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La mafia foncière de Meknès ratisse large
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 10 - 2005

Les remparts de la ville de Meknès en voie de disparition
Les habitants de la ville de Meknès n'en reviennent toujours pas sur ce qu'est devenue leur cité impériale. Voilà des années que les autorités de la ville, en connivence avec des lobbies politico-financiers, ont procédé à une vague opération de démolition des remparts de la ville pour y bâtir des constructions anarchiques contre la volonté de tous. Aujourd'hui, ils demandent qu'une enquête judiciaire en bonne et due forme soit ouverte pour punir les responsables.
Meknès, ville impériale, va mal. Ses monuments historiques, laissés pour compte, aussi. Classée patrimoine universel par l'UNESCO, la ville qui se trouve à présent en décalage total avec sa biographie n'est plus que l'ombre d'elle- même. En décrépitude constante, ses sites historiques sont en voie de disparition au vu et au su de ses habitants. Il en va même de l'intérêt de leur cité éternelle, méthodiquement bouffée par une spéculation immobilière effrénée, bien réfléchie, défigurante et dénaturante. La machine de démolition frappe fort et fonctionne dans toute sa splendeur. Meknès, qui est pourtant l'une des plus anciennes villes du pays avait été fondée au IV e siècle par la tribu des Meknassa, est aujourd'hui un modèle de dépassement d'un lobby politico-financier qui, grâce à ses moyens financiers colossaux, est arrivé au fil du temps à asseoir sa mainmise sur la cité. Une véritable main basse sur la ville. Ainsi que sur ses sites historiques et ses remparts sans retenue et sans vergogne. Méthodiquement et consciencieusement. C'est l'amère vérité qui se dégage d'une importante étude réalisée par des spécialistes de l'urbanisme en 2005 sur « les projets autorisés dans la servitude de protection des remparts de la ville de Meknès ». Celle-ci, plans et preuves à l'appui, nous renseigne sur un Maroc livré à des décideurs-pilleurs qui n'aiment pas leur pays et méprisent son histoire. En parcourant l'étude, l'ensemble des projets, réalisés et d'autres en cours, en infraction donnent une idée sur la gestion calamiteuse des ex-responsables de la ville qui avaient une notion des monuments très proche de celle qu'ils ont des toilettes publiques.
Pour l'ensemble des projets immobiliers autorisés dans cette zone de servitude, les terrains à bâtir abritaient des remparts qui protégeaient pendant plusieurs siècles la dynastie Alaouite. Un patrimoine prestigieux troqué contre des projets immobiliers sans aucune importance. On y trouve le projet de lotissement Sahara, les projets d'opérations immobilières Al Ghorfa I et Al Ghorfa II, le projet de construction d'un ensemble immobilier Ali El Fellah, l'aménagement d'un parking Zine El Abidine Lakramiyine, la construction d'une école privée initiée par la société Mamarrate Al Firdaouss, le projet de lotissement de Rachid Boujemaa, le lotissement Acharif d'Abourachid et Consorts, la constrution d'une station services… Et la liste des projets en infraction fournie par l'étude d'architecture et d'urbanisme de la ville est longue et exhaustive… Celle-ci nous apprend que les deux tiers des 40 km de remparts construits par le Sultan Moulay Ismaïl et qui entouraient la ville ont été démolis, du temps où la ville était dirigée par le Wali Moulay Mehdi Alaoui, qui occupe aujourd'hui la fonction d'ambassadeur du Maroc en Libye. Fort de ses appuis auprès du ministère des Affaires Culturelles et du ministère de l'habitat et de l'aménagement du territoire, ce dernier autorisait à tour de bras la démolition des remparts pour y construire des projets immobiliers à
« grande valeur ajoutée » dans cette zone de servitude. Rien que ça. La wilaya n'a pas trouvé mieux que d'autoriser la démolition de ce que les historiens français ont attribué à cette ville comme surnoms, à savoir la Versailles du Maroc, la capitale aux belles portes ou encore la kasbah ismailienne. Et à chaque fois que la société civile, impuissante, manifestait sa colère, elle se heurtait à un mur de silence, tissé de complicités et de bienveillance douteuse entre les autorités de la ville qui enfreignent allègrement la loi et une bande de spéculateurs immobiliers. Un jeu malsain qui privilégiait les intérêts. Une mise à sac en règle pendant des décennies. « Les problèmes dont soufre la ville de Meknès ont toujours été limités au transport urbain comme ils l'ont fait savoir à SM le Roi Mohammed VI lors de sa dernière visite dans la ville. Ce sont plutôt ces constructions anarchiques édifiées sur des espaces non autorisés et de surcroît protégés par un arsenal juridique ( l'arrêté viziriel du 5 août 1913 relatif à la zone de servitude de la ville de Meknès ) qu'il fallait dénoncer à S.M. le Roi. Hassan Aourid doit en informer le Souverain. Il doit également lui dresser un état des lieux sur cette monstruosité urbaine qu'il a constaté de ses propres yeux pour punir les responsables. “J'invite les pouvoirs publics, et notamment le nouveau wali de la région Hassan Aourid, à ouvrir une enquête sérieuse sur les dépassements qui ont caractérisé les procédures d'obtention des autorisations de démolition des remparts contre la volonté de tous”, déclare un spécialiste de l'urbanisme, qui a requis l'anonymat, à LGM. Et de conclure: «Hassan Aourid doit en informer le Souverain. Il doit également lui dresser un état des lieux sur cette monstruosité urbaine qu'il a constaté de ses propres yeux pour punir les responsables ». Que cela soit dit et entendu.


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