Attijariwafa bank : Les impacts du passage aux IFRS

* En avance d’un an sur l’échéance réglementaire, le groupe ATW a opté pour la publication de ses comptes semestriels consolidés en normes IFRS.
* Le total bilan du groupe s’est apprécié de +7,61% suite au passage.
* Les fonds propres part du groupe ont progressé eux de +7%.
Moins d’un an avant la date butoir fixée par Bank-Al Maghrib visant les établissements de crédit qui devraient à partir de l’année 2008 publier leurs comptes conformément aux normes IFRS, Attijariwafa bank fait l’exception en marquant le pas dès ce premier semestre. Le premier groupe bancaire privé du Royaume a opté, en effet, pour la publication de ses comptes consolidés en IFRS dès le 30 juin 2007, soit un an en avance par rapport à l’échéance réglementaire.
«L’échéance de Bank Al-Maghrib constitue une date butoir, ce qui n’empêche pas tout établissement ayant déjà finalisé son projet de transition comptable d’anticiper sa communication financière en IFRS», argue le management d’ATW, lors d’un séminaire organisé par la banque la semaine dernière à l’adresse des analystes financiers et de la presse spécialisée et portant sur les impacts de la transition vers les IFRS sur les états financiers du groupe.
Ce passage vers le référentiel comptable international IFRS coïncide par ailleurs avec l’échéance donnée par le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) qui a émis une recommandation, il y a deux années de cela, aux sociétés cotées, les encourageant à publier leurs états financiers en IFRS dès 2007.
Pour l’instant, seule une dizaine de sociétés a répondu à l’appel du gendarme du marché, dont le groupe Attijariwafa bank. Il faut dire aussi que l’action ainsi entreprise s’inscrit dans une politique plus globale menée au plus haut sommet de la banque par le groupe ONA auprès de l’ensemble de ses filiales dont le groupe ATW.
La transition ainsi effectuée n’a pas cependant manqué d’impacter les comptes consolidés du groupe. Sur le plan Bilanciel, l’application des normes IFRS s’est traduite par une augmentation du total bilan du groupe de +10.557 MDH, soit +7,61% par rapport aux comptes établis en normes marocaines. Cette augmentation s’explique principalement par les effets compensés de l’évolution du périmètre de consolidation (+858 MDH), la valorisation du portefeuille titres (+573 MDH), l’évaluation du goodwill (+868 MDH), ainsi que la dépréciation des crédits (-1.430 MDH).
À noter également l’impact positif de la transition au référentiel international sur les fonds propres consolidés part du groupe qui ont progressé de +7%, principalement sous l’effet de l’augmentation du périmètre de consolidation et de l’évaluation à la juste valeur du portefeuille titres détenus par le groupe. Le passage aux normes IFRS a induit, aussi, une hausse de +811 MDH (+7,44%) des réserves consolidées revenant au groupe, qui s’établissent désormais à 11.712 MDH en IFRS au lieu de 10.901 MDH en normes locales.
Et quoique importante, cette appréciation des fonds propres demeure en phase avec les impacts constatés au niveau des principales banques en Europe, lesquels ont varié de
-15% pour la banque anglaise Abbey à +17% pour la banque luxembourgeoise Dexia.