Sept Portugais sur dix seront soumis à partir de mercredi à un nouveau confinement, qui sera toutefois moins strict que celui du printemps, a annoncé samedi le Premier ministre Antonio Costa à l'instar d'autres dirigeants européens confrontés à une recrudescence de l'épidémie de coronavirus. "Il est nécessaire de prendre davantage de mesures restrictives", a déclaré le chef du gouvernement socialiste à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire consacré à la crise sanitaire. "Les mesures que nous avons adoptées imposent un devoir civique de confinement avec les exceptions permettant de travailler, étudier, assister à un spectacle culturel, faire des achats, porter assistance à quelqu'un, faire du sport à l'air libre ou promener son animal de compagnie", a expliqué Costa. Les mesures déjà en vigueur depuis une dizaine de jours dans trois municipalités du nord du pays seront ainsi élargies pendant au moins deux semaines à 121 communes sur un total de 308, soit quelque 7,1 millions d'habitants représentant 70% de la population portugaise. Le télétravail deviendra obligatoire s'il est possible, les commerces devront fermer au plus tard à 22H00, les restaurants à 22H30 et les entreprises de plus de 50 employés devront instituer des horaires de travail décalés. Le gouvernement s'est efforcé d'adopter des mesures "qui auront un maximum d'efficacité contre la pandémie et qui provoqueront un minimum de perturbation dans nos vies", a fait valoir Costa. L'organisation d'évènements rassemblant plus de cinq personnes sera interdite, sauf pour les cérémonies religieuses ou les activités culturelles respectant les consignes des autorités sanitaires. L'exécutif a donc décidé d'interdire la présence de public dans le Grand Prix de Moto GP, qui se tiendra du 20 au 22 novembre à Portimao, dans le sud du Portugal, après le non respect des règles de distanciation pendant le Grand Prix de Formule 1 le week-end dernier sur ce même circuit. En concertation avec le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, le gouvernement va étudier la nécessité ou pas de déclarer l'état d'urgence dans les municipalités touchées par ce nouveau confinement. La liste de ces communes, qui pour la plupart connaissent "une perte de contrôle" dans la progression de la pandémie marquée par plus de 240 nouveaux cas pour 100.000 habitants au cours des 14 derniers jours, sera réévaluée toutes les deux semaines. Et, depuis mercredi, le port du masque en extérieur est obligatoire dans tout le pays. "Le mois de novembre sera très difficile", a prévenu le Premier ministre portugais, soulignant que le système public serait bientôt soumis à "une pression insoutenable" si de nouvelles mesures n'étaient pas prises. Le Portugal avait enregistré vendredi 4.656 nouveaux cas de contaminations et 40 décès en 24 heures, et comptait 1.927 personnes hospitalisées, dont 275 en soins intensifs. Pour chacun de ces indicateurs, c'est le plus lourd bilan depuis le début de la pandémie pour ce pays de dix millions d'habitants.