Le Maroc cherche à intensifier sa mobilisation auprès du financement américain afin de concrétiser l'ambitieux projet de gazoduc Africain-Atlantique (Nigeria-Maroc), qui devra acheminer le gaz nigérian vers le nord en traversant onze pays d'Afrique de l'Ouest. Récemment, l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a dépêché un haut responsable au Texas pour promouvoir ce projet auprès d'investisseurs américains, notamment dans le cadre de l'administration de Donald Trump, réputée encline à soutenir les énergies fossiles, révèle le confrère Jeune Afrique. Lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, a confirmé l'intérêt manifesté par les Etats-Unis pour un engagement financier dans ce corridor gazier d'envergure. Il a précisé que des discussions avaient eu lieu avec des représentants du Département d'Etat américain en présence d'acteurs clés comme le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria. Lire aussi | Afrique Atlantique: vers une nouvelle doctrine économique? Cette incursion américaine s'inscrit dans un contexte géopolitique plus large : elle permettrait d'équilibrer l'influence de la Chine dans les infrastructures africaines, alors que Pékin reste très présent sur ce dossier via son appui matériel. Selon la directrice générale de l'ONHYM, Amina Benkhadra, le projet entre dans une phase cruciale. Présenté lors d'un événement du Powering Africa Summit organisé par l'Atlantic Council à Washington, ce gigantesque chantier énergétique vise une décision finale d'investissement (FID) imminente, avec un démarrage des premiers tronçons dès 2029. Lire aussi | Le réseau gazier national bientôt relié au Gazoduc africain atlantique Le projet, baptisé « Gazoduc Africain-Atlantique », s'étendra sur plus de 6.800 kilomètres et pourrait transporter jusqu'à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, reliant les richesses gazières du Nigeria à l'Europe via le Maroc. Bien que l'intérêt des Etats-Unis soit réel, aucun engagement financier concret n'a encore été formalisé, selon cette source. Des échanges sont en cours avec plusieurs institutions américaines, mais aucune décision d'investissement n'a été annoncée à ce jour.