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Entretien : «Il faut payer le prix de la démocratie»
Publié dans Finances news le 29 - 10 - 2009

* Une application graduelle de la véracité des prix est conseillée dans un contexte d’envolée des prix du baril de pétrole.
* L’énergie a un cycle de production plus long qu’une autre denrée.
* Des projets éoliens sont en cours, mais il faut attendre son tour pour obtenir les matériaux tant la demande mondiale se fait pressante.
* Il fut un temps où parler du nucléaire était tabou ; actuellement, l’Administration communique sur le sujet tant bien que mal.
* My Abdellah Alaoui, président de la Fédération de l’Énergie, livre son avis sur le retard de l’approbation des décrets de la stratégie énergétique.
- Finances News Hebdo : Vous avez récemment appelé à une application de la véracité des prix sur les énergies classiques pour, entre autres, en limiter le gaspillage.
- My Abdellah Alaoui : Je pense que dans le contexte actuel, le pays est en croissance. Je ne suis pas pessimiste ! Surtout quand on se rend dans des villes comme Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Tanger… on constate une croissance et un développement certains. Et il y a un rythme soutenu des investissements au Maroc. Alors je serai enclin à dire qu’il faudrait travailler pour arriver à une vérité des prix. Je ne vous dis pas qu’il faille brutalement répercuter les hausses aujourd’hui, mais peut-être qu’en le faisant graduellement on pourrait améliorer les recettes des caisses de l’Etat. En disant cela, je sais le poids qui pèse sur la Caisse de compensation. Aujourd’hui, dans la Loi de Finances 2010, le ministre Salaheddine Mezouar a inscrit un budget de 14 Mds de DH pour cette Caisse. Alors je pense que s’il y a reprise économique mondiale, la demande des énergies fossiles va s’accroître, ce qui va entraîner une hausse et une volatilité des prix des hydrocarbures. Et le prix du baril qui a été prévu par le gouvernement à 75 dollars, pourrait être dépassé. On pourrait en effet connaître, au deuxième semestre 2010, une hausse du prix du baril qui dépasserait peut-être les 80 dollars.
Pourquoi je vous dis cela ? Parce qu’il y a un commencement de reprise dans les grands pays comme la Chine, l’Inde, l’Europe qui sont énergétivores et ont besoin de consommer pour se développer. Donc, ils sont disposés à payer le prix.
Par ailleurs, pour pouvoir satisfaire la demande générale, en cas de confirmation de cette reprise économique, il faudra que les pays producteurs et les grandes multinationales reprennent leurs investissements dans la recherche, la production et l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers pour satisfaire cette demande.
Alors, on a prévu que la demande générale pourrait augmenter de
2 % par an jusqu’en 2030, ce qui est énorme !
Donc, il nous faudrait de nouvelles découvertes. Aujourd’hui, nous avons recensé quelque 800 points pétrolifères et centres d’hydrocarbures. Mais pour augmenter le nombre de ces centres pétroliers, il faut investir lourdement. Pour cela, les pays producteurs doivent disposer d’une marge d’autofinancement. C’est pourquoi le prix du baril, acceptable pour l’heure, est de 80 dollars.
Et peut-être même plus parce que l’exploitation se fait dans des régions lointaines dont l’accès est très difficile.
Ce qui nécessite des technologies très sophistiquées, voire coûteuses, pour pouvoir extraire l’or noir.
- F.N.H. : Raison de plus pour le Maroc, pays non producteur, de se tourner vers les énergies renouvelables. On en parle depuis une décennie mais on a l’impression d’avancer peu dans ce contexte. Etes-vous du même avis ?
- M. A. A. : Aujourd’hui, comme vous le dites, la volonté politique est présente. SM le Roi a pris les choses en main et est en train de booster les autorités pour réaliser cet objectif de 10 % à l’horizon 2010.
Quand on parle d’énergie renouvelable, c’est à la fois l’hydraulique, l’éolien et le solaire.
Il y a des projets qui sont actuellement menés par l’ONE avec des partenaires privés pour augmenter la puissance électrique. Mais dites-vous bien que l’énergie est un cycle long et international. Ce n’est pas un cycle normal comme pour n’importe quelle denrée.
À titre d’exemple, un projet éolien nécessite cinq ans entre la prise de décision, le financement et la commande du matériel. En effet, il y a une telle demande sur l’éolien qu’il faut attendre son tour devant le portillon pour voir sa commande satisfaite.
En effet, l’un des problèmes rencontrés aujourd’hui est que les usines de fabrication de matériaux pour l’éolien n’arrivent plus à satisfaire la demande.
- F.N.H. : Si les énergies renouvelables semblent sur la bonne voie, le projet nucléaire, quant à lui, a du mal à se dessiner. Pourquoi le Maroc bute-t-il sur ce point ?
- M. A. A. : Ce que je peux vous dire c’est que l’Administration ne communique pas. Peut-être qu’elle a raison. D’abord, la demande pour 2025 justifiera la dotation du Maroc de deux réacteurs nucléaires. C’est une chose qui est maintenant acquise !
Il y a juste cinq ans, il était tabou de parler du nucléaire.
Aujourd’hui, l’Administration marocaine en discute. Idem pour les établissements concernés, comme l’ONE, qui s’attèlent à ce dossier. Le site de la région d’Essaouira, sur la côte atlantique, le financement, l’uranium, le problème du traitement des déchets nucléaires… sont autant de points qui ont été exposés en toute transparence lors de la journée de débat.
Les équipes sont en train d’étudier ce projet et nous avons encore 15 ans devant nous pour le mettre en place.
- F.N.H. : La stratégie énergétique a été présentée en 2008. Pourtant, les décrets d’application n’ont toujours pas vu le jour. A quoi tient ce retard ?
- M. A. A. : Le retard afférent au secteur de l’énergie ou autre, est dû au prix que nous devons payer pour la démocratie. Parce que le secteur de l’énergie concerne tout le monde. Ce n’est pas un sujet propre aux ingénieurs, aux techniciens, au ministère de l’Energie mais également aux élus, à la société civile…
C’est pour vous dire qu’il faut un consensus pour réaliser ce projet très ambitieux. Ce consensus n’est obtenu au Maroc qu’en passant par le circuit d’approbation, à savoir le Parlement. Tout cela prend du temps. Lorsque cette stratégie a été déclinée par la ministre en 2008, devant le Souverain qui l’a validée, elle est passée ensuite en Conseil de Gouvernement, puis en Conseil des ministres. Aujourd’hui, les lois et les décrets sont dans le pipe du Parlement. Ceci pour vous dire que le circuit est long et que l’on doit savoir ce que l’on veut.
Comme pour les textes sur l’efficacité énergétique, sur les énergies renouvelables, sur l’agence de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique … tous ont été bien ficelés et validés par le SGG qui a évalué leur conformité avec la Constitution marocaine. Et ils sont aujourd’hui devant les Commissions parlementaires. Je pense qu’il faut faire des pressions et du lobbying pour convaincre et libérer ces textes. C’est ce que j’appelle, encore une fois, le prix de la démocratie.
- F.N.H. : Pour ce projet de LF 2010, les doléances du patronat allaient vers l’octroi d’un crédit-impôt de 30 % dédié à la recherche, notamment en matière énergétique. Cette doléance a-t-elle été prise en considération par le gouvernement ?
- M. A. A. : Tout d’abord, je réfute le propos de doléance. Le patronat n’a pas de doléances. Il a des propositions et des recommandations à faire au gouvernement. Lorsqu’on discute avec le gouvernement, on le fait sur un pied d’égalité, parce que nous considérons que le patronat investit dans ce pays autant que le secteur public. Pour revenir à votre question, je comprends que le gouvernement ne puisse pas répondre dans l’immédiat à cette demande, mais il y a un dialogue qui est instauré entre les deux parties. Il faut donner le temps au temps. Il faut, en effet, laisser le temps à l’Administration des impôts, au ministère des Finances, pour voir le moment opportun de donner suite à ces propositions.


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