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Don d'organes : le Maroc a encore du chemin à faire
Publié dans Hespress le 17 - 10 - 2025

À l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes, le Conseil consultatif de transplantation d'organes et de tissus humains intensifie ses actions pour promouvoir le don d'organes et la transplantation, mobilisant autorités, professionnels de santé et institutions. L'objectif est d'augmenter les inscriptions, de moderniser le cadre légal et de renforcer la confiance des citoyens dans ce geste humanitaire.
Évoquant les dernières statistiques, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a indiqué que le nombre de demandes d'inscription sur les registres des donneurs d'organes humains est passé de 42 en 2022 à 110 en 2023, puis à 149 en 2024.
S'exprimant lors de la rencontre organisée par le Conseil consultatif de transplantation d'organes et de tissus humains à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, à l'occasion de la Journée de dons d'organes et de la greffe, M. Ouahbi a estimé que, malgré cette évolution, le nombre de demandes d'inscription demeure limité, ajoutant qu'« il nous appartient de chercher les causes de cette situation afin de renforcer cette démarche humanitaire, d'autant que les Marocains ont un véritable sens de la solidarité ».
Le ministre de la Justice a mentionné que le Maroc a enregistré, entre 2013 et 2022, seulement 564 dons d'organes. Il a observé qu'« sur une population de 36 millions d'habitants, seules ces quelques centaines de personnes ont été convaincues par cette cause », estimant qu'il est nécessaire de s'interroger « sur un éventuel échec à sensibiliser les Marocains ou sur l'absence d'une véritable campagne de communication ». Il a également mis l'accent sur la nécessité de « procéder à une évaluation approfondie de la question ».
© Ayoub Amar
Et le responsable gouvernemental d'indiquer que trois questions le préoccupent toujours : l'erreur médicale, le recours à l'analyse ADN et le don d'organes. S'agissant plus particulièrement ce dernier sujet, il a rappelé que « ce comportement, aussi noble soit-il, a été transformé au Maroc en une pratique administrative lourde et complexe avant de pouvoir être concrétisé ». Il s'est interrogé sur « la nécessité pour le donneur de se rendre au tribunal ou d'accomplir des démarches de ce genre ».
M. Ouahbi a par ailleurs annoncé que son département s'attelle à mettre en place un dispositif numérique permettant de s'inscrire au registre de don d'organes à distance, via le téléphone ou tout autre outil informatique, tout en garantissant la confidentialité et le bon déroulement de l'opération. Le ministre a indiqué que des réunions se tiendront dans les semaines à venir afin de définir et de concrétiser ce dispositif, permettant à toute personne souhaitant donner ses organes de s'inscrire par téléphone.
Le ministère envisage également la création d'une plateforme d'inscription accessible aux intéressés, « mais le dossier médical et la confidentialité posent d'importantes problématiques à ce sujet », a fait savoir Abdellatif Ouahbi.
Dans le même contexte, Abdellatif Ouahbi a évoqué plusieurs dispositions légales encadrant le don d'organes au Maroc, notamment les lois de 1999 et 2002, ainsi que l'arrêté conjoint des ministères de la Justice et de la Santé de 2004.
Le responsable gouvernemental est d'avis qu' « il est temps de nous réunir avec le ministère de la Santé et le Conseil consultatif de transplantation d'organes et de tissus humains pour réfléchir à l'évolution de la législation, car dans un avenir proche, ces procédures actuelles seront beaucoup plus étendues : la science progresse et les besoins augmentent ».
Le ministre de la Justice a ajouté que « le moment est également venu de revoir les modifications apportées le 20 mai 2014 ». Il s'est également arrêté sur l'échec de l'adoption d'une convention sur le don d'organes lors d'une conférence tenue dans un pays islamique. « Je me suis fermement opposé à eux, alors que le débat était vif devant mes homologues ministres de la Justice, convaincu que le don d'organes n'a ni religion, ni langue, ni couleur, ni autre appartenance : c'est avant tout un geste humanitaire », a-t-il affirmé, ajoutant : « si nous en faisons une question religieuse, liée à un genre, une ethnie ou un âge, nous en perdrions alors le sens de l'humanité ».
© Ayoub Amar
Les professionnels de santé au cœur de la sensibilisation au don d'organes
Le Pr. Brahim Lekehal, président du Conseil Consultatif National de Transplantation des Organes et des Tissus Humains, a rappelé de son côté au micro de Hespress que cette rencontre, qui coïncide avec la journée mondiale de dons et de transplantation d'organes célébrée chaque année le 17 octobre, est dédiée à la sensibilisation et à la promotion du don d'organes.
Il a souligné que cette journée, célébrée par l'Organisation Mondiale de la Santé, « témoigne de l'engagement de notre pays en faveur des conventions internationales en rapport avec la santé, l'accès à la santé et le droit à la santé ». Selon lui, elle permet de « montrer l'exemple et de témoigner de l'engagement des professionnels de santé, qui sont en premier lieu des soignants, mais qui peuvent également être des donneurs».
Le président du CCTOH a expliqué le rôle particulier des professionnels de santé dans cette démarche : « il s'agit là d'une catégories de professionnels qui peuvent influencer la société. Car aujourd'hui, dans notre pays, nous sommes encore dans une situation difficile en matière de don d'organes, puisque le Maroc compte moins d'un donneur par million d'habitants, ce qui est bien en dessous des normes internationales, notamment dans les pays européens et nord-américains».
Pour renverser cette situation, il a insisté sur l'importance de la sensibilisation et de la pédagogie : « il est nécessaire d'essayer de changer les mentalités, de sensibiliser la population au don d'organes, de donner de l'espoir à des milliers de patients qui en ont besoin et d'apporter des réponses concrètes à cette catégorie de patients. Le combat n'est pas facile, il prendra du temps, mais c'est une tâche qui mérite d'être entreprise».
Enfin, il a mis en avant la dynamique actuelle du secteur de la santé au Maroc : « le niveau de la médecine au Maroc est bon, et les ressources disponibles sont plus importantes. Avec tout ce qui se passe autour du projet royal visant à étendre la couverture sanitaire universelle, il existe une véritable dynamique qui a apporté de nombreux avantages, que nous devons désormais exploiter ».
Renforcer la confiance et l'arsenal juridique pour encourager le don d'organes
Le Pr. Ahmad Rhassane El Adib, directeur général de la Fondation Mohammed VI des sciences et de la santé, a insisté lui aussi sur l'importance de cette journée. « Aujourd'hui, nous sommes dans une journée extrêmement importante. Une journée de collaboration, de sensibilisation par rapport aux dons d'organes et à la transplantation d'organes », a-t-il souligné dans une déclaration à Hespress Fr.
Il a rappelé que les Marocains sont reconnus « par la générosité, par la culture de dons » et que le Royaume a développé « un programme de dons d'organes qui est marqué une certaine stagnation ces dernières années », faisant remarquer que « nous pouvons faire beaucoup mieux ». Selon lui, il est essentiel de « discuter avec nos collègues, les professionnels sensibilisés et formés, pour avancer sur ce plan ».
Le Pr. El Adib a également souligné la nécessité d'impliquer les institutions et les instances concernées afin de « développer l'arsenal juridique pour que le citoyen marocain devienne naturellement donneur ». Il a enfin insisté sur la confiance entre professionnels de santé et citoyens : « il faudra améliorer notre crédibilité et la confiance que nous avons les uns envers les autres, car les citoyens ont besoin d'être rassurés et de devenir des acteurs essentiels dans le programme de dons d'organes ».
© Ayoub Amar


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