Maroc : Une ONG défend un policier suspendu pour corruption et accuse l'Algérie    TICAD 9 : Pour barrer la route au Polisario, le Japon reçoit l'ambassadeur algérien    Espagne : Une saisonnière marocaine meurt dans un accident la veille son retour au pays    Classement CAF 2025 : Al Ahly en tête, la RS Berkane quatrième    Clasificación CAF 2025: Al Ahly a la cabeza, la RS Berkane en cuarto lugar    La SNRT celebra sus cuartas Jornadas de puertas abiertas para los MRE    Protesta nacional contra el proyecto de ley sobre el Consejo Nacional de la Prensa en Marruecos    La SNRT tient ses quatrièmes Journées portes ouvertes pour les MRE    Fès : un datacenter de pointe pour la future CMC    Wake-up call pour une génération et ses dirigeants    Les EAU appellent à mettre fin au conflit au Soudan    Zelensky et Poutine multiplient les contacts avec leurs alliés avant le sommet en Alaska    Des documents français révèlent les manœuvres sournoises du régime algérien contre le Maroc : l'Algérie proposa un partenariat militaire à l'Espagne à Tindouf contre le Royaume du Maroc    CHAN 2024 : Le Maroc a manqué d'animation offensive face au Kenya    Première médaille d'or chinoise aux Jeux Mondiaux de Chengdu : Lu Zhuoling brille en Tai Chi    Le Suisse Riccardo Rancan, premier médaillé d'or des Jeux Mondiaux 2025, partage son ressenti    CHAN 2024 : La Tanzanie première qualifiée pour les quarts, victoire décisive pour la Mauritanie    CHAN 2024 : Duel crucial pour les Lions face au pays hôte cet après-midi    Liga: Iñigo Martinez quitte Barcelone pour Al-Nassr    Assurances : un bénéfice net de 4,4 MMDH en 2024    Exportations de framboises et mûres : Le Maroc leader dans la région MENA    Heidelberg Materials réorganise son portefeuille d'actions Ciments du Maroc    Safi - 20 ans de réclusion pour abus sexuels dans une mosquée : un verdict exemplaire    Sous les mers, se joue la souveraineté numérique    Affluence Historique au Moussem Moulay Abdallah Amghar : 83.500 Spectateurs en émoi !    La frégate furtive indienne INS Tamal achève une escale stratégique à Casablanca, relations navales approfondies entre l'Inde et le Maroc    Le Maroc est «l'un des plus grands exportateurs mondiaux de roches venues de l'espace», souligne la BBC    En plein été, l'Education nationale et les syndicats se rencontrent pour aplanir les divergences    Le Médiateur du royaume expose l'ensemble de ses actions en faveur des Marocains du monde    Zelensky rejette tout compromis territorial avant le sommet Trump-Poutine    Les feux de forêt au Canada affectent la qualité de l'air dans le nord des Etats-Unis    Geely met en orbite onze satellites et élargit son partenariat technologique avec le Maroc dans les télécommunications spatiales    Sahara : L'Algérie et le Polisario silencieux après le message de Trump à Mohammed VI    Réunion entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats pour suivre l'application des accords de décembre 2023    Italie: Feu de forêt dans le parc national du Vésuve    Canal+ / Ballon d'Or, ambitions et tempête judiciaire : Achraf Hakimi sort du silence !    Les condoléances de Mohammed VI à la famille du cheikh de la Tariqa Qadirya Boutchichia    Cinéma, artisanat et terroir    En Afrique du Sud, le Sahara marocain résonne comme jamais dans les débats diplomatiques et le MK Party affirme : «L'ANC ne parle pas au nom de Pretoria sur les questions internationales»    La France lance un mandat d'arrêt international contre un diplomate algérien    Moussem Moulay Abdallah Amghar - Cas d'intoxication alimentaire: une fake news démentie par les organisateurs    Une carte historique démontre comment Ibn Battuta a parcouru un monde en réseaux, du Maghreb à la Chine    La presse française ouvre le dossier du recteur de la Grande Mosquée de Paris et de ses liens troubles avec le régime militaire algérien    Incendie impressionant dans la mosquée historique de Cordoue en Espagne [Vidéo]    Ousmane Ndiaye : radiographie critique des entraves au pluralisme en Afrique    Maroc : les dépôts bancaires enregistrent une croissance à fin juin    Marrakech : poursuites disciplinaires et judiciaires contre un officier de police soupçonné de corruption    La chaîne US Fox tourne sa téléréalité "Special Forces" à Marrakech    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Distribution : les Marocains fidèles au marché et à l'épicier pour l'alimentaire
Publié dans Challenge le 21 - 09 - 2020

Réalisée entre le 17 avril et le 3 mai dernier, l'enquête de Sunergia auprès des internautes marocains a donné des résultats qui peuvent surprendre. En plein confinement, le marché est resté le lieu privilégié pour les achats de produits alimentaires. A contrario, et malgré les efforts fournis par certains acteurs, l'e-commerce alimentaire et la livraison de ces courses reste négligeable.
Si Sunergia décline de prime abord que les résultats de l'étude, réalisée uniquement en ligne et qui a réuni un échantillon de 1024 internautes, « ne sont pas représentatifs de l'ensemble de la population marocaine », elle avait pourtant un objectif précis : « voir si des changements ont eu lieu dans les attitudes de consommation des internautes marocains, notamment pour ce qui concerne les achats en ligne », contextualise Riad Mawlawi, Directeur Digital & Business Development chez Sunergia Groupe. En effet, les internautes représentent une population à traiter avec beaucoup de précaution, « davantage connectés, urbains, avec un niveau de scolarisation plus élevé et des revenus supérieurs à la moyenne marocaine », reconnaît l'étude. Ils sont près de 92% urbains à avoir répondu à ce questionnaire. D'ailleurs, la proportion de l'échantillon ayant un revenu supérieur à 6.000 dirhams s'élève à 44,4% et celle ayant un revenu inférieur à 6000 est de 48,6%. C'est aussi parce que les restrictions aux déplacements (confinement) qui étaient en vigueur durant la période où l'enquête a été réalisée doivent être prises en compte dans la lecture des chiffres.
Le marché et les épiceries toujours vainqueurs
Et si l'on pouvait penser que ces mesures, et la digitalisation qu'elles ont poussée dans un certain nombre de secteurs, auraient pu modifier le mode de consommation en termes d'achats chez les internautes, ces derniers ont démontré le contraire. « Interrogés sur leurs préférences en termes de lieu d'achat par catégorie de produits, les internautes marocains n'évoquent la grande distribution (les grandes ou moyennes surfaces) qu'en 2ème, 3ème ou 4ème position selon le type de produit acheté », détaille l'étude.
Lire aussi | Najib Akesbi : « Il faut repenser nos choix stratégiques de développement si nous voulons être parmi les gagnants dans cette crise »
« Concernant les achats en ligne, et bien que nous ayons inclus l'option dans notre enquête, seule une poignée de personnes l'a sélectionnée (environ 0.1%) », ajoute Sunergia. Les résultats donnent l'épicerie de quartier en tête pour les catégories eaux et boissons (61%), produits laitiers (56%) et produits d'entretien et de nettoyage (40%). Le marché prend la tête par contre quand il s'agit des fruits et légumes (53%) et des viandes et poissons (35%). Conclusion de Sunergia : « cette enquête fait ressortir que bien que la crise sanitaire ait accéléré la transformation digitale dans tous les secteurs, celui du e-commerce alimentaire reste encore timide face au commerce traditionnel et face aux enseignes de la grande distribution. Les acteurs de ce secteur devront multiplier leurs efforts pour encourager les Marocains à s'orienter vers ce nouveau mode de consommation ».
Des résultats rapportés par l'étude, trois segments d'acteurs se distinguent.
Le circuit traditionnel toujours préféré, mais percée de BIM
Le premier est celui du circuit traditionnel qui fait de la résistance, voire se porte très bien. Les marchés et les épiceries ont 40% d'adeptes parmi l'échantillon d'internautes. Et ce sont des gens dont la fréquentation des GMS est très rare, une fois tous les 4 mois ou plus rarement encore, qui privilégient l'achat à l'épicerie du quartier, qui sont davantage des jeunes femmes célibataires, dont les revenus sont inférieurs à 6.000 dirhams et qui vivent dans toutes les régions du pays.
La deuxième tendance, 30%, regroupe les conquis de la grande distribution dont la fréquentation des GMS est récurrente (au moins 1 fois par semaine pour la moitié d'entre eux), sont adeptes des enseignes Marjane et Carrefour, habitent davantage à Casablanca, sont plus des séniors mariés (45 ans et plus) avec des bourses moyennes et élevées.
Enfin, le troisième segment est celui des afficionados de l'enseigne BIM et occasionnels des deux précédentes. Il compte pour 29% des internautes et va peut-être une fois par mois dans les GMS, préfère faire ses courses chez BIM, regroupe plutôt des hommes mariés de 35 ans et plus, dispose de petites et moyennes bourses et habite dans toutes les régions.
Lire aussi | Climat des investissements au Maroc : le Département d'Etat US distribue de bons et mauvais points [Document]
D'ailleurs, BIM a réalisé une belle percée chez les internautes pour se classer en deuxième position des GMS les plus fréquentées, derrière l'indéboulonnable Marjane mais devant Carrefour, contrairement à l'enquête de la grande distribution (GMS) auprès des Marocains en 2018. L'enseigne turque n'arrête pas d'ouvrir ses surfaces au cœur même des quartiers, côte à côte parfois avec les épiceries pour mieux les menacer et marcher sur leurs plates bandes. Marjane et Carrefour sauront-elles contrecarrer cette montée en puissance dans les villes de l'enseigne du pays d'Atatürk ?
Trois questions à Riad Mawlawi
Il y a une quinzaine d'années, on annonçait que les GMS allaient prendre de grandes parts au circuit traditionnel. Mais le constat est que ce circuit traditionnel reste fort. Pourquoi le shift n'a pas eu lieu ?
À mon avis, c'est une question de stratégie au niveau des grandes et moyennes surfaces en général. Elle n'est pas la même au Maroc qu'en Europe. Ici, les GMS s'adressent plutôt à une population qui a les moyens, qui dispose d'un certain pouvoir d'achat, donc la classe moyenne et plus, et qui veut consommer des produits importés. Donc des produits qu'on ne retrouve pas dans le circuit traditionnel des marchés et épiceries de quartier. À l'inverse, les GMS s'adressent à tout le monde en Europe. Ce qui crée donc une corrélation entre le pouvoir d'achat et la fréquentation des GMS, malgré une évolution générale du pouvoir d'achat dans l'absolu (hormis la période de crise actuelle).
Quels sont aujourd'hui les principaux atouts des GMS ?
On peut dire que l'atout principal des grandes et moyennes surfaces, réside dans la possibilité de réaliser des économies sur les achats de grandes quantités. Il ne vous vient pas à l'esprit par exemple d'aller dans un supermarché ou dans un hypermarché pour acheter une bouteille d'eau ; généralement on en prend un ou plusieurs paquets. Ces économies sont plus difficiles à réaliser au niveau des épiceries, car les marques ont du mal à leur imposer la vente au paquet pour que le consommateur puisse réaliser des économies. C'est une des difficultés qui empêchent de faire baisser les prix de certains produits dans le circuit traditionnel.
A contrario, quels sont les atouts du circuit traditionnel, notamment les épiceries, par rapport aux GMS ?
Les principales forces des épiceries sont inhérentes à leur positionnement, au sein des quartiers : la proximité et les carnets de crédit. En effet, cette présence favorise la connaissance entre l'épicier et les habitants du quartier. De cette proximité vient leur deuxième force, les carnets de crédit qui permettent de soulager certaines familles. Avec ces facilités, les épiciers peuvent se permettre de pousser certains produits qui leur rapportent plus de marges, des marques qui leur offrent souvent des cadeaux. Et c'est un atout important dont les GMS ne disposent pas.
En outre les paiements digitaux, s'ils prennent, vont donner plus d'atouts aux épiciers. D'ailleurs, les banques et les opérateurs télécoms ont compris que le nerf de la guerre aujourd'hui dans la distribution c'est l'épicier, si le paiement en ligne se met en place. Grosso modo, les atouts de l'épicerie peuvent continuer d'évoluer et les GMS doivent faire plus d'efforts pour les rattraper. Peut-être que le paiement mobile peut changer la donne. Mais dans quel sens ? Difficile à dire à l'heure actuelle.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.