Comment saisir tous les enjeux du dossier du Sahara sans en comprendre la genèse, les péripéties et les implications politiques, économiques et humaines ? Focus sur une affaire qui a trop duré, empoisonnant la vie de tous les peuples du Maghreb. Combien de Marocains sommes-nous à être au courant de laffaire du Sahara ? Une minorité. Pas étonnant quand on sait que la communication autour de sujet ne sest pas déroulée pendant longtemps dans la grande transparence. Il est peut-être opportun aujourdhui de rappeler le déroulement de cette affaire devenue de plus en plus compliquée avec limplication de lAlgérie. Pour ce faire, il y a lieu de fixer une analyse via 3 axes : - Comment sest faite la colonisation du Sahara ? - Quelles étaient les positions du Maroc, au fil des années, concernant ses frontières ? et Quelle était lattitude de lAlgérie à ce propos ? - Quelles sont les solutions mises en uvre pour mettre fin à ce conflit ? À quand remonte la colonisation ? Personne ne doute que le phénomène sest déroulé dune manière progressive et durant plusieurs étapes, allant de la fin du 19ème au début du 20ème siècle, à travers des conventions internationales. Ces dernières stipulaient la répartition des colonies entre la France et lEspagne à linstar de loccupation de lEgypte par lAngleterre et le Cameroun par lAllemagne. Après une longue résistance, le Maroc a confié le dossier du Sahara au Conseil des Nations-Unies et la libéralisation de la région sest faite conformément aux normes internationales. Au cours de la Marche Verte en 1975, le Conseil des Nations-Unies a publié une résolution invitant les parties concernées au dialogue. Les négociations entre la Mauritanie, le Maroc et lEspagne se sont soldées, lors de la convention de Madrid, par un accord tripartite. Les pouvoirs furent ainsi délivrés au Maroc par lEspagne qui mettait ainsi fin au colonialisme dans le Sahara. Position du Maroc concernant ses frontières La colonisation de lAlgérie par la France sest traduite également par loccupation dun certain nombre de terres appartenant au Maroc avant larrivée des Français. Tout au long de cette période, le Royaume a soutenu lAlgérie contre limpérialisme en sopposant à un certain nombre de projets, entre autres celui consistant à mettre en place lOrganisme co-propriétaire des régions sahraouies (OCRS). Par ailleurs, et contrairement aux rumeurs concernant la Guerre des Sables en 1963, le Maroc na jamais lancé de guerre contre lAlgérie si ce nest que cette dernière avait attaqué Hassi Baidae (pas loin de Tindouf), provoquant une riposte des Marocains pour défendre leur territoire. Arrivés à Tindouf, après avoir chassé larmée algérienne, ce fut la victoire pour les Marocains. Ainsi et pendant 28 ans, les relations maroco-algériennes ont connu un climat de tension qui a paralysé le processus de lUMA (Union du Maghreb Arabe). La position étrange de lAlgérie concernant la récupération par le Maroc du Sahara en 1975 explique amplement cette impasse. Les propositions avancées par lONU À la fin des années 80, le Conseil des Nations-Unies a annoncé la résolution 690 portant création de la «Minurso», ayant pour mandat lorganisation dun référendum pour lautodétermination dans la région dans lun des deux sens : intégration ou indépendance. Cette résolution fut acceptée par les deux parties et cristallisée par le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et lAlgérie après 14 années de rupture. En 2001 et après la proposition du plan Baker, validé par le Maroc et refusé par le voisin algérien, les relations se sont encore une fois détériorées. En février 2002, la situation sest aggravée avec les autres résolutions proposées par Kofi Annan, stipulant entre autres le partage des provinces sahraouies (voir encadré). Aujourdhui et compte tenu de cette situation très complexe, il savère que les propositions avancées pour résoudre le conflit maroco-algérien sont loin de rétablir la diplomatie entre les deux pays. La quasi-guerre froide persistera donc. Instruire et informer les Marocains sur le dossier du Sahara savère incontournable. Car, en effet, pourrait-on défendre les intêrets légitimes de son pays, notamment lintégrité térritoriale du Royaume, sans disposer de connaissance fondamentales pour ce faire ?