Le président-fondateur du Forum Crans Montana, Jean-Paul Carteron, a annoncé, lundi 20 janvier à Rabat, la tenue de l'édition 2020 du Forum Crans Montana de Dakhla qui reçoit le Haut patronage du Roi Mohammed VI et qui se tiendra du 18 au 21 mars prochains. Revenant sur les dates clés qui ont marqué le Forum, le président fondateur n'a pas manqué d'expliquer les circonstances difficiles dans lesquelles la première édition s'est tenue en 2015 lorsqu'il a fait lui-même l'objet d'attaques personnelles. « La première année, nous avons subit des assauts extrêmement violents de tous ceux qui voudraient que la population des provinces du sud reste confinée dans l'oubli et dans l'isolation », a-t-il affirmé. « Grâce à la réputation de notre forum qui existe depuis plus de 30 ans et grâce surtout à l'amitié extrêmement forte à travers le monde que suscite votre pays et votre Roi, nous avons réussi a transformer les attaques en réussites », a-t-il expliqué ajoutant que « si je n'avais pas été autant attaqué, si le forum n'avait pas été autant attaqué en 2015, on aurait pas eu autant de participants car ce sont finalement les ennemis du sud qui ont fait la publicité et la communication du forum de Dakhla ». Celui qui a voue une profonde amitié pour le Maroc et qui par ailleurs a été fait citoyen d'honneur de la ville de Dakhla, a poursuivi en déclarant « je suis un peu chez moi là-bas par le coeur ». « Je suis un vieil ami du Maroc. J'ai beaucoup de respect pour Sa Majesté le Roi et je ne supportais plus ce qui se passait vis à vis du Maroc, vis à vis des territoires du Sud. Je me suis dit très modestement nous pourrions peut-être exorciser cette chape de plomb que certains veulent absolument faire peser sur les populations des provinces du Sud en les empêchant de se développer, de s'ouvrir, de s'inscrire dans les affaires internationales et les mouvements internationaux », a déclaré l'initiateur du Crans Montana avant d'ajouter croire que depuis que le forum Crans Montana se tient à Dakhla « on parle de dakhla dans le monde entier ». C'est non sans émotion que Jean-Paul Carteron a rappelé l'ouverture en ce moment de consulats dans les provinces du sud, « c'est pour nous un 'achievement' dans la mesure où je suis venu à Dakhla avec le forum Crans Montana d'une manière spontanée », qui lui venait du coeur. Affirmant que les territoires du Sud connaissent une mutation et un véritable épanouissement, « les fenêtres et les portes se sont ouvertes parce que nous avons amené ces six dernières années plus de six mille participants au total et douze des participants qui sont des influenceurs dans la politique dans les affaires dans la vie civile », s'est-il félicité. « Nous avons amené au 170 pays. Nous avons eu des témoins venus du monde entier voir Dakhla et voir ce qui se passe. Cela s'est fait les premières années non sans un certaine douleur mais elle a finalement correspondu à un 'achievement' encore une fois, parce qu'il fallait absolument que l'on parle du sud et accompagner toutes les politiques qui sont mises en oeuvre en termes de développement économique et social », a poursuivi Jean-Paul Carteron. A la question de savoir si l'Algérie a été invitée pour cette édition, le président fondateur du Crans Montana a estimé que pendant de longues années ses relations avec l'Algérie étaient au beau fixe. Il avait même reçu l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika deux fois au forum, une fois en Suisse et une seconde à Monaco. Mais dès lors qu'il a informé les autorités algériennes de son intention d'organiser le Crans Montana à Dakhla en invitant par ailleurs le ministre des affaires étrangères à y assister, il s'est heurté à « deux heures de diatribe » de la part du pouvoir algérien qui l'a en outre menacé de mort à coup de snipers envoyés à Dakhla et de conclure qu'aujourd'hui il « ne pense pas que les conditions soient réunies » pour une présence de l'Algérie. Axé principalement sur des thématiques ayant trait à l'Afrique et la coopération sud-sud, le forum qui réunit décideurs internationaux des secteurs public et privé, continue sur sa lancée pour sa 6ème édition pour s'intéresser à des thématiques actuelles et aux grands enjeux économiques de l'Afrique. Il s'agira d'aborder des sujets en rapport avec la sécurité humaine durable, notamment en discutant des moyens possibles pour créer et généraliser le sentiment de sécurité sur le continent ou encore des engagements en faveur de la protection de l'environnement et d'une agriculture durable. Concernant le Maroc, les discussions tourneront sur le modèle économique et social dans ses régions du sud avec un focus sur les investissements possibles. Et dans une perspective plus élargie à savoir régionale et continentale, le forum s'intéressera au volet économique, à savoir le secteur bancaire et financier qui sont appelés à soutenir les initiatives de développement durable et à faciliter l'intégration régionale en Afrique.