés pour des débarquements clandestins. Un survol final pour compléter la reconnaissance Le dernier jour, un hélicoptère de la garde civile a permis aux gendarmes marocains d'observer, depuis les airs, les points de débarquement déjà inspectés depuis la mer et la terre. Ce vol de reconnaissance a conclu une opération qui entend marier efficacité opérationnelle et diplomatie sécuritaire. La coopération se poursuivra : en décembre, des agents de la garde civile du commandement de Grenade se rendront à Al-Hoceïma pour mener de nouvelles patrouilles conjointes avec leurs homologues marocains. Cette pratique réciproque, établie depuis près de deux décennies, illustre une volonté commune de maintenir un front policier actif sur les deux rives de la Méditerranée.