Réseau débordé, eaux usées mêlées aux pluies, zones industrielles sous pression... Berrechid continue de subir les mêmes scénarios à chaque épisode pluvieux, malgré deux décennies de travaux et plus de 200 millions de dirhams engagés. Une nouvelle solution de 207 MDH est aujourd'hui sur la table, selon le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit. Dans sa réponse à une question parlementaire écrite adressée par le député du groupe Haraki, Mohamed Hichami, Laftit a indiqué que « la ville de Berrechid dispose d'un réseau d'assainissement mixte, unitaire et séparatif, couvrant toute la zone urbaine de la ville, dont la longueur totale est d'environ 500 kilomètres ». Ce réseau est soutenu par une station de traitement des eaux usées fonctionnant par aération naturelle, dont la capacité atteint « 16.000 mètres cubes par jour ». De plus, le ministre précise que les différents projets réalisés dans ce domaine ont nécessité des investissements importants. Il fait ainsi savoir que ces projets « ont nécessité la mobilisation d'une enveloppe financière totale de 202 millions de dirhams durant la période allant de 2004 à 2023 », un effort étalé sur près de vingt ans et mis en œuvre en plusieurs étapes. La première phase, entre 2004 et 2009, a été consacrée à la mise à niveau et au renforcement des infrastructures existantes, notamment la réhabilitation et l'extension du réseau des eaux usées, ainsi que la réalisation de stations de relevage, explique le responsable. Laftit ajoute que cette étape a également permis « la réalisation d'un réseau de drainage des eaux pluviales et de bassins de collecte des eaux de pluie », en plus de « la construction d'une station de traitement des eaux usées ». Elle a également inclus « la réalisation d'un canal d'évacuation des eaux traitées vers l'oued Merzeg sur une longueur de 13,2 km » ainsi que « l'acquisition des équipements d'exploitation », note le ministre. Quant à la deuxième phase, qui s'étend de 2010 à 2023, le responsable précise qu'elle a porté sur la réhabilitation du réseau dans la zone industrielle » et qu'elle a également permis « la réalisation d'un canal de drainage des eaux pluviales au centre-ville (avenues Mohammed V et Hassan II) », ainsi que « le renouvellement du canal de transfert des eaux usées vers la station de traitement ». Toutefois, Laftit rappelle la fragilité structurelle liée à la géographie de Berrechid, notant que la ville « en raison de son emplacement géographique situé dans une zone plane, est plus exposée aux inondations chaque fois que le niveau des précipitations augmente sur une courte période, dépassant ainsi la capacité du réseau de drainage des eaux pluviales ». Cette configuration amplifie les risques malgré les investissements déjà engagés. Pour faire face à ces difficultés, le schéma directeur d'assainissement liquide de la ville a proposé de nouvelles solutions techniques. Une étude a ainsi recommandé « la création et la réalisation d'un ouvrage composé d'un canal de 1.200 millimètres de diamètre, s'étendant sur 21 km jusqu'au point de déversement dans l'oued Merzeg », confirme-t-il, un projet dont « le coût total est d'environ 207 millions de dirhams ». La mise en œuvre de cet ouvrage nécessite toutefois un financement supplémentaire. A ce propos, Laftit précise que « la commune et la Société Régionale Multiservices Casablanca-Settat sont en train de rechercher des partenaires pour financer ce projet », soulignant la nécessité d'un soutien financier élargi pour concrétiser ce chantier stratégique.