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VTC : Mon chauffeur s'appelle Careem
Publié dans Challenge le 15 - 02 - 2017

C'est un samedi soir, sous la pluie tambourinant sur le goudron casablancais, froide et humide, en plein milieu de la colline d'Anfa. La jeune fille est en robe de soirée et escarpins. Elle sort son téléphone et 20 minutes plus tard, une voiture particulière avec chauffeur (VTC) s'arrête, pour la prendre.
Depuis quelques temps, la mode des VTC a pris. Mieux, elle fait figure de réelle «success story» qui a même «changé la société». Sur les réseaux sociaux, des déclarations venaient même à affirmer: «j'aimerais défendre les taxis! S'ils étaient plus aimables, ne choisissaient pas leurs clients, leurs destinations, ne trichaient pas sur les prix. Mais ce n'est pas le cas».
«Les taxis à Casablanca se comportent comme dans une gare routière», avait même lancé Driss Benhima, lors d'une conférence à l'école de commerce HEM, à l'époque où il était gouverneur de Casablanca. Conduire à Casa, c'est un enfer permanent, entre troubles de la circulation et «thak» (frictions) quotidien.
Déjà, les taxis ont pris conscience du phénomène. Lors d'un trajet, l'un d'entre eux explique: «ils ne paient pas de taxes, ils n'ont pas l'autorisation de rouler. Lorsque nous en repérons un, nous le bloquons et détruisons sa voiture». «Effectivement, c'est déjà arrivé, mais nous restons prudents. Parfois, nous préférons éviter les endroits où les taxis attendent leurs clients», explique un chauffeur de VTC.
Preuve de ce phénomène, est «l'incident» récent d'une femme VTC «agressée» lors d'un trajet. Pire, quelques VTC masculins affirment «cela est arrivé à plusieurs chauffeurs. Les gens ne sont scandalisés, que parce qu'il s'agit d'une personne de sexe féminin…»
Mais qui sont ces chauffeurs d'un autre genre? Renseignement pris entre deux transports, ce seraient parfois des Marocains qui «arrondissent les fins de mois», profitent de leur temps libre pour gagner quelques dizaines de dirhams de plus. Et les «primes» sont alléchantes.
«Je suis pâtissier, mais je ne travaille que le matin. La voiture, je la partage avec mon beau frère et nous roulons par intermittence», explique un Capitaine de la compagnie de VTC Careem. Pour un autre: «je suis entre deux emplois, et en ce moment j'attends de négocier mon départ, avec mon ancien employeur. J'ai une famille, et comme vous le savez, il n'y a pas d'assurance chômage ou de sécurité sociale au Maroc».
Les chauffeurs ont chacun une histoire, mais sont très «polis», voire même «charmants». Que ce soit un Über, Careem ou les services de «taxis radios», tels que iTaxi, Taxi vert, pour ne citer que ceux là, on se rend compte d'un «virage qualitatif». Alors? Payer plus pour un «meilleur service»? Les Marocains semblent avoir «voté oui».
Mais pour d'autres, se reconvertir en VTC est parfois une «seconde chance». «Je sors de prison. J'ai été piégé. Depuis, je travaille, mais j'ai du mal à être payé. La VTC, au final, c'est une seconde chance, puisque je peux «assurer le minimum», d'autant plus que ma femme m'a quitté», explique l'un d'entre eux. Un autre, «j'ai fait toute ma carrière dans les call centers, mais je ne supportais plus le «rythme». En VTC je suis plus «libre de mon temps». Je travaille lorsque je le veux, et j'ai le temps de m'occuper de ma famille».
Mais qu'en pensent les clients? Satisfaits, en général. Le système de «notation» des chauffeurs permet d'avoir une «prise» sur les chauffeurs, qui sont obligés d'être «aimables». «La recette fonctionne. Je n'ai presque jamais eu de problème avec les chauffeurs, même lorsque c'est un «barbu». Ils ne m'obligent pas à écouter leur radios et musiques, et l'un d'entre eux m'a même mis un groupe de «heavy metal» à ma demande lors d'un trajet en Careem», explique Redouane, 35 ans, cadre marketing et commercial.
Pour Kenza, 30 ans dans le paramédical, l'expérience a également été probante. «Mon mari ne conduit pas lorsque l'on sort. La VTC permet de régler les courses urgentes, et il se comporte comme un vrai chauffeur particulier,» explique-t-elle.
Pas de problème de monnaie à rendre, puisque le montant est directement débité sur la carte de crédit sur Über et que Careem peut «créditer» votre compte. Par ailleurs le tout internet permet de géolocaliser son chauffeur, et d'être sûr d'éviter les arnaques.
«Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes?» Non! Pas réellement, selon les régions le temps d'attente est variable, parfois trop long. A tel point qu'il est parfois nécessaire de se rabattre sur un «taxi rouge», quand bien même il n'en passe que rarement. Autre problème, selon la couverture GPS, les téléphones ont parfois du mal à «marquer sa position» sur la carte. C'est tout de même dommage, relatent les clients des VTC, même avec un téléphone «de luxe». Finalement, l'überisation de la société, qui établit la compétition entre les hommes jusque dans leurs métiers, a du bon. C'est le «capitalisme pur» de l'anarcho-capitalisme: «que le meilleur gagne!»


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