Le congrès national du parti socialiste marocain (USFP, opposition) a reconduit à sa tête, pour une quatrième fois consécutive, son premier secrétaire Driss Lachgar, au pouvoir depuis 2012, à l'issue d'un vote quasi unanime des délégués réunis à Bouznika, a-t-on appris samedi 18 octobre. Ouverts vendredi dans une atmosphère présentée comme consensuelle, les travaux du douzième congrès national du parti se sont achevés au petit matin par une reconduction annoncée. Sur environ 1 600 congressistes, seuls vingt-six se sont opposés à la proposition d'un nouveau mandat, adoptée au nom de la continuité et de la stabilité de la formation. Les rapports moral et financier ont, eux aussi, été approuvés sans réserve, confirmant la discipline interne d'un parti qui préfère désormais la permanence à la relève. Certains militants avaient pourtant exprimé le souhait d'une alternance, contestant la pertinence d'un amendement statutaire permettant au premier secrétaire d'excéder les trois mandats prévus par le règlement. L'article 217 du nouveau texte stipule en effet que le congrès peut prolonger la durée du mandat du dirigeant «si la haute considération des intérêts du parti l'exige». La «maturité» invoquée face aux critiques Interrogés en marge du congrès, plusieurs membres de la direction ont estimé que cette décision avait été tranchée depuis des mois lors des conférences régionales, soulignant la légitimité du vote. D'autres ont relativisé les critiques, rappelant que certains dirigeants de formations voisines avaient prolongé leur mandat «bien au-delà» de ce seuil. La reconduction du chef socialiste, malgré l'usure du temps et les contestations internes, consacre la tendance d'un parti jadis fer de lance du pluralisme à se rallier à la logique de la continuité – une continuité qui, pour ses défenseurs, se confond désormais avec la fidélité au parti lui-même.