Rapport de la CNUCED Le rôle des sociétés transnationales dans la mondialisation de l'économie ne fait que croître, mais les flux des investissements directs étrangers se sont contractés en 2001 en raison du fléchissement de la conjoncture. Mais l'impact est très variable d'un pays à un autre. Le Maroc, malgré ses bonnes performances en 2001, reste en deçà de son potentiel selon la CNUCED. Mardi 17 septembre dernier a été présenté au Maroc le rapport 2002 de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement concernant les investissements dans le monde. Cette année, le rapport s'intéresse de près à l'apport des sociétés transnationales dans la compétitivité à l'exportation des nations. Le rapport souligne qu'il y a eu une contraction des investissements étrangers directs (IED) au cours de l'année 2001. Ce qui était prévisible, non seulement en raison des événements survenus le 11 septembre qui pèseront sur les quatre derniers mois de l'année, mais également à cause de la récession que connaissent les trois premières puissances économiques. Cependant, l'impact est très variable et force est de constater que même si l'Afrique gagne quelques points, son niveau d'attrait des IED reste faible. Les flux des IED ont chuté de 59% dans les pays développés, alors que dans les pays en développement, la baisse n'a été que de 14%. Dans les pays en développement en effet, les flux des IED se sont montés à 205 milliards en 2001 contre 236 milliards en 2000. Cependant, quelques pays seulement sont touchés par ce recul. L'Argentine, le Brésil et Hong Kong (Chine) totalisent à eux trois 57 milliards de baisse. C'est dire que l'essentiel du reste des pays en développement a connu une progression. Le continent africain par exemple a reçu en 2001, 17 milliards de dollars d'IED, contre seulement 9 milliards en 2000. Mais cette hausse ne fait pas forcément du continent une destination prisée. En effet, l'Afrique reste encore en marge des enjeux économiques mondiaux, même si les flux ont progressé de 8 milliards. Le rapport explique cette hausse : il s'agit plutôt d'un rattrapage par rapport à la stagnation durant les années précédentes. Les experts de la CNUCED soulignent que «l'augmentation des 8 milliards de dollars est due essentiellement à quelques grands projets, notamment en Afrique du sud et au Maroc, et à la façon dont ceux-ci sont comptabilisés dans les statistiques». A ce niveau, force est de reconnaître que les experts ont vu juste car les 2 milliards de dollars de la cession des 35% du capital de Maroc Telecom ont été effectués en 2000, mais n'ont été comptabilisés qu'en 2001. Une autre remarque se dégage des chiffres fournis par le rapport. Il s'agit de la part du Maroc dans les IED en Afrique. Avec plus de 3 milliards de dollars enregistrés en 2001, le Maroc comptabilise à lui seul plus de 19% des IED en Afrique. Mais ces IED qui sont souvent dus à des opérations exceptionnelles ne sont pas près de se répéter. Les observateurs attendent beaucoup d'un secteur comme le tourisme qui devrait permettre de booster en 2002, les IED au Maroc. Par ailleurs, le rapport souligne que si le poids de l'Afrique en matière d'IED n'est que de 2% par rapport à son poids économique, la proportion est du même ordre que dans les autres régions en développement. En outre, il semble également que la loi sur la croissance économique adoptée par les Etats-Unis ait contribué à stimuler les IED dans certains pays et dans certains secteurs, notamment le textile. Il y a cependant, beaucoup d'espoir. Le Maroc qui prépare un accord de libre-échange avec les Etats-Unis ne devrait donc que se réjouir davantage d'une telle remarque. Par ailleurs, les initiatives du nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique devrait favoriser la relance des IED dans le continent.