«L'engagement indéfectible au service des intérêts suprêmes de la patrie, qui priment sur toute autre considération» : pour quelques spéculations électoralistes, Benkiran trahit la parole monarchique    Mike Waltz, un pro-marocain conduit la diplomatie américaine aux Nations Unies    L'Algérie cherche à impliquer l'Egypte, la Tunisie et le Polisario dans ses bravades militaires    Dakhla-Oued Eddahab : El Bouari s'enquiert de l'état d'avancement des projets de développement agricole et halieutique    ASMEX : Les exportateurs marocains en mission économique stratégique en Egypte    Le dirham s'apprécie face à l'euro, quasi-stable face au dollar    Accès des femmes à l'emploi : Lancement d'un programme national de création de crèches    Le Maroc a mobilisé 38 % de sa capacité électrique pour soutenir l'Espagne face au blackout    L'ONU alerte sur les menaces que fait peser l'IA sur la liberté de la presse    Canal de Suez. Chute libre des recettes    Beyrouth. Le Liban met en garde le Hamas    Partenariat stratégique : Visite de travail de la Princesse Lalla Asmaa à l'Université Gallaudet de Washington    Botola D1 : Soirée de Clasico et que le fair play l'emporte !    Botola DII. J26 / Un samedi hypersensible : Le faux pas est interdit !    CAN Egypte 25 / Ce samedi : L'Egypte pour survivre ; la Sierra Léone pour se qualifier !    encadrement de la profession d'agent. Moustapha Diop : "La FIFA a besoin de relais locaux"    La météo pour ce samedi 3 mai    Un CHU intelligent en gestation à l'Université Euromed de Fès    Code de la famille : « Familles plurielles », un plaidoyer pour l'égalité    La DGSN fournit la carte d'identité aux candidats au bac dans les zones reculées    Innorail Système voit le jour avec pour vocation l'ingénierie ferroviaire et les infrastructures spécialisées    L'acteur marocain Mohamed Choubi n'est plus    Mawazine 2025 : Afrojack ouvrira le bal de la 20e édition sur la scène OLM Souissi    Mawazine : Une palette d'artistes arabes et internationaux à l'affiche de la 20e édition    Parution : Dans «L'Œil des représailles», des notes de colère et des accords d'espoir    Cinéma : l'Institut Cervantès de Rabat accueille la 9ème édition du cinéma en espagnol du 6 au 26 mai    Election du pape: Installation de la cheminée sur la chapelle Sixtine au Vatican    Coupe du monde 2030 : appel d'offres lancé pour la deuxième phase du Grand Stade Hassan II    1er Mai: les syndicats vent debout contre la gestion Akhannouch    Casablanca : Signature d'un partenariat pour la création d'un nouveau pôle technologique à Sidi Othmane    Une ville française offre le loyer à 1 euro le m2 pour attirer des médecins    Plus de la moitié des Canadiens craignent de perdre leur logement en raison de la guerre commerciale    Sahara : L'ONU silencieuse face aux tirs du Polisario ayant visé la MINURSO    Ejercicio militar en Argelia: El Polisario se une a Túnez, Egipto y Libia en medio de la ausencia de Mauritania    RSF señala la influencia de Aziz Akhannouch sobre los medios en Marruecos    Primera telecirugía exitosa en Marruecos: un avance firmado por AKDITAL    FRMF : Réception en l'honneur des Lionnes de l'Atlas de futsal sacrées championnes d'Afrique    Casablanca Tech Valley, le nouveau pôle technologique de Sidi Othmane    Rabat : Signature d'un accord pour accélérer l'e-gouvernement et l'usage de l'identité numérique    Maroc : Les exportations de clémentines ont augmenté de 13 %    RSF pointe l'influence de Aziz Akhannouch sur les médias au Maroc    L'artiste Mohamed El Shoubi est décédé après une longue lutte contre la maladie    Driss Lachgar prône la diplomatie parlementaire pour promouvoir la coopération Sud-Sud    LdC : jusqu'à 6.000 euros pour assister au choc PSG-Arsenal mercredi prochain    Le Portugal et l'Espagne vont coopérer pour identifier les causes de la panne d'électricité    Un véhicule percute des passants faisant trois blessés à Stuttgart    L'artiste Mohamed Choubi n'est plus    Le 2ème tome du livre "Nous étions une île" de Noor Ikken présenté au SIEL    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La vengeance du Roi, un tabou
Publié dans Jeunes du Maroc le 15 - 10 - 2006

Le dixième jour du septième mois de l'année 1971, le roi Hassan II fêtait son anniversaire. Au même lieu de la cérémonie, au palais royal de Skhirat, un coup d'état militaire fut préparé, tenté, puis échoué.
Le général Medbouh et le colonel Ababou furent les organisateurs de ce coup d'état. Un an plus tard, une seconde tentative a eu lieu dans le ciel de Tétouan. Une attaque aérienne organisée par le ministre de la défense, Oufkir. Le roi y échappa miraculeusement. Les officiers d'Ahermoumou et les aviateurs ne vivront pas sans sanctions. Ils furent condamnés de 3 à 5 ans de prison. Tous réunis dans la prison de Kenitra, aucun d'entre eux ne devina le sort qui les attendait.
Un bagne fut construit spécialement pour ceux qui auront voulu, malgré eux, la mort au roi. Le bagne s'appelle Tazmamart, le lieu est le sud, en plein désert.
Qui en saura l'existence ? Personne. Hormis les détenus, les gardiens et les autorités. Ainsi commença horreur, atrocité et silence.
Dans son livre, Ahmed Marzouki nous raconte son séjour à l'Ecole militaire, son ignorance de la préparation du coup d'Etat, le déroulement, le séjour à la prison de Kenitra, et puis surtout les 6550 jours, soit 18 ans dans un bagne où tout était permis : maltraitance, malnutrition, absence de soins médicaux... Le but était une torture à petit feu.
Chacun eut le droit à une poisseuse cellule de trois mètres de long sur deux et demi de large, avec un trou d'évacuation pour les besoins et dix-sept petits orifices dans le mur pour l'éclairage.
Imaginez-vous dans cette cellule, avec un morceau de dalle d'un mètre du sol vous servant de lit, avec une couverture usée qui empeste le cheval, avec quelques minables grammes de pains au quotidien, un café amer le matin, un plat moitié lentilles moitié cailloux, et un gros morceau de soi-disant viande, emplie de graisse. Sans omettre les cafards et multiples insectes trouvés dans les assiettes, qui devinrent familiers au fil des repas.
Imaginez-vous sans douche, sans coiffeur, sans coupe-ongle, sans rasoir, avec un seul savon pendant 18 ans. Quel australopithèque deviendrez-vous ?
Imaginez vous dans ce bagne, où quand l'un de vos co-détenus quitte la vie, on fait sortir son cadavre et on l'enterre dans la cour sans obsèques ni prière.
A la sortie du bagne, vous avez perdu au moins 5 centimètres de votre taille, tous vos muscles ; votre santé est dans un état critique, vous avez un décalage de deux décennies par rapport à votre société et le pire : lorsqu'on vous fait sortir, on vous de demande de vous taire, de n'en parler à personne. Vous êtes tellement ému, le soleil vous fait mal aux yeux, vous appréciez les changements, que vous oubliez votre amertume.
Pas pour longtemps. Ahmed Marzouki a osé, il a écrit son livre, "Cellule 10", qui a du attendre longtemps, pour que les autorités permettent la publication.
Comment penser à la liberté de l'expression si les droits de l'homme ne sont pas appliqués ? Je n'ai aucune envie que cette affaire soit déterrée, mais elle reste néanmoins un exemple, une preuve que le silence était une loi, appliquée à l'oeil et à la lettre.
Ce silence est-il brisé avec la venue d'un nouveau roi ?
Cette ancienne dictature est-elle morte et enterrée avec la mort de notre ancien roi ? A-t-elle laissé des fantômes, des gardiens ?
Quand viendra le jour où nous aurons enfin le droit total de respirer la vraie liberté, je serai marocaine.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.