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Sécheresse : La région de Benslimane vit déjà la crise
Publié dans Finances news le 18 - 01 - 2007

* Le retard des pluies a engendré une baisse des prix du bétail. Les éleveurs de Tit Mellil sont contraints de vendre à perte à cause de la cherté des aliments du bétail.
* Le barrage de la région, pour sa part, accuse une baisse de niveau d'eau spectaculaire.
Les éleveurs de bétail sont au pied du mur. Les yeux rivés vers le ciel guettant le moindre augure de pluie, ils subissent de plein fouet la cherté de l'aliment pour bétail, ce qui les contraint à vendre au moindre prix pour essayer de limiter les dégâts.
Pour s'arrêter sur l'ampleur de la situation, rien de mieux que de se rendre sur place. Samedi, très tôt à Souk Sbit à Tit Mellil, dans la région de Benslimane, les éleveurs se sont déplacés en masse vers ce marché hebdomadaire. Après la Fête du mouton et les prix élevés qu'ils avaient pratiqués, l'heure n'est plus à la surenchère puisque chacun cherche à se débarrasser du bétail qui coûte désormais très cher à nourrir.
Mohamed Meskini, marchand de bestiaux, est consterné : « Le prix de la brebis est tombé à 650 DH au lieu de 1.000 DH, son prix en temps normal. Soit une décote de 30 à 35 % par rapport à la normale !».
La valeur du mouton est également en chute libre, le prix d'une tête de 2.500 DH est passé à 1.500 DH ; même tendance enregistrée pour les caprins. Le bouc de 700 DH ne coûte plus que 400 à 450 DH.
Les bovins ne sont pas mieux lotis puisque, selon Meskini, le prix a baissé d'environ 1.500 DH par tête. Quelques mètres plus loin, un autre marchand s'estime heureux d'avoir vendu cinq brebis et leurs petits à 5.000 DH. « Tout le monde cherche à se débarrasser du bétail qui commence à nous coûter très cher en nourriture», souligne-t-il.
Sur les causes de cette situation, retour auprès de Meskini, ce marchand qui connaît le marché comme le creux de sa main, et qui nous explique que le manque de pluie engendre une hausse du prix des aliments. En effet, un mouton ou une brebis commencent à coûter 5 DH par jour aux éleveurs, soit 150 DH par mois. « Si vous multipliez cela pour l'ensemble du troupeau, vous vous rendrez bien compte que les éleveurs vendent actuellement à perte juste pour ne plus avoir de frais à payer pour leurs troupeaux ».
Pour lui, la saison est compromise et tous les indices sont au rouge. « Même s'il commence à pleuvoir d'ici une semaine, cela ne sauvera pas toute la saison. Les éleveurs, pour la plupart des agriculteurs, subissent doublement ce manque de pluie ».
À la sortie du Souk, les vendeurs d'aliments de bétail affichent des prix exorbitants. La simple botte de paille est vendue à 20 DH l'unité au lieu de 9 DH. Le fourrage coûte 30 DH la botte. Les éleveurs de vaches laitières sont dans le même embarras, ils doivent payer le maïs d'ensilage à 1,40 DH et le maïs à 2,5 DH.
De plus, la cherté des aliments pousse certains éleveurs à faire brouter leurs troupeaux sur des terrains agricoles générant de grandes disputes avec les propriétaires. « J'ai dû confisquer un troupeau de 30 moutons qui endommageaient mon terrain agricole. Parce qu'en plus de la pluie qui n'est pas au rendez-vous, mes voisins éleveurs se sont donné le droit de faire brouter les quelques pousses sur mon champ », nous affirme Jawad C., agriculteur de la région.
Après moult tentatives de ses autres voisins, il a libéré le troupeau et menacé de recourir à la Justice. « La situation s'aggrave, les éleveurs et les agriculteurs sont tendus. Nous sommes criblés de dettes et, s'il ne pleut pas, la situation empirera pour nous », conclut-il.
La crise s'aggrave donc pour les populations de cette zone fortement agricole, d'autant plus que la principale source d'eau, Oued El maleh, tarit à vue d'œil.
Barrage d'Oued El Maleh, une
pauvre lame d'eau
Quelques kilomètres plus loin de Souk Sbit, le barrage d'Oued El Malah offre un paysage de désolation. Le niveau d'eau a reculé de plusieurs mètres. Et un spécialiste nous explique que l'eau qui reste est une eau envasée. Sous la première lame, il n'y aurait que de la boue.
Contactée, une source auprès du Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau nous informe que le barrage a touché l'un de ses plus bas niveaux. Construit en 1928 avec une capacité de retenue de 18 Millions de m3, le volume enregistré au niveau du barrage ne dépasse pas actuellement 600.000 m3. Le barrage qui normalement contient une nappe de 13 mètres de profondeur, retient une eau boueuse de 2,5 mètres de profondeur tout au plus.
« Oued El Maleh était à l'origine un barrage d'irrigation. Chaque année, il fournissait 3 millions de mètres cubes aux agriculteurs de la région, mais depuis trois ans, les agriculteurs pompent directement l'eau au niveau du fleuve », nous explique-t-on. Encore une fois, les agriculteurs, selon le niveau de leurs équipements, essayent d'irriguer leurs terrains. « Mais sans la pluie, la saison est compromise. Même s'il pleut aujourd'hui, cela ne sauvera que 25 % de la récolte ».
Au niveau de cette région, les engins de construction du nouveau barrage d'Oued El Maleh sont arrivés, mais les travaux n'ont pas encore démarré puisque les autorités compétentes doivent lancer un appel d'offres pour la société qui assurera l'approvisionnement en carburant ! Ce nouveau barrage qui demandera 30 mois de construction aura une capacité de retenue de 80 millions de m3. « Le nouveau barrage devrait résoudre ce problème d'irrigation, même s'il est essentiellement dédié à l'approvisionnement en eau potable », souligne-t-on auprès du Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau.
En attendant, au lendemain de la prière rogatoire, les éleveurs et les agriculteurs croisent les doigts et attendent.


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