Il y a de cela une dizaine de jours, des sources de presse italiennes avaient divulgué l'existence de négociations entre le Royaume et la société italienne Fincantieri pour fournir à la Marine Royale des unités FREMM (Frégate Européenne Multi Mission) Carlo Piragamini dans sa version anti-sous-marine. Cela entrait dans le cadre d'un plan de renforcement de la flotte de la Marine Royale pour répondre aux nouveaux défis imposés par l'expansion de l'espace maritime du Royaume, et d'appréhender les risques croissants pour notre large champ maritime. Les dirigeants des Forces Armées Royales (FAR) et par conséquents de la Marine Royale ont travaillé dans le cadre d'un projet connu sous le nom d'OMEGA pour approvisionner la flotte militaire marocaine en unités de combat. De ces engins-là le Royaume dispose déjà d'une FREMM française (frégate furtive Fremm Mohammed VI) fournie par Naval Group, en service dans la Marine royale marocaine depuis 2014). D'ailleurs, Naval Group travaille déjà sur un projet de reprise d'infrastructures dans le port de Casablanca, le deuxième du Maroc, afin de réaliser la maintenance des navires militaires marocains (trois corvettes Sigma vendues par le néerlandais Schelde et la frégate multi-missions FREMM) ainsi que de navires étrangers. Fincantieri, le redoutable concurrent Seulement voilà, le redoutable concurrent de Naval Group sur les marchés export n'est autre que son partenaire… Fincantieri. Et pour cause, l'industriel italien n'a de cesse de lui rafler les contrats de son bon de commande. Jugeons-en ! Au regard des marchés égarés par le groupe industriel français. Après avoir chipé les marchés de l'Egypte et l'Indonésie, le chantier naval italien vise actuellement la vente des frégates FREMM au Maroc. Et ce n'est pas tout, il a dans ses visées la Grèce et l'Arabie saoudite. Aussi devant cette hémorragie la France a décidé de réagir. C'est que dans les bâtiments militaires de surface, Fincantieri fait indéniablement la course en tête actuellement, elle surclasse son partenaire en touchant même les Etats-Unis avec 17 unités de commandées dont certaines déjà fournies. Fincantieri, pour ce faire est appuyée par la Caisse des dépôts italienne (Cassa depositi e prestiti détenue à 80% par l'Etat italien) c'est un moindre mal contrairement à Naval Group qui ne jouit pas d'autant de largesse étatique. Des marchés perdus pour Naval Group Le chantier naval italien discute donc avec le Maroc de la vente de deux FREMM de lutte anti-sous-marine que la Marine royale souhaite acquérir à des fins d'augmenter ses capacités de défense et d'intervention en mer, que soit en Méditerranée (à partir de sa base navale de Ksar Sghir) que sur sa façade atlantique, où Rabat envisage de construire un nouveau port d'attache pour ses navires à Safi à l'horizon 2025. Si elle aboutissait, cette opération aurait de quoi faire enrager Naval Group. Aussi, ce dernier a pris la décision d'envoyer une délégation au Maroc en début de semaine prochaine pour voir si les italiens poussent-ils à une proposition non désirée ou le Maroc va-t-il véritablement lancer des négociations et tenter de parer au plus pressé. C'est du tout bon pour nos Forces armées royales (FAR) qui cherchent à s'allier avec le GRSE, principal industriel fournisseur de l'Inde en navires de guerre pour la fourniture d'armements à la Marine royale. Selon un rapport du département indien de la Défense, le leader de l'industrie navale indienne, le GRSE, aurait pris contact avec les autorités marocaines en vue d'obtenir leur accord pour la fourniture de différentes classes de navires de guerre au Royaume.