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Intelligence artificielle : des centaines de milliards investis, jusqu'à quand ?
Publié dans Les ECO le 06 - 10 - 2025

Les géants de la tech multiplient les investissements vertigineux dans l'intelligence artificielle (IA). La semaine dernière, le numéro un des puces du secteur, Nvidia, annonçait encore injecter 100 milliards de dollars pour qu'OpenAI puisse construire ses centres de données. Comment ces montants mirobolants sont-ils possibles? Ces partenariats tiendront-ils ou alimentent-ils une bulle?
Les dépenses dans l'IA explosent. Elles devraient atteindre dans le monde environ 1.500 milliards de dollars en 2025, selon le cabinet américain Gartner, puis plus de 2.000 en 2026, soit près de 2% du PIB mondial. Même si les premiers gains de productivité affichés sont très loin de compenser les coûts, «il n'y a pas de doute chez les investisseurs que l'IA est la grande technologie de rupture», comparable à l'électrification, commente Denis Barrier, à la tête du fonds Cathay Innovation.
«C'est plus le moment de ne pas rater l'occasion que de juguler tous les risques», analyse-t-il.
La compétition économique et géopolitique entraîne une frénésie d'investissements, destinés en premier lieu à construire des entrepôts géants abritant des milliers de puces coûteuses et énergivores. De 2013 à 2024, l'investissement privé dans l'IA a atteint 470 milliards de dollars aux Etats-Unis dont près d'un quart l'an dernier, suivi par 119 milliards en Chine, selon un rapport de Stanford. Une poignée de géants en capte l'essentiel, OpenAI en tête.
Le créateur de ChatGPT vient d'atteindre une valorisation estimée à 500 milliards de dollars, devenant la startup non cotée la plus valorisée au monde, devant l'entreprise aérospatiale SpaceX d'Elon Musk.
Des «financements circulaires» contestés
Au-delà de cette valorisation, OpenAI est au coeur de partenariats aux chiffres retentissants. Il pilote Stargate, qui a déjà réuni 400 des 500 milliards de dollars d'investissement prévus d'ici 2029 dans un projet de centres de données au Texas de la superficie de Manhattan, avec un consortium comprenant Softbank, Oracle, Microsoft et, encore, Nvidia. Alors comment ce dernier a-t-il pu à nouveau allonger le carnet de chèques? Les géants de la tech ont une large trésorerie et «Nvidia donne 100 milliards à OpenAI en sachant qu'il en vaudra forcément 200 demain», résume un investisseur expérimenté de la Silicon Valley.
Nvidia est un habitué des «financements circulaires», investissant ou nouant des partenariats dans des dizaines de startups ayant besoin d'acheter ses puces. Certains analystes critiquent cette pratique, craignant de la voir alimenter une bulle. Son récent accord avec OpenAI «alimentera probablement ces inquiétudes bien plus qu'auparavant, et soulèvera (peut-être à juste titre) des questions sur son bien-fondé», estime Stacy Rasgon, analyste chez Bernstein Research.
Des revenus assurés ?
Tous ces montants dépassent très largement les revenus actuels d'OpenAI, estimés à 13 milliards de dollars, et de ses concurrents, comme Anthropic et Mistral, tous contraints de nouer des partenariats pour tenir le rythme de la course. Pour les partenaires d'OpenAI, l'explosion des recettes n'est qu'une question de temps. L'assistant IA de l'entreprise, ChatGPT, est déjà utilisé par 700 millions de personnes, soit près de 9% de l'humanité.
La majorité utilise ses services gratuitement, mais si l'outil devient un indispensable du quotidien, alors particuliers, entreprises et administrations paieront cher, comme aujourd'hui pour l'informatique. Mais les investisseurs devront être patients: maintenir l'appétit de l'IA en puissance de calcul d'ici 2030 coûtera plus de 500 milliards de dollars par an d'investissements mondiaux dans les centres de données, adossés à 2.000 milliards de revenus annuels pour les rendre soutenables, selon le cabinet Bain. Même dans ces hypothèses plus optimistes, Bain estime que l'industrie accusera encore un déficit de 800 milliards. Et OpenAI prévoit de brûler plus de 100 milliards de dollars de trésorerie d'ici 2029.
Côté énergie, l'empreinte mondiale de l'IA pourrait atteindre 200 gigawatts d'ici 2030 (plus de trois fois la puissance du parc nucléaire français), dont la moitié aux Etats-Unis. Avec l'augmentation continuelle de la puissance des puces, le silicium haut de gamme pourrait rester rare et cher encore longtemps. Certains analystes restent néanmoins optimistes.
«Même s'il existe des inquiétudes sur une possible bulle de l'IA et des valorisations gonflées, nous estimons que la tech vit son année 1996», au moment du boom d'Internet, «et absolument pas son 1999» à la veille de l'éclatement de cette célèbre bulle, estime Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities.
À terme, «beaucoup de dollars vont partir en fumée et il y aura beaucoup de perdants, comme à l'époque de l'explosion de la bulle Internet, mais Internet est resté», souligne l'investisseur de la Silicon Valley.
Sami Nemli / Les Inspirations ECO


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