La Banque verte est, sans l'ombre d'un doute, et après un benchmarking sans conteste, la seule entité du marché financier national, secteurs public et privé confondus, qui représente l'exception dans sa vocation, ses missions, ses engagements et ses ambitions citoyennes La Banque universelle qu'est le Crédit Agricole du Maroc (CAM) est l'exception pour au moins trois raisons principales. D'abord, c'est le bras armé de l'Etat en charge du développement durable du premier poste du PIB marocain, l'agriculture, premier employeur, aussi, de la population active nationale. Ensuite, c'est un instrument dédié au développement rural global et intégré. Enfin, c'est la seule banque qui fait face aux contraintes des aléas climatiques en multipliant les risques, avec beaucoup d'optimisme et d'engagement, tant et si bien que le président du Directoire du CAM s'en est fait un credo: « La sècheresse ne doit pas être appréhendée comme une fatalité». Et, en plus, le CAM est bel et bien engagé dans des actions citoyennes exemplaires, en dépit des risques et des aléas affectant les exercices agricoles, notamment par les produits de proximité mis en réseau, agences locales et caisses itinérantes dans les douars et les villages de nos campagnes, une révolution dans les annales, la prise en charge de l'effacement de l'ardoise de cent mille agriculteurs insolvables, la Fondation Ardi pour promouvoir le microcrédit en milieu rural, une autre révolution en la matière, là aussi. À cela, il faut ajouter la rigoureuse restructuration de l'ancienne CNCA minée par une mauvaise gestion et la reprise du réseau commercial de l'ex???BNDE, en quasi-faillite elle-aussi et de la BMAO. Ce qui fait du CAM un modèle réussi de remise à flots des «Trois banques en une». Mieux encore, l'institution pilotée par Tariq Sijilmassi vient même d'étrenner ses premiers résultats bénéficiaires. Dans la perspective de booster un acteur performant et compétitif, solidement positionné dans le top des quatre premières banques marocaines que sont Attijariwafa bank, la BCP et BMCE Bank. Et Sijilmassi est déterminé à aller encore plus de l'avant en déclinant la nouvelle feuille de route du Crédit Agricole dans les années à venir, avec en point de mire, l'entrée en Bourse, au plus tard dans le tout début de l'année 2009. Aussi, les priorités fixées à cette feuille de route tiennent de la volonté du staff bancaire de se mettre à niveau à travers la mise en place d'outils de maîtrise de risques (de crédit, de marché et risques opérationnels) et de calcul répondant aux méthodes avancées exigées par le fonctionnement des banques modernes et compétitives. Notamment, en se conformant aux cahiers des charges de Bâle II en passant par l'observation des directives de la Circulaire prudentielle de Bank Al Maghrib concernant le calcul des ratios. C'est à partir de l'année prochaine et jusqu'en 2011 que le CAM est décidé à se mettre en règle avec les exigences bâloises. Sans oublier les dispositions à mettre en chantier, pour la lutte contre le blanchiment d'argent et les financements opaques, dont ceux destinés aux activités terroristes. Pour ce faire, c'est toute l'organisation de la banque verte qui sera chamboulée pour la concrétisation du plan d'action du prochain triennat. En renforçant les dispositifs de contrôle et d'inspection dont les effectifs, triés sur le volet et dûment formés et qualifiés, varient du simple au triple. Foi de Tariq Sijilmassi qui spécifie les missions de ce nouveau dispositif de contrôle à travers «l'audit préventif sur les métiers, le risque opérationnel, le risque juridique, l'inspection pour la partie fonction support et logistique, les aménagements de locaux et de bâtiments. De même pour la Fondation Ardi pour le microcrédit et la société de financement, spécialisés dans le service public». Ces nouvelles orientations sont confortées par la perspective d'une ouverture du capital du CAM qui devrait, toutefois, conserver la majorité de l'actionnariat étatique en plus des actions boursières et de l'arrivée d'un nouvel actionnaire de référence dont la part serait aux alentours de 20 %.