L'industrie de l'assurance dans le monde a été secouée par une série de défis. Respect des règles prudentielles pour une meilleure gestion des risques. Le secteur de l'assurance devrait lutter pour assurer son développement et pérenniser son avenir dans un contexte de changements de politique dans le Monde arabe. C'est un contexte qui pousse les dirigeants des pays arabes à accélérer les réformes engagées sur tous les plans, dont le marché de l'assurance profiterait pleinement. Aujourd'hui, les compagnies d'assurance et de réassurance arabes sont confrontées à des défis cruciaux qu'elles devraient relever rapidement. En effet, l'industrie de l'assurance dans le Monde arabe a été secouée par une série de défis émanant de la situation des économies faisant état de l'accroissement des déficits publics, de l'augmentation des taxes, et de la forte volatilité des marchés financiers. De plus, Zouheir Bensaïd, président du Directoire de RMA Watanya, lors de son intervention à la 29ème conférence du GAIF, avance que les compagnies d'assurance sont en face d'une multitude de risques nouveaux qu'elles devraient couvrir et gérer sainement. Les risques sont multiples et de natures différentes. A cet effet, on parle davantage de risques politiques, climatiques et, bien sûr, de risques financiers. Ces derniers sont considérés comme les plus anciens, ce qui laisse supposer que leur maîtrise est aisée. Or, la réalité est autre, car l'apparition des crises financières et économiques, à une cadence accélérée, rend délicates leur appréhension et leur maitrise par les compagnies d'assurance. Concernant les risques climatiques, ils se matérialisent sous forme de catastrophes naturelles, obligeant les assureurs à trouver de nouveaux produits pour les couvrir et répondre aux besoins des clients. Par ailleurs, les risques politiques constituent eux aussi de nouvaux facteurs de risques que les compagnies d'assurance et de réassurance ne couvraient pas. Mais, compte tenu des tensions géopolitiques, notamment dans les pays arabes, les sociétés sont amenées à trouver des solutions afin de mieux les gérer et pour ne pas en subir les effets néfastes. Il convient de signaler, à ce titre que, selon les analystes, la crise politique dans les pays arabes aurait coûté près de 100 milliards de dollars, perte que les compagnies d'assurance et de réassurance ont dû supporter. Par ailleurs, comme le font remarquer plusieurs responsables du secteur de l'assurance, ce dernier n'est pas dans son plein régime de croissance. C'est ce qui peut expliquer sa faible contribution aux économies des pays arabes. Pourtant, ce domaine contient d'énormes potentiels de développement qui pourraient se transformer en de réelles opportunités pour gravir les échelons et concurrencer les grands groupes internationaux et, consécutivement, instaurer un bon système de gestion des risques serait une étape importante dans ce processus de développement. Ainsi, ce système devrait s'adapter et s'imprégner des règles prudentielles en vigueur, notamment celles prévues dans le cadre de Solvency II. Pour le moment, notre marché n'est pas tenu de respecter Solvency II qui n'entrera en vigueur qu'en 2014, mais une bonne préparation, une refonte de nos systèmes et process en adoptant des règles de bonne conduite faciliteraient l'adaptation à ces nouvelles normes internationales. Et, aussi, face à cette nouvelle orientation de l'environnement global des compagnies d'assurance et de réassurance, ces dernières devraient s'attarder dorénavant, selon un expert, sur une mise à niveau spécifique de l'ensemble de leurs collaborateurs au moyen de formations pointues. Zouheir Bensaïd ajoute que «la mise en place des systèmes d'information efficients et performants pour gérer les risques dans le respect des règles prudentielles communément utilisées, réduirait sensiblement les conséquences de la survenance des crises». De plus, «le secteur de l'assurance devrait s'intéresser davantage aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux afin de s'adapter à la nouvelle attitude des clients», souligne Zouheir Bensaïd. Des progrès ont été accomplis en la matière. Les compagnies d'assurance et de réassurance arabes sont conscientes des enjeux majeurs de la mise en place des dispositifs de gestion de risques au sein de leurs structures. C'est pécisément ce point qui émerge parmi les recommandations du GAIF. Dans ce sens, la gestion des risques devrait intégrer pleinement tous les processus de décisions stratégiques au sein de la société ; plus de transparence en résulterait. Pour sa part, Salvatore Orlando, Directeur général de Partner Re Global, en charge de la Méditerranée, du Moyen-Orient, de l'Afrique et de l'Amérique Latine, a expliqué lors de son intervention qu'«il est primordial de maîtriser les principes de base pour bien comprendre les expositions aux différents risques avec l'ensemble des outils et leur bonne utilisation. Ceci pour adopter une gestion globale du portefeuille plutôt qu'une gestion simple des risques». Car, avec autant de potentiel, le secteur des assurances arabes, dans le sillage du printemps arabe et de la crise économique et financière, pourrait voir se réaliser la promesse de croissance. Au final, l'accent devrait être mis sur la nécessité de traiter davantage le volume des affaires en couvrant toutes les branches d'assurance pour répondre à la multitude des risques. De cette manière, il serait plus aisé de les recenser, de les comprendre et de mettre en place un système de gestion efficace.
