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CONNEXIONS ENTRE LA MAFIA, lES ELUS ET LE JIHADISME : La valse des salauds
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

La presse rapporte des informations sur des connexions scandaleuses entre trois mondes a priori antinomiques : la sphère politique, la mafia (drogue et émigration clandestine) et le terrorisme jihado-takfiriste. Ceux qui ont choisi de recourir à l'argent sale pour se faire élire au sénat ont, en effet, franchi le miroir. Dans quelle catégorie comportementale, insérer ces « élus du diable » sinon dans celle des salauds ? Ils doivent être à jamais extirpés de notre système politique. En avons-nous les moyens humains, technologiques, logistiques et financiers ? Pour le moment, la parole est à la justice. Pourvu qu'elle sévisse !
Une cascade d'évènements en l'espace de quelques semaines : la manipulation, établie par des actes de la justice, de policiers de bas et de hauts grades par les barons de la drogue et de l'émigration clandestine, la défaillance avérée de nombre de cadres supérieurs de la hiérarchie policière, la mise en cause du patron de la sécurité des palais royaux…etc. Chef de la PJ de Tanger jusqu'en 2003, puis responsable de la sécurité des palais royaux, Abdelaziz Izzou est appelé à s'expliquer sur ses mauvaises fréquentations.
En fait, le problème de l'efficience de notre architecture policière actuelle est posé avec la même acuité que celui de la moralisation des mœurs politiques. La question policière se trouve aujourd'hui au centre du débat sur la démocratie. Notre appareil sécuritaire a-t-il efficacement défendu les institutions contre la pénétration terroriste ? Oui et non. Oui après coup. Non, il n'a pas pu prévenir une telle pénétration. Ce système, a-t-il pu déraciner la mafia maroco-ibérique, qui a fait du commerce de la personne humaine et de la drogue, sa source d'enrichissement ? Certainement pas. Même si des avancées remarquables ont pu être effectuées à ce chapitre. Bras séculier de toute justice digne de ce nom, la police doit pouvoir constituer un outil central de la construction de l'Etat de droit. Elle doit être mise à l'abri des pulsions corruptives. Ceux qui, parfois au nom de grands idéaux démocratiques, tentent de l'efflanquer jouent le destin modernitaire du Royaume. Quant à ceux qui ont pris la sale habitude d'exploiter la modestie de son pouvoir d'achat pour la corrompre jusqu'à l'os, ils ne font qu'obéir au business plan de toute organisation mafieuse.
En vérité, les dernières décisions royales en la matière semblent répondre à un véritable plan de rationalisation de l'approche sécuritaire dans son ensemble. Le plan royal semble aller vers l'instauration de nouvelles règles parmi lesquelles on peut citer : 1) La banalisation du poste de directeur général de la sûreté nationale. Cette banalisation signifiera que le patron de la police de l'Etat de droit en chantier ne peut et ne doit être qu'un technicien effacé pour être plus efficace. 2) L'injection de l'humilité dans le corps sécuritaire. La nomination de Charki Draïss en est l'illustration. Il est arrivé à cet homme de présider aux destinées de la direction des affaires générales (DAG) sans que personne ait jamais eu à citer son nom à quelque propos délictuel que ce soit. Il a réussi à pacifier Laâyoune sans jamais en revendiquer les honneurs. 3) Une meilleure synergie entre les différents services, notamment la DAG, la DGED, la DST, la gendarmerie royale et les RG. Une telle synergie n'a pas été réalisée jusqu'à maintenant. Pensez qu'aucun rapport des Renseignements généraux qui, rappelons-le, dépendent de la DGSN, n'a été élaboré sur l'affaire d' «Ansar al Mahdi» ! Pire : «Chrif Bine Al Ouidane» a pu édifier ou aménager pas moins de quatre locaux de la Sûreté nationale, construire 18 immeubles au sein du seul périmètre urbain de Tanger et acquérir près de trois millions de mètres carrés sans que nos services y aient jamais vu la moindre trame délictuelle. Des informations font état de la construction par Chrif Bine Al Ouidane de la villa personnelle du directeur de la sécurité des palais royaux. Plus grave encore l'information, révélée dans un rapport de la DST, selon laquelle le Chef d'Al Adl wal Ihsane et son entourage auraient bénéficié, à Ksar Séghir, de la générosité du Baron de la drogue. Sans compter la construction, dans son patelin natal de Dalia-Tlat Taghmart, de deux mosquées au moyen des bénéfices du haschisch. Ces connexions aurait-elles échappé aux services si un minimum de synergie avait été instauré entre eux ? Un malfrat de cette envergure pouvait-il s'empêcher de procurer aux groupes takfiro-terroristes les moyens logistiques, matériels et techniques de leurs sombres desseins ? La justice le dira. 4) la signification politique du couperet. Mohammed VI semble sonner le glas d'une époque où l'impunité, fut-elle couverte par l'immunité, était la règle et non l'exception. Le message consiste à dire à la mafia qu'elle ne pourra plus compter ni sur les assurances de l'appareil administratif et policier ni sur la complicité d'une portion du pouvoir législatif.
Dès le milieu des années 90 du siècle dernier, l'Observatoire stratégique de la drogue publia à Paris une liste exhaustive de politiques, de hauts fonctionnaires de la préfectorale et de parlementaires ayant tissé des connivences avec la mafia de la drogue. La volonté politique et la coordination entre les services avaient fait défaut. Aujourd'hui, le nombre et la qualité des policiers impliqués dans les connexions entre la mafia et le jihadisme terroriste illustrent l'état de délabrement avancé dans lequel se trouve actuellement la coopération entre les services. Deux parlementaires, un président d'une Chambre de commerce et de l'industrie et une vingtaine de hauts responsables auraient été interdits de quitter le territoire national.
On voit bien que la lutte contre le trafic de drogue n'est pas uniquement une nécessité morale et sanitaire, mais, fondamentalement, un double impératif politique et stratégique. L'argent tiré des revenus du trafic de drogue perd son odeur originelle, pouvant ainsi se permettre le luxe d'infiltrer les interstices des sphères islamiste et électorale. En Afghanistan et en Colombie, l'argent de la drogue a pu puissamment influer sur les rapports de force politiques jusqu'à introniser et détrôner des régimes entiers. Premier exportateur de haschisch dans le monde, le Royaume du Maroc ne peut négliger les menaces de la mafia contre ses institutions, depuis les deux chambres de son parlement jusqu'à la Monarchie elle-même. Certes, son back-ground historique et civilisationnel est plus étoffé, mais les institutions sont faites d'individualités dont la résistance face à la profusion pécuniaire doit être constamment consolidée par le contrôle et la motivation. Même s'il pouvait vigoureusement la brider comme ce fût le cas lors de la célèbre « campagne d'assainissement », c'est le système Basri qui permit l'entrisme politique de la mafia dans le champ public. Principalement par le biais du financement des campagnes électorales et la corruption du corps préfectoral. Le pedigree des barons de la drogue confirme le fameux adage imputé à Basri : « Ceux qui ne se seront pas enrichis durant mon vizirat ne le feront peut-être jamais ! » Ces tueurs en masse ont bénéficié du laxisme de cette ère. Ils ont bâti leurs fortunes sans être jamais inquiétés. Certains ont été jusqu'à constituer de véritables flottes maritimes, vouées au transport de la drogue et des candidats à l'émigration clandestine.
Reste les élus qui ont puisé dans l'argent sale pour payer leur immunité. Comment les déloger et les mettre « hors d'état de blanchir » ? Saura-t-on trouver les outils judiciaires et politiques pour accomplir cette œuvre de salubrité publique ? La rue attend impatiemment des gestes forts.
Le chamboulement que connaît notre édifice sécuritaire est salutaire. Il est venu à point nommé pour stopper la tumeur des connexions politico-mafieuses. La rue salue unanimement cette série de mesures multiformes et multidirectionnelles. Un atout majuscule que le Souverain semble apprécier à sa juste valeur. Ces derniers jours, le peuple ne cesse de répéter sous toutes les formes : « Vive le Roi ! A bas les salauds »
Les personnalités relevées de leurs fonctions
• Abdelmoula Tetouani, capitaine des Forces auxiliaires, Centre de contrôle Nord
• Mustapha Boukhlifi, pacha de Témara, ancien caïd de Taghramt (Tanger)
• Noureddine Azmarou, caïd de Aouawma, wilaya de Tanger
• Noureddine Outanmoudant, caïd de Dar Chaoui (Province de Tanger-Assila)
• Mustapha Lakhlioui, ex-directeur régional de la DST (Tanger), parti en retraite
• Hachimi Farid, commissaire de la DST, chef du centre maritime du port de Tanger
• Mohamed Mossaïd, officier principal de la DST, officiant à Malloussa
• Mustapha Gharbi, inspecteur principal des RG, Préfecture de police de Tanger
• Lieutenant-colonel Akka Oujbart, chef de la marine de Tanger
• Commandant Youssef Lahlimi Alami, commandant régional adjt, Gendarmerie
• Samir Allaïli, adjudant de gendarmerie
- Abdelkader Seffari, gendarmerie de Ksar Séghir


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