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A bâtons rompus avec Mohamed Sdira, président de l'ONMD-Partie1-
Publié dans Hespress le 20 - 09 - 2019

La nouvelle génération de médecins dentistes a du mal à démarrer sa carrière. Plusieurs contraintes les empêchent de se lancer dans leur propre affaire, de s'installer à leur compte, et même quand cela arrive, ils ont du mal à payer leurs traites, recruter du personnel, et régler les charges liées au cabinet.
Il y a aussi le problème des « charlatans » et certains « prothésistes » qui, aujourd'hui, exercent « illégalement » la médecine en toute impunité, et en l'absence de toute réaction des autorités concernées, faisant plusieurs victimes dans leur chemin. Ils se cachent derrière le fait que c'est un métier qu'ils ont « hérité de père en fils » et considèrent que la pose d'une prothèse en bouche ou l'extraction d'une dent « est un acte facile à réaliser ».
A cet égard, Hespress Fr a interrogé Dr. Mohamed Sdira, Président de l'Ordre national des médecins dentistes du Maroc (ONMD). Il se confie à nous à coeur ouvert évoquant par la même occasion les problèmes que connaissent les médecins dentistes du Maroc. Hespress FR publie cette interview en deux parties.
Hespress Fr : Aujourd'hui, la nouvelle génération des médecins dentistes a du mal à se lancer dans sa carrière pour plusieurs raisons. Quelles sont-elles?
Mohamed Sdira : Pour ces jeunes-là, et en toute sincérité que Dieu soit avec eux. Un jeune qui a passé plus de 5 ans d'études très difficiles avec une présélection pour passer le concours de médecine, à savoir qu'il faut avoir une moyenne élevée au baccalauréat. Il est dans l'obligation d'avoir les meilleures moyennes pour accéder à la faculté.
Malgré tout ce cursus complexe, et une fois le doctorat en poche, pour ouvrir son cabinet, il doit passer par l'Ordre. A notre niveau, on a aussi des conditions draconiennes pour avoir l'autorisation et s'enregistrer dans l'ordre surtout si c'est un marocain qui a fait ses études de médecine à l'étranger. Il doit faire l'équivalence etc. Donc c'est tout un parcours du combattant par lequel passe ce jeune doctorant.
Une fois l'autorisation de l'ordre en poche, et qu'il ouvre son cabinet, il trouve juste à côté de lui une personne qui n'a fait aucune étude en médecine dentaire, et qui n'a aucune autorisation, mais qui pratique en toute tranquillité la même profession que ce jeune médecin diplômé qui est formé pour soigner les patients.
Il a l'autorisation de prothèse et a transformé son local en cabinet dentaire sans payer d'impôts ni rien. C'est injuste, inacceptable et malheureux.
Partout dans le monde, les médecins dentistes travaillent en bouche et le prothésiste travaille dans son labo sous la demande du dentiste. Donc il y 'a quelque chose qui ne va pas dans notre pays.
Quand on écoute la déclaration du ministre de l'intérieur au parlement qui dit que « oui il y a en effet près de 3300 prothésistes et 1790 n'ont aucune autorisation », on a envie de lui dire: Et Alors ? Qui a l'obligation d'intervenir pour fermer ces labos ? C'est le ministère de l'intérieur !
Au Maroc il y a toujours cette culture de : Il faut s'entraider, il ne faut pas couper le gagne-pain des gens, tout en sachant que les prothésistes affirment que ce qu'ils font est légitime et normal puisqu'ils l'ont hérité de leurs ancêtres. Même le ministère de l'intérieur quand il prévoit de fermer ces labos illégaux, il prend en compte ces critères. Que pensez-vous de cela ?
Nous ne demandons pas au ministère de l'intérieur de fermer ces labos. C'est juste que l'Etat ne doit délivrer aucune autorisation à un labo pour qu'il touche à la bouche des patients. Ils ont une autorisation de laboratoire de prothèse, qu'ils se contentent de faire leur travail.
Parce qu'il n'est pas normal, par exemple, qu'un individu qui a une autorisation de café et qu'il installe aussi un fauteuil et qu'il commence à travailler en bouche et quand les autorités le sanctionnent il leur dit Non c'est injuste moi j'aide les gens je les soigne avec un prix minime, j'ai des enfants, j'ai un loyer à payer etc. Je suis désolé mais c'est inconcevable.
On doit organiser notre pays. Il ne faut plus continuer dans le sens de : cette personne est un cas social qu'il faut aider. Je vous donne un exemple d'un cas social que ces charlatans et prothésistes provoquent.
Je ne vais pas aborder les nombreuses victimes. Mais le dernier cas de décès est celui qui date d'une semaine à Souk Chtiba. Un commerçant qui vend des légumes au souk, il avait mal à une dent. Il est donc parti voir un charlatan qui la lui a arrachée. Il a chopé une infection, 2 jours après cet homme est décédé laissant derrière lui une épouse enceinte, plusieurs enfants et ses parents qui étaient à sa charge. Ce n'est pas un cas social ça ? C'était le garant financier de toute une famille composée de plus de 7 personnes. Et d'autres cas aussi, comme celui d'une femme à Bengurir qui est décédée suite à une dose élevée d'anesthésie laissant derrière elle un mari et des petits orphelins.
Donc c'est aussi le problème du citoyen qui est mal renseigné et non sensibilisé quant aux dangers de se rendre chez un « charlatan » pour faire des soins dentaires ?
De notre côté, nous n'arrêtons pas de faire des campagnes de sensibilisation, à travers beaucoup d'associations, que ce soit dans les écoles ou dans les centres hospitaliers. Mais, qui doit se charger de l'application des lois en vigueur ?
Quand je vois un prothésiste qui n'a aucune autorisation, même d'un labo de prothésiste et ne détient aucun diplôme. Qui est responsable à ce moment-là ? On doit tous être responsables à ce stade.
Nous en tant que médecins dentistes, nous sommes responsables de la sensibilisation des citoyens. Le ministère de la Santé fait ce qu'il peut aussi, le ministère de l'intérieur aussi. Mais à un certain moment il faut responsabiliser les gens.
On ne peut pas tolérer qu'un individu vienne ouvrir un local et commence à réaliser des actes médicaux dans la bouche des patients.
Le ministère de l'intérieur a beaucoup travaillé dans ce sens. Il a émis une circulaire où il demande aux maires et Mokkadims d'interdire ce genre d'activité illégale, de ne plus délivrer d'autorisatiosn puisque ça ne fait pas partie de leur fonction, et de remonter les cas des cabinets qui exercent illégalement la médecine au procureur général du roi.
Le ministère de l'intérieur a donc donné ses instructions, mais sur leterrain et dans la réalité, on observe toujours l'ouverture de ses cabinets. Des individus qui travaillent en toute tranquillité dans les grands boulevards des villes du Royaume. On ne parle plus aujourd'hui des individus qui pratiquent dans les zones enclavées ou lointaines, soi-disant pour rendre services aux citoyens de la région. On parle d'exercice illégal au niveau de grandes artères des villes.


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