Le géant américain Microsoft prévoit de dépenser plus de 7,9 milliards de dollars aux Émirats arabes unis au cours des quatre prochaines années, dans le cadre d'un vaste plan d'investissement destiné à développer ses infrastructures cloud, ses centres de données et ses effectifs locaux. L'annonce a été faite lundi à Abou Dhabi par Brad Smith, président de Microsoft, en marge de la conférence pétrolière Adipec. Cette initiative s'inscrit dans un programme global de 15,2 milliards de dollars entre 2023 et 2029, reflétant la volonté du groupe de répondre à la demande croissante en capacités de calcul liée à l'explosion de l'intelligence artificielle. « Ce n'est pas de l'argent que nous levons ici, c'est de l'argent que nous investissons et dépensons ici », a souligné Smith, évoquant une demande locale en forte hausse. Microsoft prévoit de tripler le nombre de puces Nvidia utilisées dans le pays, notamment des modèles avancés comme la GB300, dont la livraison est attendue « dans les mois à venir ». Ces équipements stratégiques, jusque-là soumis à des restrictions américaines, ont obtenu le feu vert de Washington en septembre, après vérification de stricts critères de cybersécurité et de contrôle des exportations. Entre 2026 et 2029, plus de 5,5 milliards de dollars seront consacrés aux dépenses d'infrastructure cloud et IA, tandis qu'environ 2,4 milliards iront au recrutement local et aux opérations. L'entreprise, qui compte près de 1.000 ingénieurs à plein temps aux Émirats, renforce ainsi son rôle dans la stratégie d'Abou Dhabi visant à diversifier son économie au-delà du pétrole. En 2024, Microsoft avait déjà investi 1,5 milliard de dollars dans G42, une société émiratie spécialisée dans l'IA et la cybersécurité. Le pays est également le premier en dehors des États-Unis à accueillir un projet de centre de données Stargate développé par OpenAI, dont Microsoft est le principal partenaire. Si Washington a donné son feu vert à l'exportation de puces vers les sociétés américaines opérant aux Émirats, les ventes directes à des entreprises locales comme G42 restent limitées, en raison de préoccupations de sécurité nationale et des liens technologiques régionaux avec la Chine. Malgré ces contraintes, Microsoft poursuit sa stratégie d'expansion mondiale. Le groupe a récemment conclu un accord de 9,7 milliards de dollars avec la société australienne IREN Ltd. pour la construction d'un nouveau centre de données au Texas.