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Entretien : «Il est prématuré de revoir les perspectives de croissance pour l’année 2010»
Publié dans Finances news le 20 - 05 - 2010

* Les évolutions de certains facteurs, qui régissent les estimations de croissance, s’inscrivent dans des tendances de ralentissement et parfois contrastées.
* Les derniers événements qui sont en train de secouer la zone Euro, principal partenaire commercial du Maroc, risquent d’anéantir les chances d’une véritable reprise et, par conséquent, de limiter la demande mondiale adressée à notre pays.
* Eclairage avec Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan.
- Finances News Hebdo : Le ministre de l'Agriculture a annoncé récemment une récolte prévisionnelle de 80 millions de quintaux, contre 60 millions retenus par la Loi des Finances; est-ce que ce nouveau paramètre est incitatif pour revoir à la hausse le taux de croissance pour l'année 2010 ?
- Ahmed Lahlimi : Le HCP a déjà anticipé l’amélioration de la production des cultures céréalières, dans le cadre du budget économique prévisionnel 2010 publié au mois de janvier de cette année, et ce sur la base du cumul pluviométrique observé pendant le dernier trimestre 2009 et de sa répartition dans le temps et dans l’espace. Nous préparons actuellement le budget économique exploratoire 2011 qui sera publié au mois de juin et qui va intégrer les nouvelles estimations de 80 millions de quintaux établies par le ministère de l’Agriculture. Mais, il tiendra compte également des pertes enregistrées dans les autres cultures agricoles suite aux fortes pluies et aux inondations qui ont touché certaines régions du Royaume. Il prendra en considération, par ailleurs, les résultats de nos enquêtes de conjoncture et de nos travaux d’analyse des nouvelles données infra-annuelles aussi bien nationales qu’internationales. Certes, l’économie nationale continue d’être tirée par la demande intérieure, mais il est prématuré d’avancer des chiffres sur les estimations de croissance économique pour l’année 2010, les évolutions de certains facteurs qui la régissent s’inscrivent dans des tendances de ralentissement et parfois contrastées.
- F. N. H. : Est-ce que ce résultat peut avoir des effets d'entraînement sur d'autres secteurs ?
- A. L. : Au Maroc, le dynamisme du secteur primaire a toujours eu des effets positifs sur quelques secteurs d’activité économique et ce, à travers l’amélioration de la demande des ménages ruraux suite à l’augmentation de leurs revenus agricoles. Il induit par ailleurs des améliorations directes dans les activités de commerce et de transport impactant, par conséquent, la valeur ajoutée globale de l’économie nationale. Néanmoins, il est à préciser que l’effet du secteur primaire sur les activités économiques nationales a globalement tendance à s’affaiblir, notamment depuis que certaines activités des secteurs secondaires et des services sont de plus en plus tirées par la consommation des administrations publiques et la consommation des ménages.
- F. N. H. : L'économie mondiale et surtout les partenaires du Maroc comme l'UE, commencent à connaître une légère reprise ; pensez-vous que cette tendance va se poursuivre et avoir un effet sur notre pays à court terme ?
- A. L. : D’après les perspectives établies par le FMI au début du mois d’avril, l’économie mondiale est supposée entrer dans une période d’après - crise économique, avec un rythme de croissance de 4,2% en 2010. Mais, les derniers événements qui sont en train de secouer la zone Euro, principal partenaire commercial du Maroc, risquent d’anéantir les chances d’une véritable reprise et, par conséquent, de limiter la demande mondiale adressée à notre pays. La crise financière aigüe dans certains pays de la zone Euro est de nature à accentuer les déséquilibres macroéconomiques de l’ensemble de la zone et d’affaiblir sa compétitivité vis-à-vis des marchés émergents et de se transformer ainsi en une crise économique hypothéquant par là-même la durabilité des principes de base des accords commerciaux de la zone.
- F. N. H. : Quelle est votre évaluation des secteurs les plus touchés par la crise, notamment ceux tournés vers l'export ?
- A. L. : Les secteurs d’activité économique nationale touchés par la crise ont bénéficié d’un ensemble d’actions de soutien de la part du gouvernement visant, notamment, la préservation de l’emploi, l’amélioration de la trésorerie des entreprises, la diversification de leurs débouchés et marchés ainsi que la formation au profit des entreprises exportatrices relevant des secteurs du textile, du cuir et des équipements automobiles. Ces mesures ont atténué les baisses des activités en relation avec le reste du monde et les régressions constatées depuis fin 2008 et début 2009 ont été relativement contenues. Ainsi, la baisse des recettes touristiques qui était de 21,6% à fin mars 2009 a été limitée à 5% à fin décembre 2009, celle des transferts des MRE est passée de 14,6% à 5,3% entre les deux dates et le recul des exportations (hors phosphates), de 21,9% à 10,7%. Le rythme des destructions d'emplois observées dans quelques secteurs a été également ralenti. La perte d'emploi dans les branches «textile et habillement» est revenue de 12.476 à 7.473 entre avril et décembre 2009. Pour la branche «équipements automobiles», l'évolution est d'autant favorable qu'elle fait ressortir une création nette d'emplois de 753 postes en décembre 2009 alors qu'elle accusait une perte de 3.091 postes en avril de cette année.
- F. N. H. : Comment jugez-vous l'évolution des autre secteurs non agricoles, notamment l'industrie et les services ?
- A. L. : Certes, les activités non agricoles, particulièrement celles orientées vers l’extérieur, ont ressenti significativement les effets de la crise internationale, engendrant une baisse de la demande mondiale. Néanmoins, il convient de souligner que ces activités ont continué de bénéficier du dynamisme de la demande intérieure, soutenue par la politique budgétaire expansionniste et la politique monétaire assurant un financement répondant aux besoins des agents économiques. Contrairement à d’autres pays, le rythme de croissance de ces activités, même s’il était marqué par un net ralentissement, serait resté positif.
- F. N. H. : Pensez-vous que la demande intérieure qui soutient la croissance peut maintenir son dynamisme pour l'année en cours?
- A. L. : La demande intérieure est, depuis quelques années, le principal moteur de la croissance économique nationale, sous l’effet combiné du dynamisme de l’investissement public et privé et de l’amélioration continue de la consommation des ménages. La politique budgétaire arrêtée pour 2010 continue de s’inscrire dans la ligne de son rythme d’évolution ascendant et expansionniste des années antérieures et de constituer, en conséquence, un levier de la demande intérieure. Toutefois, le Maroc se doit d’être, aujourd’hui plus que jamais, vigilant sur ses programmes d’investissement et sur la nécessaire soutenabilité de ses équilibres macroéconomiques, étant donné ses capacités limitées de financement en relation notamment avec les perspectives encore moroses de l’économie internationale.


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