La mine polymétallique de Goundafa, dans le Haut Atlas, est sur le point d'être relancée après plusieurs décennies d'inactivité, dans un contexte de renforcement de l'activité minière au Maroc. La société canadienne Steadright Critical Minerals a annoncé la signature d'un protocole d'accord en vue de l'acquisition de la mine polymétallique de Goundafa, située à 90 km au sud de Marrakech. L'entreprise envisage de remettre en exploitation ce site historique, abandonné depuis les années 1950, dans un contexte où le Maroc cherche à attirer davantage d'investissements dans le secteur minier. La mine, exploitée entre 1926 et 1956, a fourni des volumes significatifs de minerai, avec des teneurs particulièrement élevées en zinc et en plomb lors des premières années d'activité. Les données disponibles, jugées partielles par Steadright, indiquent que près de 320 000 tonnes de minerai auraient été extraites jusqu'à l'arrêt des opérations, tandis qu'une extraction précoce en 1920 aurait déjà atteint 2 000 tonnes. Le gisement s'étend sur 1 600 hectares et dispose aujourd'hui des autorisations nécessaires à sa remise en exploitation, incluant une licence minière et une autorisation environnementale. Les veines minéralisées, fortement inclinées et affleurantes, n'ont connu qu'une exploitation artisanale limitée depuis la fermeture officielle, ce qui laisse présager un potentiel significatif pour une exploitation industrielle moderne. Un rapport géologique publié en 2022, bien que non conforme aux standards canadiens, estime l'existence possible de 6,62 millions de tonnes de ressources comprenant du zinc, du plomb, du cuivre et de l'or dans certaines zones. Cette évaluation ne porte que sur les 600 premiers mètres de profondeur, mais les experts considèrent plausibles des extensions latérales et verticales supplémentaires qui pourraient accroître le volume exploitable. « Le potentiel du site et le cadre favorable de la juridiction minière marocaine rendent cette mine historique très attractive », indique le PDG de Steadright, Matt Lewis, alors que la société engage une phase de vérification de trois mois. Le protocole d'accord prévoit, en cas de finalisation, un paiement de 8 millions de dollars, accompagné de l'émission d'actions représentant jusqu'à 9 % du capital de l'entreprise, ainsi qu'un dépôt non remboursable de 500 000 dollars. La future exploitation serait assujettie à une redevance de 1 % sur les métaux vendus, générant des revenus pour l'État. Une phase de vérification et d'analyse détaillée des réserves et infrastructures est désormais en cours, sur une période de trois mois, afin d'évaluer la faisabilité économique et technique du projet. Cette annonce intervient dans un contexte de dynamisme du secteur minier au Maroc, où les autorités et les investisseurs mettent l'accent sur la relance et la valorisation de gisements historiques ainsi que sur le développement de projets portant sur des minéraux stratégiques, indispensables aux industries modernes. L'opération de Goundafa illustre la volonté de consolider le rôle du Royaume sur le marché international des ressources naturelles et d'attirer de nouveaux investisseurs sur son territoire.