Le ministère de l'Industrie et du Commerce a décidé de prolonger de six mois l'enquête antidumping visant les importations de luminaires LED pour éclairage public en provenance de Chine. Cette prorogation répond aux nombreuses demandes formulées par les parties prenantes et permettra de consolider les vérifications en cours. L'enquête antidumping ouverte par le Maroc contre les importations de luminaires LED d'origine chinoise se poursuivra jusqu'en mars 2026. Dans un avis publié le 28 juillet 2025, le ministère de l'Industrie et du Commerce a annoncé une extension de six mois du délai d'achèvement de cette enquête, portant sa durée totale à dix-huit mois au lieu des douze initialement prévus. Cette prolongation se justifie par les nombreuses demandes de prorogation de délais de réponse émanant des parties concernées, auxquelles l'administration a répondu favorablement. Le ministère souligne que le délai initial ne permettait pas de mener à bien toutes les étapes de vérification nécessaires à une analyse complète des données transmises, notamment en ce qui concerne les éléments financiers et commerciaux essentiels à la détermination finale. a la une L'enquête en cours avait déjà franchi une étape décisive le 22 mai 2025 avec la publication de la détermination préliminaire. Le ministère y confirmait l'existence d'un dumping sur les luminaires LED importés de Chine, avec une marge estimée à 27 %. En l'absence de coopération complète des exportateurs chinois, l'analyse s'est appuyée sur les meilleures données disponibles, notamment celles fournies par les producteurs nationaux et les importateurs marocains. Le produit visé est le luminaire LED pour l'éclairage public, utilisé dans l'illumination des voiries, places et parcs, identifié sous la position douanière SH 94.05.42.00.10. Les importations chinoises se sont distinguées par une part dominante dans le volume total importé, avec un effet net sur les prix : la sous-cotation atteignait un taux de 109 % en 2023, freinant toute dynamique haussière sur les prix de vente et affaiblissant la compétitivité de l'industrie locale. Le ministère a relevé une baisse marquée de la production, des ventes, des parts de marché et du taux d'utilisation des capacités dans la branche nationale. Ces évolutions ont conduit à la reconnaissance d'un dommage important, conforme aux dispositions de l'article 13 de la loi 15-09 sur les mesures de défense commerciale. Luxlighting à l'origine de la procédure C'est la société Luxlighting, principal fabricant marocain de luminaires LED pour l'éclairage public avec 82 % de la production nationale, qui est à l'origine de la procédure. L'entreprise a étayé sa requête par une comparaison entre les prix de vente sur le marché chinois et les prix d'exportation vers le Maroc, s'appuyant sur des factures et des offres de fournisseurs chinois. Les éléments présentés ont permis d'identifier une marge de dumping dépassant largement le seuil de 2 % requis pour engager une action. La prorogation annoncée permettra à l'administration de compléter ses travaux et de finaliser l'analyse de l'ensemble des données techniques et commerciales reçues. Elle vise également à garantir l'équité de la procédure pour toutes les parties. À l'issue de cette nouvelle échéance, une décision finale devra trancher sur l'éventualité d'imposer ou non des droits antidumping sur les importations concernées.