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Sommet Etats-Unis/Afrique : quel rôle pour le Maroc ?
Publié dans EcoActu le 20 - 12 - 2022

Un Sommet Etats-Unis/Afrique s'est tenu à Washington du 13 au 15 Décembre 2022 regroupant 49 hauts dirigeants africains, ainsi qu'un millier de responsables représentant la société civile et le secteur privé. C'est le deuxième Sommet depuis celui présidé en 2014 par Barak Obama.
En effet, pendant sa présidence Donald Trump n'a accordé aucun intérêt à l'Afrique. Le Président Biden a voulu réengager les Etats-Unis vers l'Afrique en déclarant « Nous avons la volonté de travailler avec l'Afrique, nous avons besoin de vous ».
L'intérêt des Etats-Unis pour l'Afrique peut s'expliquer pour plusieurs raisons. Le continent africain est riche en matières premières, dispose d'une population jeune de 1,4 Milliard d'habitants, qui deviendra 2,7 Milliards en 2050 soit le continent le plus peuplé du monde. La Chine, principal compétiteur des Etats-Unis est le premier partenaire commercial de l'Afrique, et a accumulé un stock d'investissements en Afrique de 43,4 Milliards de dollars, soit une contribution à plus de 20% de la croissance économique du continent.
Depuis l'an 2000, la Chine organise un Sommet avec l'Afrique tous les trois ans. Un autre rival des Etats-Unis, la Russie renforce également son influence en Afrique à la fois sur le plan politique, économique et sécuritaire. Les autres intervenants importants en Afrique sont la France, la Turquie et l'Inde. L'Occident (Etats-Unis et Europe) constate que l'Afrique s'émancipe de sa tutelle. C'est ainsi que lors des votes de l'Assemblée générale de l'ONU concernant la guerre en Ukraine, plusieurs pays africains ont voté contre ou se sont abstenus lors des résolutions condamnant la Russie.
Le Sommet Etats-Unis – Afrique a traité plusieurs thèmes. La pandémie du Covid-19, la crise alimentaire suite à la guerre en Ukraine, le changement climatique, les conflits régionaux. Plus concrètement, les Etats-Unis ont annoncé une enveloppe de 55 Milliards de dollars au profit de l'Afrique dans les trois prochaines années. Les secteurs visés par cette enveloppe sont le numérique, les infrastructures, la santé, le changement climatique. En outre, 2 Milliards de dollars seront débloqués pour faire face à la crise alimentaire en Afrique.
Les Etats-Unis se sont également engagés à renforcer leur partenariat avec l'Afrique sur le plan agricole au niveau technique, ainsi que l'élargissement des marchés par la réduction des barrières tarifaires. Dans ce cadre l'AGOA, Accord visant à faciliter les exportations africaines aux Etats-Unis, a été prorogé jusqu'à l'année 2025. Les Etats-Unis ont promis une plus grande représentation de l'Afrique au sein des instances internationales, notamment le G20 et le Conseil de sécurité de l'ONU.
Parallèlement au Sommet, un Forum d'Affaires a été organisé, où 300 Chefs d'entreprises américains ont discuté avec leur collègues africains sur le thème de la santé, des infrastructures, de l'énergie, de l'agro-alimentaire et du numérique. Ces rencontres B&B ont abouti à des promesses de contrats de l'ordre des 15 Milliards de dollars dans plusieurs domaines dont la haute technologie. Pour le secteur du numérique 350 Millions de dollars sont prévus pour faciliter l'accès, et 450 Millions de dollars pour le développement.
C'est ainsi que l'entreprise américaine Visa a annoncé 1 Milliard de dollars pour développer le paiement en ligne en Afrique. Cisco s'est engagé également pour 588 Millions de dollars pour développer la cybersécurité.
La société ABD s'est assignée la tâche de développer la technologie « Cloud » notamment en Côte d'Ivoire, tandis que Microsoft va agir pour développer l'accès à internet via satellite. Enfin l'Agence américaine Millenium Challenge va intervenir dans plusieurs pays africains et notamment au Benin et au Niger pour relier Cotonou à Niamey.
Notre pays le Maroc a été représenté au Sommet Etats-Unis/Afrique par le Chef du gouvernement Aziz Akhnouch.
Le Département d'Etat américain a salué « la participation extrêmement importante du Maroc, pays leader en Afrique ». Rappelons que le Maroc est le seul pays africain qui a signé un Accord de libre-échange avec les Etats-Unis entré en vigueur en 2006. Cet Accord a permis de multiplier par 5 les échanges commerciaux entre les deux pays de 2006 à 2019. D'autre part, 150 entreprises américaines sont actives au Maroc représentant un investissement de 2 Milliards de dollars et 100.000 emplois. Le Chef du gouvernement marocain a souhaité un partenariat intégré et inclusif entre le Maroc, l'Afrique, et les Etats-Unis.
Ce partenariat va bénéficier de l'expérience et de l'expertise du Maroc qui a beaucoup investi en Afrique en devenant le second investisseur africain du continent. Ceci d'autant plus qu'une nouvelle Charte des investissements vient d'être adoptée au Maroc, donnant des garanties et des incentives aux investissements directs étrangers.
Du fait que de nombres Accords de libre-échange ont été signés par le Maroc, les entreprises américaines installées au Maroc pourront exporter en exonération de droits de douane vers l'Afrique, l'Europe, et le Moyen-Orient.
En conclusion, on ne peut se féliciter du retour des Etats-Unis en Afrique. Les pays africains vont bénéficier du partenariat américain dans tous les domaines, et notamment dans les nouvelles technologies, tels que le numérique et la digitalisation. Ils pourront également mettre en compétition les grandes puissances qui s'intéressent toutes au continent africain.
Le Maroc peut devenir « la porte d'entrée en Afrique », grâce à son expertise, sa proximité de l'Afrique subsaharienne, ses relations politiques privilégiées, et ses nombreuses liaisons aériennes sur le continent à partir du Hub de Casablanca.
Ecrit par Jawad Kerdoudi
Président de l'IMRI


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