Après son départ en 2018, Uber envisage une relance au Maroc, comme le suggère une offre d'emploi pour un nouveau poste à Marrakech. Le service américain de réservation de voitures avec chauffeur cherche un directeur pays à Marrakech. C'était en février 2018 que l'opérateur américain Uber annonçait qu'il mettait la clé sous la porte. La raison de ce départ : l'absence de cadre réglementaire dédié aux plateformes de VTC. Ce départ est également dû aux tensions qui ont existé avec les chauffeurs de taxi. « Ces derniers ont historiquement bénéficié d'un monopole de fait au titre du transport urbain et périurbain des voyageurs, mais le secteur a été révolutionné, à travers le monde, par diverses applications, proposant des avantages non négligeables, tels que la possibilité de réserver en ligne son trajet et de bénéficier d'une certaine qualité de service. Le sujet n'est certes absolument pas simple à traiter, mais je pense qu'il est temps d'y apporter une réponse ferme et pragmatique, entre protection d'acteurs historiques et nécessité de vivre avec son temps, a fortiori s'agissant d'un pays touristique comme le nôtre », prévient l'économiste Hicham Alaoui. Lire aussi | Mobilité urbaine : les VTC gagnent en popularité Et il faut rappeler qu'à la base, le modèle économique de l'entreprise et de ces acteurs a été pensé pour les pays où les courses de taxi sont à des coûts faramineux. En arrivant sur des marchés où les prix sont du moins accessibles aux populations et qu'ils proposent des tarifs plus bas, l'on se retrouve dans un cas de concurrence déloyale. En tout cas, c'est ce que l'on constate du côté des opérateurs de taxi. Ceci dit, à Marrakech, les choses semblent commencer à bouger. Le groupe de VTC semble annoncer un certain retour dans le paysage du transport au Maroc. Sur son site que Challenge a consulté, le groupe a publié une offre d'emploi pour un nouveau poste à Marrakech. Ce que nous apprenons... Dans les détails, le rôle consiste à se concentrer sur l'acquisition et l'engagement des chauffeurs et des passagers, le candidat devant développer des stratégies pour attirer de nouveaux profils, les maintenir et élargir la base de passagers, selon l'offre d'emploi publiée sur Uber Careers. Il faut d'ailleurs rappeler que le groupe n'a pas choisi Marrakech par hasard, puisque en 2016, il a opéré dans la ville lors du Sommet sur le climat COP22 de 2016, offrant des trajets écologiques aux délégués et aux participants. « Marrakech étant une grande ville touristique, le choix pour sa relance à partir de cette région n'est pas fortuit, surtout que ce service est très répandu en Europe », nous confie une de nos sources. Lire aussi | Les taxis au Maroc : une intolérable toute-puissance En attendant, le scepticisme demeure toujours. « Il est clair que le modèle économique des plateformes de mobilité marche. Cependant, quand cela a des impacts sur l'architecture socio-économique d'un pays : là, c'est problématique », nous confie notre source. Selon elle, ce sont des milliers de familles qui sont adossées à ces chauffeurs de taxi. « Il y a donc un enjeu de préservation d'un équilibre socio-économique. » Pour rappel, l'entreprise américaine, créée en 2009, a dégagé un résultat net positif de 1,9 milliard de dollars l'année 2024. Uber affiche un chiffre d'affaires de 37,3 milliards de dollars en 2023, en hausse de 17 %, un peu plus que ce qui était attendu par les marchés.