Le gestionnaire chinois E Fund, qui administre près de 550 milliards de dollars d'actifs, étudie les perspectives marocaines et envisage une implantation effective à moyen terme. Son directeur du développement, Carter Shi, a déclaré que «le secteur de la gestion d'actifs au Maroc progresse continûment et offre un avenir extrêmement prometteur, et la loi adoptée en octobre produira un changement majeur.» Estimé à plus de 80 milliards de dollars — soit près de la moitié du produit intérieur — le secteur national de la gestion d'actifs bénéficie depuis octobre d'un cadre rénové autorisant la création de fonds indiciels cotés (ETFs), de véhicules conformes à la sharia et libellés en devises. Ces modifications, selon E Fund, élargissent les marges d'évolution de l'écosystème. Cadre réglementaire et mécanismes financiers Dans un entretien accordé au média Asharq en marge du congrès annuel de l'Association des sociétés de gestion et fonds d'investissement marocains à Rabat, Carter Shi a estimé que «le lancement et l'usage de fonds indiciels cotés, joints aux fonds en devises, ouvriront la voie à une véritable libération du marché local et accorderont aux gérants d'actifs et aux intervenants une faculté considérable d'extension de leurs activités.» Fondée en 2001, E Fund se présente comme l'un des plus importants administrateurs chinois de fonds communs, axé sur des placements de longue durée. Son directeur du développement a ajouté que «les perspectives sont extrêmement favorables au Maroc, et cette première visite vise à établir des échanges avec les autorités de régulation, la Bourse de Casablanca et les gérants locaux, en vue de mettre en place des programmes de connexion entre marchés, avant d'envisager une présence effective, probablement à moyen terme.» Portée régionale et ambitions africaines L'entreprise chinoise projette aussi d'étendre son action au-delà du territoire marocain vers les marchés africains. Carter Shi a confié qu'à ses yeux «le rôle du Maroc est très proche de celui de Hong Kong en Asie : une porte d'accès pour les investisseurs internationaux vers l'Afrique, et dans le même temps une ouverture pour les acteurs africains vers le reste du monde.» E Fund collabore déjà avec plusieurs gérants du Moyen-Orient, notamment en Arabie saoudite avec Riyadh Capital, mais également aux Emirats, au Qatar et en Oman. «Nous suivons une stratégie résolue d'accroissement de notre présence au Moyen-Orient et en Afrique du Nord par l'élargissement de notre clientèle, la mise à disposition de nos produits et l'établissement de coopérations avec les gérants locaux.», a-t-il expliqué. L'intérêt manifesté par ce gestionnaire chinois rejoint les orientations marocaines visant à accroître la contribution de la gestion d'actifs au financement des grands chantiers préparatoires à la Coupe du monde 2030 : extension des aéroports, construction et rénovation d'enceintes sportives, développement ferroviaire, réhabilitation portuaire et installation d'unités de dessalement.