Le groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD) refuse de participer à la mission exploratoire sur le soutien à l'importation des bovins, ovins et viandes. Il dénonce une instrumentalisation politique visant à dissimuler un scandale de gestion, au détriment de la transparence et du pouvoir d'achat des citoyens. La polémique enfle autour du dossier de l'importation du bétail au Maroc. Alors que la Chambre des représentants s'apprête à lancer une mission exploratoire temporaire sur les mesures prises pour soutenir l'importation des bovins, ovins et viandes dans le but de préserver le pouvoir d'achat des citoyens, le groupe parlementaire du PJD a annoncé qu'il n'y prendra pas part. Dans un courrier adressé au président de la Commission des secteurs productifs, le groupe explique son retrait par l'illégalité de la démarche. Il estime que la mise en place de cette mission va à l'encontre des dispositions du règlement intérieur de la Chambre des représentants, pointant du doigt des irrégularités de procédure. Selon le PJD, la demande relative à cette mission arrive en septième position sur la liste des sollicitations similaires, et rien ne justifie son traitement prioritaire. De plus, le PJD accuse la majorité gouvernementale d'avoir recours à cette mission pour détourner l'attention d'un véritable scandale de gouvernance. Il évoque des soupçons graves, notamment des importateurs proches du « parti du chef du gouvernement », dont certains seraient eux-mêmes parlementaires, auraient bénéficié des fonds publics alloués à cette opération, sans qu'aucun impact tangible ne soit constaté sur le pouvoir d'achat des Marocains. Le groupe dénonce également des chiffres contradictoires au sein même de la majorité et rappelle que plusieurs ministres ont publiquement critiqué la gestion de ce dossier avant de faire machine arrière, dans des conditions jugées opaques. Ces signaux, selon le PJD, traduisent un malaise profond et une volonté de passer sous silence des faits dérangeants. C'est pourquoi les parlementaires du PJD plaident pour un outil de contrôle beaucoup plus rigoureux, à savoir la création d'une commission d'enquête parlementaire, seule à même de convoquer l'ensemble des acteurs impliqués, y compris les opérateurs privés. Contrairement à une mission exploratoire, une commission d'enquête dispose d'un cadre légal et constitutionnel plus fort, et d'un pouvoir contraignant pour faire toute la lumière sur les flux financiers, les décisions gouvernementales et les circuits de distribution. Le groupe annonce par ailleurs la préparation d'un rapport détaillé sur l'ensemble des mesures gouvernementales (lois, décrets, décisions) liées au soutien du secteur agricole et de l'élevage, avec une analyse de leur impact réel sur les ménages marocains. Dans ce contexte tendu, le boycott du PJD relance le débat sur la transparence des mécanismes de soutien public, le rôle de contrôle du Parlement, et la nécessaire reddition des comptes dans la gestion des deniers publics.