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Accords sur la mobilité : quand l'Europe joue les «Ponce Pilate»
Publié dans Lakome le 13 - 06 - 2013

Rien ne réconcilie jamais les régimes autoritaires avec la raison, et encore moins avec un minimum d'humanité ! L'histoire vient une fois de plus de démontrer combien cette affirmation se vérifie en ce qui concerne notre pays.
Le Maroc et l'Union européenne ont signé, vendredi 7 juin, une déclaration commune pompeusement baptisée «partenariat pour la mobilité», en vertu de laquelle ils s'engagent à ouvrir des négociations pour des accords sur l'immigration. En échange d'une prétendue facilitation des visas pour ses hommes d'affaires et ses étudiants et d'une aide financière, notre pays reprendrait sur son territoire, ses propres citoyens, expulsés de l'Union européenne, ainsi que tous les migrants clandestins ayant transité par son territoire.
Cécilia Malmsstrom, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, peut sourire de toutes ses dents. Elle a réussi à entraîner notre pays là où aucun des riverains du sud de la méditerranée ne se serait aventuré. «Une première», se vante-t-on au siège de l'Union européenne. Une première qui confirme, si besoin est, que rien ne dérange jamais Rabat, lorsqu'il s'agit de foncer, en premier, dans les pires ignominies concoctées, par un «Ponce Pilate» à Bruxelles ou à Washington, comme lorsqu'il s'était agi de torturer de prétendus talibans, pour le compte de l'administration américaine.
Un marché de dupes, tant notre pays n'a rien à gagner et beaucoup à perdre. Surtout, l'Europe qui n'ignore pas à quel point le Maroc est fragilisé semble lui avoir forcé la main et enfoncé un coin dans ce round de négociations qui traînaient en longueur depuis les accords de statut avancé en 2008.
Une majorité gouvernementale qui part à vau-l'eau, des responsables politiques qui qualifient leurs alter ego des pires noms d'oiseau, un désaveu cinglant infligé au PJD par l'annulation in extremis des accords économico-stratégiques maroco-turcs, un accroissement de la répression et des procès politiques, une crise économique menaçant d'amplifier la contestation sociale, une crise du Sahara qui fait perdre à Rabat ses derniers soutiens et enfin, un absentéisme royal qui jette une lumière bien crue sur l'ampleur des pouvoirs régaliens de Mohamed VI et sur sa drôle de conception de la conduite des affaires de l'Etat, sont autant d'éléments qui portent à croire que l'Europe a tordu le bras au Maroc, comme on le ferait à celui qui n'aurait pas tout à fait la conscience tranquille.
On connaissait le Maroc comme rempart contre le « Péril rouge » et ses parachutistes sautant sur Kolwezi, au Zaïre, pour protéger le régime du prédato-dictateur Mobutu.
On connaissait notre pays comme rempart contre la «Peste noire», ainsi que ses prisons secrètes, infligeant d'abominables tortures à de soi-disant terroristes qui n'avaient à se reprocher que leur foi inébranlable en l'Islam.
Voilà que le Maroc s'improvise, à présent, rempart contre l'immigration clandestine vers une Europe qui ambitionne de laver plus blanc que blanc. Une façon pour le Vieux continent, de «croquer de l'ail, avec la bouche d'autrui», comme dit le vieil adage marocain. C'est, un peu vite, oublier que le Maroc est un drôle de gendarme. Brutal et cruel, envers ses propres citoyens et dont nos voisins du nord espèrent, en toute hypocrisie, qu'il traitera avec humanité les migrants subsahariens qu'ils planifient de lui renvoyer, manu militari, alors que journaux et organisations de défense des Droits de l'homme, se font chaque semaine l'écho de brutalités policières insoutenables envers les clandestins échoués chez nous.
Ironie de l'histoire, l'Europe qui est elle-même en proie à une crise économique sans précédent depuis celle de 1929 se trouve confrontée au phénomène inverse. Nombre de ses ressortissants en proie au chômage et à la précarité économique n'hésitent plus à chercher leur salut ailleurs, quitte à le faire en clandestins. Un juste retour de bâton, pour ces pays qui se gavent des richesses du continent africain et refusent sur leur sol, ses ressortissants qu'ils ont ce faisant, contribué à précipiter dans la misère.
À qui profite donc cet accord qui choque à plus d'un titre ?
Certainement pas au Maroc. La contrepartie offerte par l'Europe n'engagera pas celle-ci au-delà de ce qu'elle a toujours daigné accorder, «à bien plaire», à ses partenaires du sud de la Méditerranée.
Les visas resteront tributaires de la démonstration, documents à l'appui, de la solvabilité et de la crédibilité du requérant. Un assouplissement de la procédure en vigueur se révélerait dangereux politiquement, interprété comme une preuve de laxiste, et difficilement défendable en ces temps de crise. Les partis d'extrême droite, qui surfent sur les questions de l'immigration, ne manqueraient pas d'en tirer profit, lors des prochaines échéances électorales.
Aucune raison non plus, d'espérer de quelconques retombées sur le niveau de vie du citoyen marocain lambda. Tout au plus, quelques fonds supplémentaires viendront-ils garnir l'escarcelle déjà bien rebondie des ministères de souveraineté et des services de sécurité du Royaume. Des fonds qui serviront à mieux armer les polices et à sophistiquer les moyens de surveillance et de répression par le régime, de ses opposants.
Quant aux droits de l'Homme, inutile d'attendre du Maroc, qui se complaît dans leur transgression, qu'il se résolve à les respecter.
On ne le dira jamais assez, chaque fois que ce genre d'accord est passé, il est au bénéfice exclusif des dictateurs avec à la clé, quelques années supplémentaires de répit pour leurs régimes exécrables. Et qu'il s'agisse d'accords portant sur la pêche, l'agriculture, le Train à grande vitesse, l'immigration ou je ne sais quelle autre énormité, le dindon de la farce en est toujours le petit peuple. Les Européens préfèrent s'en laver les mains, une fois de plus !


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