À Marrakech, la 93e assemblée générale d'Interpol rassemble plus de 160 délégations. Pour Éric Arella, directeur de la sûreté publique de Monaco, la Principauté, qui a des attaches historiques très anciennes avec l'Organisation policière internationale, est fière de prendre part à cet événement et salue la qualité de l'organisation dans la ville ocre. La 93e assemblée générale d'Interpol, qui se tient à Marrakech du 24 au 27 novembre, met en lumière la capacité du Maroc à accueillir un événement international stratégique pour la sécurité mondiale. Dans une déclaration à Hespress FR, Éric Arella, directeur de la sûreté publique de la Principauté de Monaco, qualifie cette édition de « superbe » et félicite « les autorités marocaines pour cette excellente organisation », soulignant la dimension tant symbolique que pratique de ce rassemblement qui réunit plus de 160 délégations. Pour Monaco, la présence à Marrakech revêt une valeur particulière. Elle rappelle en effet le rôle historique de la Principauté dans la création d'Interpol. « On ne le sait pas toujours, mais si Interpol est né en 1923, l'idée d'Interpol est née en 1914 à Monaco », explique Éric Arella. Il rappelle l'initiative du prince Albert Ier, qui avait réuni en 1914 vingt-quatre pays avant la Première Guerre mondiale pour réfléchir à une coopération policière internationale, un projet officiellement repris neuf ans plus tard. « C'est pour cette raison que la Principauté de Monaco est très attachée à Interpol, à ses valeurs, et qu'elle participe assidûment. Nous sommes donc ici avec une grande fierté », affirme le responsable sécuritaire monégasque. En ce qui concerne les priorités sécuritaires auxquelles Monaco accorde une attention particulière, Éric Arella en identifie particulièrement trois. Il s'agit du développement des trafics de stupéfiants, « le sujet numéro un » pour de nombreux pays, selon le responsable sécuritaire monégasque ; de la criminalité financière, traitée via la « notice argent » permettant de centraliser et d'exploiter à l'échelle transnationale les avoirs saisis issus d'opérations criminelles, en particulier ceux liés au narcotrafic ; et enfin de la cybercriminalité, dont la progression rapide nécessite une coopération internationale renforcée. « C'est un sujet qui nous préoccupe fortement », précise-t-il, rappelant l'importance de la coordination transnationale pour lutter contre ces menaces complexes. L'un des moments majeurs de cette Assemblée générale srea l'élection du président du Comité exécutif d'Interpol. Le Français Lucas Philippe, candidat en lice, trouve un soutien appuyé du directeur monégasque. « Je le connais parfaitement », affirme Eric Arella, fort de 42 années de carrière dans la police française. Il rappelle que le commissaire Philippe avait travaillé à ses côtés dans les années 1990, lorsqu'il était directeur adjoint de la police judiciaire de Marseille. « Lucas Philippe était l'un des jeunes cadres sous ma responsabilité, car j'étais directeur adjoint de la police judiciaire de Marseille à l'époque. Il était le chef de la brigade de répression du banditisme. Je le connais très bien. Je sais que c'est quelqu'un de grande valeur. Il a grandi au sein de la police française, d'abord en exerçant des responsabilités de terrain. Il connaît donc très bien le terrain et les préoccupations des policiers et des enquêteurs. Il est nourri à cette grande problématique. C'est quelqu'un qui a grandi et qui, depuis plusieurs années, exerce de hautes responsabilités en France. C'est quelqu'un d'une grande intelligence. Je ne peux que dire qu'il se présente avec une grande légitimité, tant sur le fond que sur le terrain, et qu'il a une vision pour porter Interpol. Je pense qu'il s'agit vraiment d'un excellent candidat », souligne-t-il.