La diplomatie algérienne n'est pas parvenue à convaincre les grandes puissances du Conseil de sécurité d'entériner ses directives concernant le dossier du Sahara marocain. Ses récentes tentatives d'influer sur le contenu du projet de résolution américain se sont heurtées au rejet catégorique de la majorité des membres, ceux-ci ayant réaffirmé leur attachement au consensus dégagé sur la version finale du texte avant son examen jeudi. D'après des informations émanant des couloirs de l'organisation onusienne, la version modifiée du projet a conservé les grandes lignes du texte précédent, réaffirmant le choix de l'autonomie sous souveraineté marocaine comme solution sérieuse et réaliste au règlement de ce différend territorial artificiel. Toujours selon ces sources, les débats entre membres se sont concentrés sur des aspects techniques, notamment la confirmation de l'appel aux parties au respect des dispositions du cessez-le-feu de 1991, l'ajout d'un paragraphe appelant à combler le déficit de financement des camps de Tindouf, et l'insistance sur la nécessité d'enregistrer et de recenser les réfugiés sahraouis, conformément aux recommandations du Secrétaire général des Nations Unies. En séance à huis clos, un accord de principe a été acté pour prolonger le mandat de la MINURSO de six mois, jusqu'au 30 avril 2026, contre trois mois initialement prévus dans la première mouture américaine. Hespress avait révélé cette information dès le début du mois, s'appuyant sur des sources onusiennes bien informées des consultations en cours au Conseil de sécurité. À la veille du vote anticipé sur la prolongation du mandat de la MINURSO, l'entretien téléphonique entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et son homologue chinois, Wang Yi, s'inscrit dans le cadre des efforts soutenus de l'Algérie pour mobiliser un soutien à sa position traditionnelle, opposée aux intérêts marocains, et tenter d'infléchir la position de certains membres permanents. Cependant, ces démarches interviennent trop tard, après de difficiles négociations autour du projet au Conseil. La mission algérienne n'a su infléchir les équilibres des discussions ni intégrer l'ensemble de ses remarques dans le texte final, bâti autour d'une vision équilibrée privilégiant une solution politique réaliste et durable dans le cadre de la souveraineté marocaine. Les consultations à huis clos ont par ailleurs consacré l'échec cuisant de la diplomatie algérienne : le Conseil de sécurité a en effet rejeté les amendements qu'elle proposait d'apporter au projet américain, lesquels visaient à élargir les compétences de la mission onusienne dans le domaine des droits de l'homme. Ce rejet collectif confirme la marginalisation de l'Algérie, qui s'apprête à quitter le Conseil de sécurité le mois de décembre prochain. Cet isolement croissant de ses positions contraste avec le consensus international émergeant autour de la pertinence de l'approche marocaine, fondée sur l'initiative d'autonomie comme seule option réaliste pour clore ce différend artificiel autour du Sahara marocain.