Marchés de gros : Dysfonctionnements et boycott des agriculteurs révélés par Sadiki    Visa Schengen : la France en tête des destinations pour les Marocains    Terrorisme: Arrestation de quatre individus partisans de Daech    Fès : 4 décès dans l'incendie d'un complexe commercial dans l'ancienne médina    Le temps qu'il fera ce jeudi 6 juin 2024    Saison scolaire 2024-2025 : Vers la fin de la vente anarchique des manuels ?    Neo Motors : une quarantaine de véhicules mis en circulation    Programme de reconstruction post-séisme d'Al Haouz : L'Allemagne accorde un prêt de 100 millions d'euros    Pêche illicite : Comment le Maroc lutte contre le braconnage maritime [INTEGRAL]    Aïd Al-Adha : 49% des ménages achètent leurs bêtes de sacrifice 3 à 7 jours avant l'Aïd    IA: Meta visé par 11 plaintes en Europe    Distinction pour MARJANE GROUP : FILIERE M Remporte le Prix « Conso-Responsabilité »    Armando Barucco : Le Maroc est un partenaire de premier plan pour l'Italie    Présidentielle US: L'équipe de campagne de Trump annonce 70 millions $ de dons en mai    USA: Le patron de Boeing auditionné au Sénat le 18 juin    Attaque contre l'ambassade américaine au Liban: cinq interpellations    Qualifs. CDM 26 / Maroc-Zambie: Ultime séance d'entraînement des Lions ce soir à Adrar    Séisme d'Al Haouz : L'Association Sport et Amitié toujours au rendez-vous    Basket. Finales Coupe du Trône / Samedi 8 juin à la Salle Ibn Yassine de Rabat    Foot : le mercato estival ouvrira le 10 juin en France    Dacia Sandrider : premiers essais validés en attendant de le voir débarquer au Maroc    Rachid Talbi El Alami s'entretient à Séoul avec le Premier ministre de la République de Corée    Industrie manufacturière : Les chefs d'entreprises anticipent une hausse de la production    Aéronautique : Airbus Intensifie sa Production au Maroc    Grippe aviaire type H5N2: L'OMS annonce un premier décès humain    La surpopulation carcérale, un problème chronique en Europe    Madina Kids et FinlandWay® : Un Partenariat Innovant pour l'Education    Semaine de l'Environnement d'El Jadida : Des fresques pour embellir la ville !    Real Madrid : Brahim Diaz, un prétendant de taille au Ballon d'or africain, selon Marca    TikTok : Plusieurs comptes de célébrités et marques victimes d'une cyberattaque    Driss Lachgar condamné pour "insulte" envers des journalistes    Sebta et Melilla: L'Espagne ouvre une commission interministérielle contre le Maroc    Sidi Allal Tazi : Le nombre des victimes de l'intoxication au méthanol atteint 8 morts    Qualifications Mondial-2026 : Le Togo accroché à domicile par le Soudan du Sud (1-1), la Sierra Leone et la RCA se relancent    Addis-Abeba: Le Maroc joue un rôle clé pour la paix et la stabilité en Afrique    La CAF dément le report de la CAN 2025 prévue au Maroc    « 3am o Nhar » : Romance, divorce et Moudawana en série    SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan préside à Kénitra la cérémonie de sortie de la 24ème promotion du Cours Supérieur de Défense et de la 58ème promotion du Cours Etat-Major    Israël largue des bombes au phosphore blanc sur le Sud-Liban    Port Tanger Med: Lancement de l'édition 2024 de l'opération "Marhaba"    Désaccord sur la création d'un comité d'éthique au parlement    Palestine : Acharnement israélien contre les camps de réfugiés    Qatar : Franc succès pour l'exposition des «Bijoux berbères du Palais Royal»    RETRO-VERSO : Le festival des cerises de Sefrou ou l'Histoire d'une épopée centenaire    La Fondation Attijariwafa bank présente la nouvelle exposition de l'Académie des arts    L'OPM présente son premier ballet contemporain    Mode. La première Tanger Fashion Week a accueilli des designers de renom    Leïla Kilani's film «Indivision» to premiere in Tangier    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entretien : «L’émergence d’un marché maghrébin passe par une intégration régionale»
Publié dans Finances news le 17 - 12 - 2009

* La crise économique est probablement un moment propice pour évaluer si le modèle d’insertion nationale adopté depuis plus de 20 ans au Maghreb est fiable ou pas.
* Le manque d’Etat de Droit dans la région la décrédibilise dans ses projets d’intégration régionale et internationale.
* La création d’un marché régional ne pourrait être possible que grâce à une véritable intégration régionale.
* La faiblesse de recherche sur la région est également palpable en Europe où il n’existe pas d’analyse de l’ensemble du Maghreb.
* Ivan Martin, chercheur associé à l’Institut Français des Relations Internationales, revient sur un certain nombre de points relatifs au travail élaboré par l’IFRI sur la région Maghreb.
- Finances News Hebdo : Lors de votre intervention, vous avez recommandé aux pays du Maghreb la reconfiguration de leurs relations économiques avec l’Union européenne. Qu’entendez-vous par là ?
- Ivan Martin : Par reconfiguration des modèles d’insertion internationale des économies du Maghreb, à la lumière de la crise économique globale, je veux surtout dire que c’est le moment de se poser la question de savoir si le modèle adopté depuis 20 ans a donné les résultats escomptés.
Et si la réponse est non, il faudra alors pousser la réflexion pour savoir s’il faut approfondir ce modèle et, éventuellement, l’ajuster. Ou bien se poser la question autrement pour aller vers un autre type de relations, que ce soit avec l’UE ou avec le reste des autres économies du monde.
Donc, dans mon intervention, je ne donne pas de réponse, mais je fais le constat des modèles d’insertion internationale tels que nous les connaissons.
J’ai parlé, à titre d’exemple, de la politique de change et, si oui ou non, cette dernière permet vraiment une politique de compétitivité et de développement.
Il faut juste savoir qu’il existe plusieurs dimensions de cette reconfiguration à entreprendre.
- F.N.H. : Vous avez souligné une absence de recherche sur le Maghreb. Et Habib El Malki, le Pdt du CMC, a expliqué cela par un blocage constaté au niveau de la région. Est-ce qu’on ne peut pas dire tout simplement que cela est dû au fait que de nouveaux blocs régionaux plus intéressants ont émergé ailleurs ?
- I. M. : Non, je n’ai pas parlé d’absence, mais de faiblesse de la recherche au niveau de la région et, surtout, du décalage entre la recherche avec une perspective régionale et l’importance de ces perspectives pour l’internationalisation des économies du Maghreb.
A mon avis, ce décalage n’est pas nécessairement une conséquence de l’émergence des autres blocs régionaux, mais plutôt la conséquence du fait que la faiblesse de l’intégration maghrébine a réussi à tous les niveaux à déclencher une logique du chacun pour soi.
Ce n’est pas propre au Maghreb, puisque même en Europe il arrive qu’on constate une absence d’analyse d’ensemble sur les économies maghrébines.
- F.N.H. : En tant que chercheur, quelle est votre analyse des causes
de la faiblesse de l’intégration maghrébine ?
- I. M. : Je citerai sans nul doute les conflits et les questions politiques. Mais je pense aussi qu’il y a un manque de crédibilité pour les projets actuels d’intégration internationale liée à la faiblesse de l’Etat de Droit dans la région. Cela a été clairement souligné dans les Projets de l’Union du Maghreb Arabe. Ce n’est pas uniquement le cas du Maghreb, puisque cela a été soulevé au niveau d’autres économies arabes.
- F.N.H. : Ne pensez-vous pas que cette faible intégration soit liée aux marchés eux-même qui restent très petits, comparativement à des économies asiatiques par exemple ?
- I. M. : Au contraire ! Je pense que l’attractivité du marché maghrébin passe forcément par l’intégration régionale. Les services étrangers qui s’établissent au Maroc et en Tunisie, un peu moins en Algérie, doivent compter avec une fragmentation du marché qui les empêche d’exporter vers un grand marché à côté, notamment l’Algérie. Et ça se traduit directement par des réductions dans leurs chiffres d’affaires. Donc, la création d’un marché régional pas très grand, tout de même avec 70 millions d’habitants, serait possible grâce à l’intégration maghrébine.
- F.N.H. : À votre avis, quelle est la valeur ajoutée des accords d’association et des accords de libre-échange signés par les différents pays de la régions dans cette intégration internationale ?
- I. M. : Il y a deux éléments à souligner. D’un côté, l’ancrage des réformes économiques dans les pays de la région; et ça, bien évidemment, aura des retombées très positives.
Le deuxième élément est de clarifier et de donner une perspective aux relations économiques avec l’Europe qui reste le premier partenaire de tous les pays de la région. Les accords de libre-échange ont, dans ce cadre, des règles et des perspectives claires pour ces échanges.
Mais le chaînon manquant de cette démarche est l’intégration Sud-Sud.
- F.N.H. : Depuis l’éclatement de la crise, on ne cesse de nous répéter que les pays en développement prendront le relais en tant que nouvelle locomotive qui va tirer l’économie mondiale. Dans quelle mesure le Maghreb peut-il s’inscrire dans cette démarche ?
- I. M. : Pas tellement, parce que les économies du Maghreb sont émergentes dans le sens qu’elles connaissent une dynamique de développement lente mais sûre.
Par contre, la demande émanant de cette région est très limitée. Donc, je ne pense pas qu’on puisse considérer le Maghreb comme l’une de ces économies émergentes qui vont jouer un rôle de moteur dans l’économie mondiale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.