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Ibou Ndiaye, l’ami amoureux du Maroc
Publié dans Finances news le 26 - 06 - 2008

Depuis décembre 2001, Ibou Ndiaye est le représentant au Maroc de Son Excellence Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, en sa qualité d’Ambassadeur du Sénégal. Sept ans donc depuis qu’il est à la tête de la représentation diplomatique de ce pays frère et ami qu’est le pays de la Teranga !
Mais c’est bien avant cette date-là qu’Ibou Ndiaye tombera sous le charme du Maroc ! D’ailleurs, quand on l’appelle «ami du Maroc», il s’empresse de préciser, l’ami amoureux du Maroc. Avoir été nommé ambassadeur ici, est une importante distinction puisque les deux pays s’accordent une attention particulière. «Il est un dicton dans la diplomatie qui dit : un Etat n’a pas d’ami, moi je dis que la relation entre le Sénégal et le Maroc est l’exception qui confirme la règle».
Ibou Ndiaye compte déjà une trentaine d’années d’expérience où il a occupé des postes importants ! Et pourtant, la vie ne lui a pas toujours souri. Né le 11 mai 1950 dans un village, en pleine brousse, de parents paysans, il est confronté à la cruauté de la vie assez tôt. C’est ainsi qu’à l’âge de 8 ans, il perd son père qui l’a tellement aimé et gâté. «Je suis tellement marqué par cet événement que je me souviens très précisément de sa maladie, son décès et son enterrement, alors que je n’avais que 8 ans». Très tôt donc, il rejoint, avec sa mère, sa famille maternelle. Il est accueilli chez un oncle commissaire divisionnaire, un homme de principes. «Il m’a inculqué des valeurs importantes de la vie, en plus de la rigueur. Il me disait qu’un cadre ne doit rien à personne et que je devais tout faire pour devenir cadre, quitte à user ma culotte sur les bancs de l’école».
Il n’a pas fallu plus pour motiver Ibou Ndiaye. «Devenir cadre, c’est acquérir de l’autonomie, même si on doit toujours quelque chose à quelqu’un, mais la base on ne la doit qu’à soi! ».
Au Lycée, c’est un brillant et sérieux élève et c’est justement là qu’il rencontrera sa femme. À peine son Bac en poche, il décide de se marier avec l’élue de son cœur. Il rejoint ainsi l’Université en tant qu’étudiant marié. Il a dû tout faire pour étudier et subvenir en même temps aux besoins de son épouse. Alors qu’il est encore étudiant, il accueille avec joie la naissance de sa première fille. «Je pense que c’est à cause de ce mariage précoce et de cette naissance que j’ai réussi mes études sans problèmes en obtenant régulièrement des mentions».
Après une maîtrise en Droit International et Relations Internationales à l’Université de Dakar obtenue en 1976, Ibou Ndiaye s’inscrit au concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature où il est admis pour suivre trois ans d’études en diplomatie. «Avant 76, les étudiants ayant des maîtrises accédaient directement à l’école, mais cette année-là le système du concours avait été instauré et j’ai été admis». Il clôt ces trois ans en apothéose, en tant que Major de sa promotion en juillet 79.
Juste après, il rejoint la Direction des affaires politiques du ministère sénégalais des Affaires étrangères. Quelques mois plus tard, c’est à la direction des affaires économiques et techniques qu’il est muté, accumulant ainsi une importante expérience soutenue par de nombreux voyages qu’il effectue de 79 à 82.
Et c’est au cours de l’un de ces voyages qu’Ibou Ndiaye aura le coup de foudre pour le Maroc. «Durant ces trois ans, j’ai eu à faire une longue mission qui me mena de l’Afrique de l’Est à Vienne où j’ai effectué un stage à l’Académie diplomatique, puis à l’Ecole Nationale de Bordeaux. Sur le chemin du retour vers le Sénégal, j’ai rendu visite à Issakha Mbacke, qui est actuellement Ambassadeur du Sénégal à Ottawa et qui, à l’époque, était conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Maroc. À l’aéroport de Rabat, on m’a simplement dit : Sénégalais ? Vous êtes chez vous !». Depuis, c’est une histoire d’amour qui l’unit au Maroc.
En 1982, il a droit à sa première affectation qui le conduit en Ethiopie en sa qualité de conseiller. Entre-temps, il est père de deux filles et d’un garçon, la cadette naîtra en terre d’Ethiopie. «J’ai beaucoup de bons souvenirs de ce pays». Et il a une affection particulière pour la cuisine éthiopienne. Il quittera ce pays en 1986 en direction de Washington DC en tant que 1er conseiller. Eh oui, il a acquis du grade et ça lui a valu un poste dans la capitale de la première puissance économique, les USA.
«Contrairement aux autres membres de ma famille, je n’ai jamais vraiment maîtrisé l’anglais, mais je me suis attelé à étudier l’histoire et la civilisation de cette puissance». Sa femme, elle, institutrice de formation, profitera de ce séjour de 2 ans pour décrocher un diplôme de secrétariat de direction bilingue. Deux ans après, il est muté à New York.
Son passage à la mission permanente du Sénégal à New York coïncide, fait rare, avec la présidence du Sénégal au Conseil de Sécurité. Il est alors en charge de dossiers sensibles comme le désarmement, l’OCI, la Palestine … Il faut dire qu’Ibou Ndiaye avait acquis de l’expérience qui l’habilitait à s’occuper de pareils dossiers.
En 1989, il est rappelé à Dakar où il est nommé ministre conseiller, chef du protocole au ministère des Affaires étrangères. Il aura à s’occuper d’importants événements à Dakar, notamment la 6ème conférence du Sommet de l’OCI, la visite du Pape Jean-Paul II à Dakar, les conférences au sommet du G15 et de l’OUA.
Mais ses atouts lui valent encore une fois d’être investi sur le terrain. C’est ainsi qu’il se retrouve en 1993 ministre conseiller auprès de la Mission permanente du Sénégal à Genève. «J’y ai passé huit années de ma vie et c’est une vraie école de diplomatie puisque c’est de là que partent de nombreux dossiers pour être présentés à l’Assemblée Générale de l’ONU à New York».
Comme l’mbassadeur du Sénégal était souvent en déplacement, c’est à Ibou Ndiaye qu’incombait la responsabilité de signer les rapports. Alors, avant d’y apposer sa signature, il organisait ses séances de débriefing à chaque fin de journée et rédigeait lui-même les rapports à envoyer à Dakar. Il va acquérir la technique d’écriture des rapports, l’enchaînement des idées… De même que la présence à Genève de plus de 16 organisations internationales va élargir ses horizons et ses connaissances sur ce qui se passe réellement dans le monde.
En 1994, il fait un bref passage à Marrakech où il est témoin privilégié de la naissance de l’OMC. Sa carrière se poursuit à Genève jusqu’en décembre 2001, date à laquelle il reçoit l’insigne honneur d’être nommé par le Président Wade comme son représentant auprès de SM le Roi Mohamed VI.
Sept années donc depuis qu’il est à la tête de la représentation diplomatique sénégalaise au Maroc. Une période qui a été marquée par des acquis importants dans les relations entre les deux pays au triple plan politique, économique et culturel.
Et quand on lui parle de l’incident de décembre, il répond : «Rien n’a pu fêler le cristal». C’est en ces termes qu’Ibou Ndiaye résume la situation. «Il y a eu un petit incident de famille. Alors, nous avons tous agi de manière responsable pour gérer la situation. Et s’il y a des enseignements à en tirer, c’est qu’il faut constamment être vigilant et protéger cette relation entre les deux pays. Nous en sommes sortis plus grands, plus solidaires et plus que jamais déterminés à entretenir les relations qui unissent nos deux peuples».
Ibou Ndiaye ne perd pas de vue l’objectif de sa nomination en tant qu’ambassadeur du Sénégal au Maroc : hisser les relations économiques et commerciales au même niveau que les excellentes relations politiques, sociales et culturelles.
En arrivant au Maroc, il avait constaté que la grande Commission mixte de coopération maroco-sénégalaise ne s’était plus réunie depuis 1992, soit 10 ans. Alors, il réactiva ladite Commission et créa des commissions mixtes sectorielles qui se réunissent régulièrement. De même, il mit l’accent sur l’apport du secteur privé dans le développement des relations économiques des deux pays. Ainsi, en 2004, une journée économique entre opérateurs des deux bords ouvre la voie à plus de coopération. «Le rythme est peut-être lent, mais les choses vont dans le bon sens». Homme de communication, pas du tout langue de bois, Ibou Ndiaye espère faire plus et donner le meilleur de lui-même pour ses deux pays, le Sénégal et le Maroc.


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