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Le Maroc atteint près de 2,6 milliards de dirhams d'importations de câbles coaxiaux isolés en 2024 et devient premier exportateur régional
Publié dans Barlamane le 25 - 08 - 2025

Le marché des câbles coaxiaux isolés dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) connaît une trajectoire ascendante, stimulée par une consommation accrue et des capacités de production en expansion. Selon une vaste étude publiée par IndexBox, «le marché devrait progresser sur la période 2024-2035 avec un taux de croissance annuel de 2,2 % en volume et de 4,0 % en valeur, pour atteindre 521 000 tonnes et 6,1 milliards de dollars (près de 60 milliards de dirhams) en 2035».
Cette évolution reflète un contexte de forte demande, portée par la croissance démographique, l'urbanisation et le déploiement des infrastructures numériques. Le rapport précise que «la consommation régionale a enregistré pour la troisième année consécutive une hausse, s'établissant à 409 000 tonnes en 2024, soit une augmentation de 0,5 %». En valeur, le marché a franchi le seuil des 4 milliards de dollars (près de 39 milliards de dirhams), ce qui représente une hausse de 14 % par rapport à l'année précédente.
Une progression continue du marché régional
L'étude souligne que la tendance de fond demeure résolument orientée à la hausse, même si le rythme pourrait connaître un ralentissement relatif au cours de la prochaine décennie. Elle indique que «le marché est projeté à 521 000 tonnes à l'horizon 2035, contre 409 000 tonnes en 2024». Cette évolution correspond à une croissance annuelle moyenne de 2,2 % en volume.
En valeur, la progression apparaît encore plus marquée : «le marché atteindra 6,1 milliards de dollars (près de 60 milliards de dirhams) en 2035, contre 4 milliards de dollars (près de 39 milliards de dirhams) en 2024». Cela traduit une croissance annuelle moyenne de 4,0 %.
Entre 2013 et 2024, la consommation a progressé de 3,2 % par an en moyenne, bien que certaines années aient été marquées par des fluctuations sensibles. Le rapport note en particulier que «la valeur du marché avait culminé à 4,9 milliards de dollars (près de 48 milliards de dirhams) avant de refluer légèrement entre 2021 et 2023».
Cet essor s'explique par le rôle prépondérant de quelques pays moteurs, au premier rang desquels la Turquie, les Emirats arabes unis et, désormais, le Maroc.
Le rôle du Maroc dans les échanges régionaux
Le rapport accorde une place significative au Maroc, dont la progression s'avère remarquable au cours de la dernière décennie. Selon IndexBox, «le Maroc, avec 16 000 tonnes importées en 2024, occupe la deuxième place derrière les Emirats arabes unis, représentant 20 % des importations régionales».
En valeur, l'ascension est encore plus spectaculaire : «les importations marocaines se sont élevées à 263 millions de dollars (près de 2,6 milliards de dirhams), soit une progression annuelle moyenne de 34,7 % depuis 2013, la plus forte hausse de la région».
Cette vigueur témoigne d'une transformation qualitative des importations. L'étude relève que «le prix moyen d'importation au Maroc a enregistré une croissance annuelle de 16,8 % sur la période considérée, traduisant une montée en gamme des produits achetés».
En comparaison, les Emirats arabes unis ont importé 28 000 tonnes pour une valeur de 331 millions de dollars (près de 3,3 milliards de dirhams), tandis que l'Egypte a atteint 71 millions de dollars (près de 695 millions de dirhams).
Le mouvement marocain se distingue donc non seulement par la rapidité de sa croissance mais aussi par le niveau élevé des prix d'importation, ce qui reflète une orientation vers des câbles de haute performance adaptés aux besoins des télécommunications et de la diffusion audiovisuelle.
Une production concentrée en Turquie mais en expansion dans le Golfe
Parallèlement, la production régionale connaît elle aussi un essor soutenu. Selon le rapport, «la Mena a enregistré une hausse de 24 % en 2024, atteignant 483 000 tonnes». Sur la période 2013-2024, la croissance annuelle moyenne s'est établie à 6,3 %.
La Turquie se taille la part du lion, avec «215 000 tonnes produites en 2024, soit 45 % de la production totale régionale». Elle est suivie par les Emirats arabes unis (92 000 tonnes) et l'Arabie saoudite (86 000 tonnes).
En valeur, la production régionale a été évaluée à «4,4 milliards de dollars (près de 43 milliards de dirhams) en 2024». Le rapport rappelle qu'elle avait atteint un pic de 4,8 milliards de dollars (près de 47 milliards de dirhams) en 2020, avant de ralentir temporairement.
Le rythme de croissance le plus rapide a été observé en Arabie saoudite, avec une progression annuelle moyenne de 12,4 % en volume. Ce pays apparaît ainsi comme un acteur émergent aux côtés de la Turquie, qui conserve toutefois sa suprématie grâce à une progression annuelle de 7,2 %.
Les exportations marocaines en pleine ascension
Le Maroc se distingue tout particulièrement dans le domaine des exportations. Selon IndexBox, «le royaume a exporté 29 000 tonnes en 2024, soit une croissance annuelle moyenne de 48 % depuis 2013».
En valeur, la performance est encore plus impressionnante : «le Maroc demeure le premier fournisseur régional, avec 751 millions de dollars (près de 7,4 milliards de dirhams), représentant 49 % des exportations totales de la Mena». Le rapport note que «la croissance annuelle moyenne des exportations marocaines en valeur s'établit à 66,3 %, un rythme sans équivalent dans la région».
À titre de comparaison, l'Arabie saoudite, pourtant premier exportateur en volume avec 67 000 tonnes, ne représente que 16 % des exportations en valeur. L'Egypte, pour sa part, a exporté 5 100 tonnes, mais à un prix unitaire très élevé (52 888 dollars, soit près de 520 000 dirhams par tonne), ce qui lui confère une part de 18 % des exportations régionales en valeur. Cette capacité du Maroc à s'imposer comme fournisseur de référence, en particulier sur des segments de câbles haut de gamme, illustre une progression stratégique réussie, qui lui permet de conjuguer vitalité quantitative et valorisation qualitative.
Une région en recomposition
L'ensemble de ces données traduit une recomposition progressive du marché régional. La Turquie conserve sa place de moteur industriel, mais le Maroc émerge comme une puissance commerciale, combinant forte demande intérieure et position de premier exportateur.
Le rapport de IndexBox conclut que «le marché des câbles coaxiaux isolés dans la région Mena continuera de croître de manière régulière au cours des dix prochaines années, soutenu par la demande en infrastructures numériques et par la montée en gamme des produits».
Pour le Maroc, cette double trajectoire – accroissement des importations de produits performants et percée spectaculaire à l'export – consacre son rôle de pivot régional dans un secteur stratégique pour l'économie numérique et les télécommunications.


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