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L'inquiétante évaluation des banques par les
Publié dans Challenge le 19 - 05 - 2007

Au moment où la Bourse se remet légèrement de la forte baisse, Attijari Intermédiation publie une nouvelle étude sur le secteur bancaire. Des conclusions inquiétantes, car elles font état d'une surcote moyenne de 35%. Entre temps, au lieu de baisser, le cours des banques a augmenté.
Les observateurs ont encore à l'esprit l'étude réalisée par les analystes d'Attijari Intermédiation sur la Sonasid, qui avait servi de détonateur à la correction. Aujourd'hui, ils récidivent avec une évaluation plutôt sévère. Les actions des six banques cotées à la bourse de Casablanca devraient voir leurs cours régresser en moyenne de 35%. C'est la condition pour que les établissements bancaires marocains atteignent un niveau conforme aux standards internationaux, selon les analystes.
Selon Attijari Intermédiation, «le contexte d'euphorie du marché a permis aux banques, lesquelles affichaient déjà des perspectives particulièrement favorables, d'enregistrer des performances exceptionnelles». Elles affichaient 38% de performances moyennes au 11 mai, alors même que la place avait déjà commencé sa correction. «Ainsi, sans exception, les banques marocaines sont à des cours maximums historiques», expliquent-ils. Il est vrai qu'en matière de bénéfices, les banques ont été toutes bien loties en 2006. Alors que le marché a vu ses profits nets s'améliorer de 17%, les résultats nets des banques ont augmenté de 40% durant l'exercice clôturé le 31 décembre 2006.
Des concepts alternatifs
Ce secteur est visiblement celui qui a le plus profité de la forte croissance de 8,1% du PIB enregistré en 2006. C'est d'ailleurs ce contexte macro-économique et sectoriel favorable qui leur permet de mener à bien leurs stratégies de développement. Attijari Intermédiation reconnaît que «l'indice de confiance étant au plus haut au Maroc, il favorise deux moteurs de la croissance économique, la consommation et l'investissement, ce qui impacte positivement et de manière directe le secteur bancaire», expliquent les analystes.
Selon eux, les banques poursuivent des stratégies multipolaires de développement. A destination des particuliers, elles accentuent leurs efforts afin d'accroître la bancarisation de la population, notamment par l'extension de leurs réseaux d'agences, ou encore la vulgarisation des services bancaires. De même, elles sont les meilleures accompagnatrices de la restructuration des PME-PMI. Enfin, les grands comptes ont de plus en plus recours aux organismes bancaires pour des financements nécessitant des montages complexes.
En termes d'offre, le GPBM (Groupement Professionnel des Banques du Maroc) lance, en concertation avec la Banque Centrale, des concepts dits alternatifs conformes à la charia islamique. Les ambitions des banques marocaines dépassent les frontières. En acquérant des participations à l'international, les banques marocaines cherchent à exporter leur savoir-faire et surtout créer un nouveau relais de croissance.
Néanmoins, les investisseurs ont trop fortement anticipé cette profitabilité, de sorte qu'elle est aussi «insuffisante pour ramener à l'équilibre des niveaux de valorisation déjà élevés du secteur». Actuellement, ce dernier traite à un multiple des bénéfices (P/E) de 21,5(x) et un multiple des fonds propres (P/B) de 4,4 (x) pour 2007. Ces indicateurs dépassent de loin ceux des banques françaises, égyptiennes et émiraties. En effet, la capitalisation boursière des banques émiraties n'est que de 11 fois supérieure aux bénéfices en 2007, contre 10,4 et 11,1 pour les françaises et les égyptiennes. Comparée aux fonds propres, elle est supérieure de 2,4 à 2,7 fois seulement selon les pays. Dans les deux cas, la conclusion est la même. Les banques marocaines devraient impérativement subir une correction pour être dans les normes internationales.
Malheureusement, la situation n'est pas prête de s'arranger. Entre le moment où l'étude a été réalisée et le mercredi 16 mai, les cours ont légèrement augmenté. Au lieu de baisser, le cours de la BMCE Bank, par exemple, est passé de 2650 à 2775 DH, celui du CDM de 972 à 1.030 DH. Visiblement, la croissance est bien repartie.
Comme la correction semble s'éloigner séance après séance, il reste peut-être l'hypothèse d'une forte croissance des fondamentaux des banques cotées. Dans les deux prochaines années, les fonds propres des banques devraient augmenter en moyenne annuelle de 28%, selon les analystes d'Attijari Intermédiation. Malheureusement, l'hypothèse paraît quelque peu invraisemblable. Pour cela, il faudrait par exemple qu'Attijariwafa bank réalise un bénéfice de 4 milliards de DH et ne distribue aucun dividende la première année. Pour la BMCE Bank, ce serait 2,3 milliards de DH de bénéfice ; et pour la BCP, ce chiffre sera de 1,3 milliard de DH. Or aucune de ces banques n'est proche d'un tel niveau de rentabilité. Malgré le caractère exceptionnel des réalisations d'Attijariwafa bank en 2006, le bénéfice net n'a été que d'un milliard et celui de la BMCE Bank de 850 millions de DH, alors que tout le groupe Banque Populaire a dû s'y mettre pour afficher un résultat de 1,3 milliard de dirhams. C'est dire que l'hypothèse d'une telle croissance relève plutôt de l'utopie.
Hausse : comment l'expliquer ?
Avec un taux de pénétration de 25%, le marché marocain est considéré comme faiblement équipé. Néanmoins, les niveaux d'encours des dépôts et crédits relatifs au PIB le situent à des niveaux intéressants à l'échelle internationale. L'activité de distribution devrait être portée par une forte hausse des volumes, qui contrebalancerait un resserrement de la marge d'intermédiation. La banque de marchés devrait encore tirer profit d'une bonne tenue des commissions issues des marchés des capitaux et d'une gestion plus dynamique des portefeuilles. Les banques devraient surveiller de près l'évolution de leurs charges d'exploitation et économiser leurs coûts du risque, en capitalisant sur les vagues d'assainissement réalisées récemment. Le secteur compte actuellement des banques qui sont adossées à des groupes locaux ou étrangers de renom, et qui font preuve d'une assise financière solide, reconnue par des cabinets de notation indépendants. Le système bancaire marocain présente un taux de contentieux moyen de 14,6 % et un taux de couverture de près de 60,8%. Cependant, les comparables internationaux présentent les mêmes atouts en termes de gestion du risque, voire meilleurs pour les banques européennes. Néanmoins, malgré l'ensemble de ces facteurs positifs, la hausse est jugée trop forte.


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