Cinquante-cinq Malaisiens ont été arrêtés à l'étranger au cours des neuf premiers mois de l'année pour leur implication présumée dans des affaires de transport de stupéfiants, a annoncé la police fédérale, précisant que ces arrestations concernaient seize pays, dont le Maroc. Le directeur du département des enquêtes sur les stupéfiants de Bukit Aman (NCID), Datuk Hussein Omar Khan, a indiqué que ces personnes se composaient de cinquante hommes et de cinq femmes. «L'usage de citoyens ordinaires comme mules du trafic de drogue constitue une tendance profondément préoccupante que le NCID traite avec la plus grande gravité,» a-t-il déclaré dans un communiqué. Réseaux transnationaux et routes multiples Les arrestations ont eu lieu principalement en Indonésie (10), à Singapour (9), au Cambodge (6) et à Taïwan (6). D'autres ont été enregistrées en Thaïlande (5), en Belgique (3), au Laos (3) et à Macao (3), tandis que deux ressortissants ont été arrêtés à Hong Kong et en Corée du Sud. Des cas isolés ont par ailleurs été recensés aux Philippines, au Japon, en Jordanie, au Maroc, au Myanmar et en Norvège. Selon Hussein, les réseaux de trafiquants exploitent sans relâche de nouvelles victimes, «sans distinction d'âge, de profession ou de milieu.» Il a précisé que ces organisations recrutent leurs intermédiaires au moyen de «fausses annonces d'emploi et de messages sur les réseaux sociaux,» visant particulièrement les jeunes, les étudiants et les personnes aux revenus instables. Les promesses de gains rapides servent d'appât : «Les victimes sont attirées par des offres alléchantes allant de 1 000 à 10 000 ringgits, assorties de billets d'avion et d'un hébergement gratuits pour des tâches prétendument simples ne nécessitant aucune expérience,» a-t-il expliqué, avant de souligner que «ces propositions ne sont que des appâts pour amener les victimes à transporter des bagages contenant en réalité des drogues dangereuses.» Méthodes de dissimulation et vigilance accrue Le responsable a détaillé les méthodes utilisées par les trafiquants : les substances prohibées sont dissimulées dans des objets du quotidien, des appareils électroniques ou des denrées alimentaires, parfois même transportées par le corps des passeurs dans des opérations dites de «body packing». Les destinations privilégiées de ces trafics incluent le Royaume-Uni, plusieurs pays d'Europe et d'Asie orientale, les réseaux profitant de l'usage accru des aéroports régionaux comme points de transit. «Les drogues les plus fréquemment acheminées sont la méthamphétamine, la MDMA, le cannabis et la cocaïne, selon les itinéraires et la demande du marché,» a ajouté Hussein. Face à cette menace, la police appelle la population à une vigilance constante. Hussein a averti que «le prétexte consistant à prétendre ignorer le contenu d'un bagage n'est pas recevable dans la plupart des pays à législation stricte sur les stupéfiants, où les peines peuvent aller jusqu'à la réclusion à perpétuité ou à la peine capitale.»