Le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a affirmé que le nouveau modèle de développement (NMD) des provinces du Sud, lancé il y a dix ans par le Roi Mohammed VI, a permis de « changer en profondeur le visage des régions sahariennes » et de doubler leur produit intérieur brut. Intervenant lors de la 10e assemblée générale du Réseau des parlementaires africains pour l'évaluation du développement, qui se tient à Laâyoune, Baraka a souligné que cette évolution intervient dans une conjoncture historique, marquée par la célébration du 70e anniversaire de l'indépendance, du cinquantenaire de la Marche Verte, et par l'adoption récente de la résolution 2797 du Conseil de sécurité, qui réaffirme le plan d'autonomie comme base crédible et réaliste de règlement du différend régional autour du Sahara. Selon les données présentées par le ministre, l'un des principaux objectifs du nouveau modèle de développement consistait à doubler la richesse produite dans les provinces du Sud. Un objectif pleinement atteint : le PIB régional est passé de 38,9 milliards de dirhams(MMDH) en 2012 à plus de 70,1 MMDH en 2023. Cette dynamique s'est directement traduite par une amélioration notable du niveau de vie des habitants. Le revenu annuel moyen atteint désormais 89.533 DH dans la région Dakhla-Oued Eddahab, 69.069 DH à Laâyoune-Sakia El Hamra, et 47.121 DH à Guelmim-Oued Noun. En parallèle, les taux de pauvreté ont reculé à des niveaux parmi les plus faibles du pays, à 2,4 % à Laâyoune-Sakia El Hamra et 2,5 % à Dakhla, selon les chiffres communiqués par Baraka. Le ministre a en ce sens insisté sur le rôle central des investissements lourds réalisés depuis dix ans. Parmi les projets majeurs, il a cité l'autoroute Tiznit-Dakhla, longue de 1 055 km et réalisée avec un budget dépassant 9 MMDH, et le pont de la Saguia El Hamra, plus long ouvrage de ce type au Maroc (1 648 m), pour une enveloppe de 1,3 MMDH. Sur le plan portuaire, Baraka a indiqué que le port atlantique de Dakhla a atteint 50 % d'avancement, pour un coût global de 12,65 MMDH. Ce hub maritime deviendra l'une des principales portes maritimes du Maroc vers l'Afrique et soutiendra la mise en œuvre de l'initiative atlantique royale visant à offrir aux pays du Sahel un accès à l'océan. D'autres infrastructures stratégiques sont en cours d'achèvement, dont le nouveau port de Foum El Oued (Laâyoune), réalisé à 93 % et destiné à l'exportation des produits dérivés du phosphate, le port de Tarfaya, prévu pour accompagner le développement de l'économie de l'hydrogène et de l'ammoniac vert. Baraka a également rappelé que les provinces du Sud figurent parmi les premières régions du Maroc à s'être engagées dans la désalinisation depuis 1977. Aujourd'hui, une nouvelle génération d'installations alimentées en énergies renouvelables voit le jour, dont la station de dessalement de Dakhla, qui assurera l'eau potable et l'irrigation de 5.200 ha, avec un record mondial de coût inférieur à 4,5 DH/m3 grâce à l'énergie éolienne. Sur le front hydraulique, plusieurs réalisations structurantes ont également été lancées, notamment le barrage Fask à Guelmim-Oued Noun, déjà en service, le barrage Saguia El Hamra, dont les travaux débuteront début 2026, destiné à lutter contre les inondations et renforcer les nappes phréatiques. Le ministre a enfin mis en avant les programmes engagés dans l'énergie propre, l'industrie agroalimentaire, le logement, la dépollution et le traitement des eaux usées, avec l'objectif de réutiliser celles-ci pour l'arrosage des espaces verts. En conclusion, Nizar Baraka a affirmé que les projets menés dans les provinces du Sud placent le citoyen au centre de l'équation de développement, avec comme priorité l'amélioration du cadre de vie, l'égalité des chances et l'essor d'une économie régionale solide, durable et ouverte sur son environnement africain.