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Sansal, impassible face à la mascarade judiciaire algérienne
Publié dans Hespress le 25 - 06 - 2025

Devant une cour d'Alger transformée en théâtre d'absurde, l'écrivain Boualem Sansal, 80 ans, oppose la force tranquille de la liberté d'esprit à un régime algérien prisonnier de ses obsessions répressives.
Il n'a pas crié. Il n'a pas tempêté. Boualem Sansal, menotté par l'injustice mais debout dans sa conscience, s'est présenté le 24 juin devant la cour d'appel d'Alger comme il est toujours apparu : serein, lucide, inébranlable. Face à un pouvoir qui vacille dans ses certitudes et se ridiculise en multipliant les procès d'intention, l'auteur franco-algérien incarne une vérité qui dérange : celle d'un homme libre. Le régime, lui, n'a que la prison à offrir comme réponse à une parole dissidente.
Un écrivain face à une parodie de justice
Condamné en mars à cinq ans de prison et 500.000 dinars d'amende pour ses écrits et prises de parole, Boualem Sansal devait espérer qu'en appel, la justice algérienne retrouverait un brin de raison. Il n'en fut rien. Le procureur a, une nouvelle fois, requis dix ans de réclusion. Non pour des actes, mais pour des idées. Pour des mots. Pour une œuvre. Une punition politique dans toute sa nudité.
Que reproche-t-on exactement à Sansal ? D'avoir affirmé, dans une interview au site Frontières, que « tout l'actuel ouest algérien était des terres marocaines », et que les frontières issues de la colonisation française n'avaient jamais été corrigées, même après les indépendances. Il n'a fait que rappeler une réalité historique que l'Union africaine elle-même a entérinée dans le principe d'intangibilité des frontières. Mais le régime, crispé sur sa mythologie, ne supporte pas qu'on évoque ce qui dérange.
On lui reproche aussi de parler « à tout le monde », y compris avec des figures françaises comme Hubert Védrine ou Xavier Driencourt. On l'interroge même sur un séjour en Israël en 2012, pourtant effectué à l'invitation conjointe de l'OLP et des autorités israéliennes. Le tout dans un climat de suspicion maladive, où la liberté de ton devient un crime d'État.
Comme le résume Le Point, « Boualem Sansal reste fidèle à ses idées », soulignant avec flegme qu'il est « convaincu de ce [qu'il] a dit », mais que l'on peut « changer d'avis dans la vie ». Une réponse d'une liberté radicale, qui sonne comme une gifle au conformisme idéologique du pouvoir algérien.
Pendant ce temps, son avocat choisi, maître Pierre Cornut-Gentille, attend toujours un visa depuis des semaines. Refus déguisé, manœuvre dilatoire ? Peu importe : l'État algérien, incapable d'affronter le débat, esquive, censure et se ferme. Même le droit à une défense digne devient un luxe que la dictature administrative refuse.
Et pourtant, malgré l'emprisonnement, malgré les humiliations, malgré les chefs d'inculpation absurdes, c'est Boualem Sansal qui a gagné ce mardi. Parce qu'il a gardé intacte sa parole. Parce qu'il s'est dressé, seul, face à une machine judiciaire qui ne sait plus que faire de sa rage de contrôler. Parce que, comme il l'a dit lui-même, « on fait le procès de la littérature ». Et que ce procès, l'Histoire le jugera.


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