Coupe du monde 2026 : le tirage au sort fixé au 5 décembre à Washington    Avec 17 millions d'unités importées en 2024, le Maroc s'est hissé au deuxième rang africain du secteur des contenants industriels    Guoxuan High-tech fournira 1,2 GWh de stockage d'énergie aux projets Noor Midelt 2 et 3, remportés par ACWA Power dans le cadre de l'appel d'offres international de Masen    Les recettes fiscales progressent de 15,9% à fin juillet 2025    CHAN-2024 : Le Maroc en demi-finale    Peines alternatives au Maroc : le CNDH salue une réforme historique    L'auteur américain Jeff Koehler revisite le séjour de Henri Matisse au Maroc    Le stress thermique un frein majeur pour la productivité, d'après une étude internationale    Sidi Ifni : Saisie de près de 2t de haschisch destiné au trafic international    L'international marocain Brahim Diaz prolonge son contrat avec le Real Madrid    Une exposition itinérante célèbre l'Histoire partagée entre Amsterdam et le Maroc    Le Maroc sous Mohammed VI : un quart de siècle de transformations majeures et de défis à relever    OPCVM : L'actif net supérieur à 808 MMDH    Mitsui, Suzuki et TradeWaltz signent un accord automobile Inde–Afrique axé sur le Maroc, mais la Ticad-9 est un échec    Le Niger inflige un coup décisif à Boko Haram et redessine les contours de la lutte contre le terrorisme au Sahel    Asie du Sud au XXIe siècle : la vision chinoise du développement et de la coopération régionale    Femmes dans les opérations de paix de l'ONU : Clôture à Agadir d'une session de formation au profit de militaires issues de 14 pays    Visas américains : l'administration Trump passe au crible 55 millions d'étrangers    Le Maroc et l'Egypte s'engagent à approfondir leur coopération bilatérale et à coordonner leurs positions régionales    Caïds, pachas, walis... tous concernés par une revalorisation salariale    Xing-Tang célèbre 60 ans de développement et de prospérité sociale    CHAN-2024: La motivation et la détermination, les clés pour s'imposer face à la Tanzanie (Tarik Sektioui)    Prépa CDM Futsal (F) : Le Maroc lourdement battu par le Brésil    CHAN 2024 / Les quarts débutent ce vendredi : le Maroc face au défi tanzanien    TV : La Bundesliga sur MBC dès ce soir    Après l'intervention abrupte d'Aziz Akhannouch pour suspendre le contrôle des cyclomoteurs, qui protège la vie des citoyens face à l'emprise des calculs politiques et financiers ?    Mauritanie : les autorités s'attaquent à la contrebande du Polisario    Fès enterre le brigadier-chef Noureddine Sayad, tué à l'arme blanche par un vagabond atteint de troubles psychiques    Afflux sans précédent d'étudiants et d'entrepreneurs vers la Chine... et l'ambassade de Chine au Maroc renforce ses services de visa    L'Arabie Saoudite renforce les services de la Omra : une plateforme numérique complète pour les pèlerins sans avoir recours aux agences ou intermédiaires    Campagne de contrôle des motos : Les importateurs rejettent les accusations de modification des moteurs    Imouzzer: Arrestation d'un individu présentant des signes de troubles mentaux après l'agression mortelle d'un fonctionnaire de police    Imouzzer: Detención de un individuo tras el ataque mortal a un policía    Sahara : Les Etats-Unis décidés à imposer l'autonomie, l'Algérie discrète    Le FBI perquisitionne le domicile de John Bolton ancien conseiller du président Trump    Trump compte faire « une sortie » avec une patrouille de police et de militaires à Washington    Raja Club Athletic – Restructuration financière et changement de gouvernance pour un nouveau cap    Brésil : l'ex-président Bolsonaro sommé de s'expliquer sur une demande d'asile en Argentine    TICAD-9 : Soutien aux initiatives africaines de S.M. le Roi sur le climat et la migration    PRIX À LA CONSOMMATION En juillet, un répit pour le panier des ménages    Le temps qu'il fera ce vendredi 22 août 2025    Les températures attendues ce vendredi 22 août 2025    L'UNESCO annonce un record de 264 millions d'étudiants inscrits    Nador : Les images d'un mariage extravagant à Zeghanghane font polémique    Congrès du soufisme: le Royaume affirme son modèle de l'islam modéré    Team'Arti Festival 2025 : Témara et Harhoura s'installent au cœur de la culture urbaine    Interview avec Dr Aziz El Kobaiti : « Le soufisme invite chacun à agir avec justice et à servir la société »    Aziz Chikh, cet ambassadeur de la cuisine meknassie qui a fait élever sa cuisine au rang de gastronomie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maroc : des routes condamnent citoyens et populations oubliées
Publié dans Hespress le 23 - 12 - 2024

Le Maroc, riche de sa diversité géographique, cache pourtant des réalités poignantes qui se manifestent avec brutalité, dès l'hiver venu. Dans les régions reculées et enclavées, les populations sont souvent livrées à elles-mêmes, abandonnées face aux rigueurs du climat et à l'absence d'infrastructures vitales.
L'épisode récent d'une ambulance bloquée sur une route impraticable illustre, de manière tragique, l'incurie des services publics et la détresse d'une partie du pays, trop souvent oubliée. Dimanche dernier, une femme enceinte en plein travail a dû être transportée dans un cercueil par des villageois, sur leurs épaules, à travers des sentiers escarpés pendant plus de deux heures.
Scène d'un autre siècle
Leur objectif : atteindre une ambulance stationnée au village voisin de Tislint Nait M'koun, le seul point accessible par la route. L'ambulance, pourtant symbole moderne de soins et de secours, s'est heurtée à une réalité insoutenable : des routes impraticables, laissées en ruines par des travaux de réhabilitation qui traînent depuis des mois.
Les habitants, quant à eux, n'ont eu d'autre choix que de faire appel aux moyens du bord, au péril de la vie de la patiente et de son bébé. Ce drame, dont les images ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, évoque une époque révolue, mais qui reste tristement actuelle pour des milliers de Marocains vivant dans des zones isolées.
Cet incident révèle une autre réalité glaçante : l'abandon des populations rurales face aux défis d'infrastructures inadéquates et d'un service public défaillant. Les habitants de ces zones isolées, eux, endurent bien pire : un hiver cruel qui met leur vie en péril. Imaginez une ambulance, bloquée sur une route boueuse, incapable de poursuivre son chemin. Derrière cette scène, un patient dans l'attente d'une aide vitale.
L'ambulance, pourtant symbole moderne de soins et de secours, s'est heurtée à une réalité insoutenable : des routes impraticables, laissées en ruines par des travaux de réhabilitation qui traînent depuis des mois. Les habitants, quant à eux, n'ont eu d'autre choix que de faire appel aux moyens du bord, au péril de la vie de la patiente et de son bébé.
Ce drame, dont les images ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, évoque une époque révolue, mais qui reste tristement actuelle pour des milliers de Marocains vivant dans des zones isolées. Comment un pays qui aspire à devenir une vitrine mondiale de la modernité et du développement peut-il tolérer une telle situation ?
Que ce soit une femme enceinte, un enfant malade ou une victime d'un accident, l'histoire est la même : un système routier abandonné à lui-même, incapable de jouer son rôle. Ce fait divers tragique met en lumière l'échec flagrant du ministère de l'Équipement et de l'Eau à assurer un entretien régulier des infrastructures dans ces régions marginalisées.
Ces routes, déjà précaires en temps normal, deviennent impraticables à la moindre intempérie. Neige, pluie ou simple négligence transforment les villages en îlots isolés, où l'accès aux soins de base ou aux secours devient un parcours du combattant. Ce sont des vies humaines qui se jouent, et la moindre minute perdue peut être fatale.
Contraste choquant avec les grandes promesses
Alors que les discours élogieux sur la justice territoriale et le développement équilibré faisaient vibrer les salles de conférence, Tekocht vivait l'échec criant de ces promesses. L'histoire de Tekocht n'est pas un cas isolé. Elle reflète les défis quotidiens des Marocains vivant dans des régions enclavées : manque de routes, absence de centres de santé, écoles éloignées et infrastructures inexistantes.
Ces problèmes, exacerbés en hiver, font de chaque trajet une épreuve et de chaque urgence médicale un combat contre le temps et la fatalité. À quoi bon alors, parler de justice territoriale lorsque des régions entières n'ont même pas accès à des infrastructures de base ? Pour ces zones, les défis ne se limitent pas aux routes. Les infrastructures essentielles — centres de santé, écoles, marchés... — sont souvent inexistantes ou à des kilomètres de marche à travers des sentiers impraticables.
Ces populations, otages d'une géographie hostile et d'une gouvernance de certaines Institutions, que l'on dirait, déséquilibrée, sont déjà en proie à la précarité. Elles subissent une double peine : non seulement elles manquent des services de base, mais elles doivent également faire face à l'indifférence qui semble les reléguer au second plan.
Dès lors, force est de constater cette dualité, entre l'ambition de briller sur la scène internationale et la réalité amère de l'abandon des zones reculées. Cette dernière met en lumière l'échec de certaines politiques de développement. L'héritage que le Maroc doit construire ne repose pas uniquement sur des infrastructures ou des discours éclatants, mais sur la dignité humaine.
Si cette leçon est ignorée, alors chaque ambition affichée sur la scène internationale portera en elle, l'ombre de villages abandonnés et de vies sacrifiées. L'hiver prochain, combien d'autres ambulances resteront bloquées ? Combien de vies devront être sacrifiées avant que l'on comprenne que l'infrastructure est une question de dignité et de survie ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.