Le dernier Risk Review de Coface confirme la solidité relative du Maroc face aux turbulences économiques et géopolitiques mondiales. Le Royaume conserve sa note de risque pays à « B », traduisant un niveau intermédiaire d'exposition au risque d'impayés. La nouvelle évaluation trimestrielle de Coface, qui actualise la carte mondiale des risques pour 160 économies, décrit un environnement international tendu par la montée des faillites d'entreprises, les tensions commerciales et la fragilité de plusieurs économies émergentes. Dans ce contexte, le Maroc maintient une position stable. Sa notation à « B » correspond à un risque jugé « assez élevé », mais demeure la plus favorable d'Afrique du Nord, loin devant l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte ou la Libye, classées dans des catégories de risque supérieur. Selon Coface, la structure du tissu économique marocain explique en partie cette évaluation. Composé à près de 90 % de très petites entreprises, dont une part significative opère encore dans l'informel, il reste vulnérable aux chocs conjoncturels. Néanmoins, la stabilité politique du Royaume, la maîtrise de l'inflation et la continuité des investissements dans les infrastructures et l'industrie manufacturière ont contribué à préserver la confiance des acteurs internationaux. Une économie mondiale résistante mais sous tension Au niveau global, Coface note que la croissance mondiale devrait atteindre 2,6 % en 2025 et 2,4 % en 2026, soutenue par la demande intérieure américaine et les investissements dans l'intelligence artificielle. Toutefois, cette résilience masque une hausse continue des défaillances d'entreprises : +4 % en moyenne dans les économies développées, avec des pointes à +11 % en Europe et +12 % en Asie-Pacifique. Les politiques monétaires plus accommodantes attendues en 2026 pourraient offrir un répit, sans pour autant effacer la fragilité des bilans d'entreprises. L'Afrique, de son côté, affiche une dynamique plus positive. Coface prévoit une croissance régionale de 4,1 % en 2025 et de 4,2 % en 2026, tirée par la baisse des coûts énergétiques et alimentaires et par un affaiblissement du dollar, qui allège la pression sur les balances des paiements. Cette amélioration reste toutefois contrastée selon les pays : ceux dont l'économie dépend des exportations de pétrole ou de diamants continuent de subir des tensions sur les réserves de change. Dans cette configuration, le Maroc apparaît comme un pôle de stabilité continentale. Sa politique d'ouverture commerciale, son réseau d'accords de libre-échange et la montée en puissance de filières comme l'automobile, l'aéronautique et les énergies renouvelables renforcent sa capacité d'absorption face aux chocs extérieurs. Coface attire néanmoins l'attention sur la montée du risque social et politique à l'échelle mondiale, désormais à un niveau record. Si l'Afrique du Nord reste globalement épargnée par les grands mouvements de contestation, la région demeure sensible aux effets indirects des tensions géopolitiques. Dans ce climat incertain, la stabilité institutionnelle et la visibilité économique du Maroc constituent, selon plusieurs analystes, un atout majeur pour attirer les investisseurs et consolider sa place parmi les marchés les plus résilients d'Afrique.